Rythm’n blues

Au fil des ans, les soins du visage prennent quel-ques rides. Ce marché, qui représente 27,5 % de parts du marché de la dermocosmétique, a légèrement diminué de 1,1 % en valeur, enregistrant un chiffre d’affaires de 360,2 millions d’euros. En volume, le marché est quasiment stable (– 0,7 %) et affiche 21,3 millions d’unités vendues.

Derrière cette évolution se cache une forte disparité entre les différents segments. Le traitement spécifique du visage, essentiellement des produits anti-âge et anti-rougeurs, perd 3,2 % en valeur (et 4,2 % en volume). Il semblerait que les consommatrices se soient repliées, en 2010, sur les hydratants émollients, moins coûteux. Ce segment progresse, en effet, de 2,3 % en valeur (et 2,5 % en volume).

Malgré le déclin de ce poids lourd des marchés, l’hydratation demeure une valeur sûre, avec quelques 10,86 millions d’unités vendues et un chiffre d’affaires de 134 millions d’euros. Mais ses marques leaders historiques affichent une croissance inégale. Ainsi, Avène maintient une progression sur l’ensemble des hydratants supérieure à 5 % en valeur, tandis que La Roche-Posay, Nuxe et Uriage affichent des performances à deux chiffres. En revanche, Ducray, Vichy et Roc accusent un léger recul (environ 5 %.)

Là aussi, comme dans d’autres marchés, la crise a eu un impact indéniable sur les soins du visage. Par exemple, le succès d’Hydreane (La Roche-Posay) s’explique notamment par un prix modeste (moins de 13 €).

Autre pré carré de l’officine : les soins pour peaux intolérantes et allergiques. C’est sur ce segment porteur des apaisants anti-rougeurs qu’Avène a connu un beau succès avec Tolerance Extrême Defi, dont la croissance a bondi de 128 % en valeur en février 2011.

Anti-âge : la percée des marques dermatologiques

Second segment sur le marché du visage avec environ 13 % de parts de marché en valeur, l’anti-âge a permis de vendre 7,6 millions d’unités et de réaliser un chiffre d’affaires de 177 millions d’euros. Pourtant, il diminue sensiblement de 3,2 %, souffrant des préoccupations liées aux prix des consommatrices. Du coup, sa structure évolue : s’il confirme la percée définitive de Caudalie avec Premier Cru et de Nuxe avec Merveillance, il ouvre aussi la voie aux marques dermatologiques qui avaient souffert jusque-là du manque de prescription dermatologique sur le segment anti-âge. La Roche-Posay, de son côté, a rénové sa gamme Redermic, positionnée « anti âge des peaux sensibles », dont les ventes ont progressé de 19 % fin 2010.

Les grands leaders sur ce marché de l’anti-âge restent donc les mêmes. On peut citer Caudalie (qui capte 1,5 M€ de chiffre d’affaires), Nuxe, Vichy, Avène et Lierac. Vichy a également affiché une belle performance avec Neovadiol GF, ciblée sur les peaux matures et dont la formule a été rénovée fin 2009. Lierac, de son côté, a conforté le succès de Premium avec le lancement de Premium sérum mais a surtout créé l’évènement avec Cohérence LIR, premier soin lifting infrarouge.

La percée du bio se tasse

Aux côtés des grands leaders, on trouve toujours les marques bio labellisées, qui n’affichent qu’une progression de 2 % en 2010. Ainsi, Weleda (17 M€ et 60 % de parts de marché) a lancé en 2010 sa gamme raffermissante à la grenade, suivie de Bio Beauté by Nuxe, Natessence ou encore Sanoflore.

Sur le segment anti-âge, il faut également noter la montée en puissance d’une marque technique, médicalisée, très haut de gamme, d’origine américaine, rachetée par L’Oréal en 2006 : Skinceuticals. Cette marque premium – focalisée sur les sérums anti-oxydants – à forte marge (50 %) et à prix élevé, a trouvé sa clientèle, puisqu’elle affiche 40 % de croissance.

– 1,1 %

En 2010, les soins du visage ont diminué de 1,1 % en valeur, enregistrant un chiffre d’affaires de 360,2 millions d’euros. En volume, le marché est quasiment stable (– 0,7 %) et affiche 21,4 millions d’unités vendues.

L’acné aussi à la baisse

Comme la plupart des marchés visage, le segment acné (6 % du marché dermocosmétique) a fini l’année à la baisse (– 2 % en valeur). Essentiellement porté par la prescription pour les 18/25 ans, il est aussi légitimé en officine pour le traitement de l’acné rétentionnelle de la femme adulte (ciblée par Vichy Normaderm). Sa structure bouge peu et ses leaders sont historiques (Avène Cleanance, La Roche-Posay Effaclar, Bioderma Sebium). Seul lancement en 2010 : Avène Triacnéal pour les acnés rétentionnelles et inflammatoires qui vient concurrencer Effaclar Duo et Sébium AI.

EN HAUSSE, EN BAISSE

Hydratants

En hausse

1 Nuxe crème fraîche de beauté (+ 9 % en valeur)

2 Avène Hydrance optimale (+ 7 %)

3 La Roche-Posay Hydréane riche (+ 0,1 %)

En baisse

1 La Roche-Posay Hydraphase XL soin réhydratant (– 57 %)

2 Aderma crème de soin (– 21 %)

3 La Roche Posay Hydranorme Emulsion (– 8 %)

Anti-Âge

En hausse

1 Avène Serenage (+ 134 %)

2 Caudalie Premier Cru (+ 26,6 %)

3 Lierac Exclusive Premium (+ 2,6 %)

En baisse

1 Vichy Liftactiv nuit (– 19 %)

2 Eucerin Hyaluron Filler nuit (– 15,4 %)

3 Avène Ysthéal (– 13,7 %)

LES MEILLEURES VENTES*

SOINS VISAGE FEMME

1 Avène Eau Thermale (300 ml)

2 Avène Lotion micellaire (400 ml)

3 Avène Eau thermale (150 ml)

MAQUILLAGE

1 Avène Couvrance Fond de Teint fluide miel (30 ml)

2 Nuxe Huile Prodigieuse Or (50 ml)

3 Avène Couvrance Fond de teint fluide correcteur sable (30 ml)

ANTISÉBORRHEIQUES

1 Eau Précieuse Lotion (375 ml)

2 Cleanance Gel nettoyant (200 ml)

3 Cleanance Gel nett. (200 ml + 25 %)

* En unités

Concurrence

Les concurrents historiques de l’officine sur le soin visage restent bien entendu la GMS et la parfumerie, sur le soin anti-âge en particulier. La GMS menace directement l’officine par ses prix fortement attractifs sur des segments généralistes (hydratation, peau sensible, imperfections).

2010 a vu d’autre part une arrivée massive des marques de cosmétique bio portées par les leaders de la GMS, telles que Mixa Bio, Garnier Bio Active, Pure and Natural de Nivéa.