Allemagne : Razzia chez les répartiteurs

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Publié le 6 décembre 2003
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Courant novembre, l’Office des cartels allemand a procédé à plusieurs perquisitions chez les quatre premiers répartiteurs du pays. Celesio (ex-Gehe), Phoenix, Sanacorp et Anzag, qui totalisent 80 % du marché allemand, sont soupçonnés de s’être entendus sur les escomptes accordés aux pharmaciens. Déjà, à la fin des années 80, une telle procédure avait conduit à frapper treize grossistes d’une amende de 19 millions d’euros.

Aujourd’hui, cependant, les répartiteurs incriminés réfutent en bloc ces accusations. C’est à leur tour de soupçonner l’Office des cartels. Selon eux, les fonctionnaires auraient cherché un prétexte pour se procurer des documents relatifs à la prise de participation de Phoenix et Celesio (12,5 % chacun) au capital de leur concurrent Anzag. En septembre dernier, les deux répartiteurs avaient par ce biais compromis l’entrée du Britannique Alliance Unichem sur le marché allemand. En fait, le contexte est tendu. La loi de janvier dernier sur les rabais accordés aux caisses d’assurance maladie a déclenché une surenchère au sein des répartiteurs qui tentent de répercuter sur les officines une partie des rabais dont ils doivent eux-mêmes s’acquitter auprès des caisses. De janvier à août 2003, le volume de ristournes versées aux caisses par les répartiteurs atteint 344 millions d’euros et 378 millions pour les officines.

Pour Michael Brinckert, porte-parole de Celesio, la concurrence entre les répartiteurs risque à nouveau de s’intensifier avec l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance maladie. En janvier prochain, le plafond de remise accordé au pharmacien tombera de 13 % à 6 %. De plus, le niveau de remise ne sera plus fonction du prix du médicament mais de la taille du conditionnement.

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