Phytothérapie et troubles digestifs

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Publié le 27 avril 2019 | modifié le 19 septembre 2025
Par Anne-Hélène Collin
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LE MANQUE D’APPÉTIT  

Simone, 45 ans, couturière pour une entreprise de fabrication de vêtements : –J’ai complètement perdu l’appétit depuis qu’il y a eu une restructuration dans l’entreprise. Avec le traitement contre l’anxiété, ça va mieux, mais encore aujourd’hui, à la deuxième bouchée, je n’ai plus faim et j’ai des nausées. Avant je prenais de la Quintonine pour me remonter. Ça se fait toujours ?– Non, mais je peux vous proposer des gouttes à base de plantes pour stimuler votre appétit et vous aider à digérer. Si dans une semaine ça ne va pas mieux, consultez votre médecin. Une baisse de l’appétit peut être due à des causes émotionnelles, à des pathologies psychiques ou organiques ou à l’âge. Elle fait aussi partie du tableau clinique de la dyspepsie (voir p. 4) avec impression de satiété précoce accompagnée parfois de nausées.

LIMITES DU CONSEIL

Elles dépendent de la cause de la perte d’appétit : maladie qui doit être traitée prioritairement, atteinte d’un organe.

MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES

Elles font partie intégrante du traitement : fractionner les repas, manger dans le calme, éviter le tabac, l’alcool et les aliments lourds à digérer.

CONSEIL EN PHYTOTHÉRAPIE

Les toniques amers sont les plantes majeures de la stimulation de l’appétit (plantes apéritives) :
– leur goût amer stimule les récepteurs à l’amertume (bouche, tractus gastro-intestinal) et entraîne une augmentation des sécrétions salivaires, gastriques, pancréatiques et biliaires : la digestion est facilitée et améliorée ;
– ils exercent un effet tonifiant sur tout l’organisme.
Les toniques amers sont indiqués en cas de perte d’appétit et de dyspepsie quand elles se manifestent par une sensation de pesanteur abdominale, une lenteur à la digestion, des flatulences ou des nausées.
La prise se fait 30 min avant les repas pour stimuler l’appétit ou après les repas en cas de dyspepsie.
En l’absence d’amélioration après 2 semaines de prise, il est nécessaire de consulter.
Les toniques amers sont déconseillés en cas de grossesse et d’allaitement faute de données suffisantes de sécurité.

PLANTES TONIQUES AMÈRES STRICTES

Elles contiennent essentiellement des substances amères.
La gentiane(Gentiana lutea, racine) est la meilleure des amers car elle est dépourvue de tanins, souvent irritants pour les estomacs sensibles, et représente la plante de choix en cas de perte d’appétit avec nausées. A partir de 18 ans, infusion 5 à 10 min de 0,6 à 2 g de racine grossièrement pulvérisée (1 càc = 3,5 g) pour 150 ml d’eau bouillante, 1 à 3 fois par jour (dose journalière 0,6 à 6 g). Contre-indiquée en cas d’ulcère gastrique, possibilité de maux de tête, de maux d’estomac ou de diarrhées.
La petite centaurée(Centaurium erythraea, sommité fleurie) a une action proche de celle de la gentiane. A partir de 18 ans, infusion 10 min de 1 à 4 g (1 càc = 1,8 g) par tasse, jusqu’à 4 fois par jour. Contre-indiquée en cas d’ulcère de l’estomac.
Le pissenlit(Taraxacumofficinale, racine et feuille) s’adresse aux personnes présentant à la fois dyspepsie et troubles du métabolisme (tendance aux calculs rénaux ou biliaires, arthrose) en raison de son action dépurative et cholérétique. A partir de 12 ans, 3 à 4 g (1 càc = 1,2 g) pour 150 ml d’eau, porter rapidement à ébullition, infusion 10 min, jusqu’à 3 fois par jour. Contre-indiqué en cas d’hypersensibilité aux Asteraceæ, d’obstruction des voies biliaires ou d’ulcère gastrique. Déconseillé en cas d’insuffisance rénale, de diabète ou de troubles cardiaques (risque d’hyperkaliémie). Possibilité de douleurs épigastriques, de réaction allergique, d’hyperacidité.
La chicorée(Cichorium intybus, racine) peut remplacer le pissenlit. A partir de 12 ans, décoction 15 min de 2 à 4 g pour 250 ml d’eau bouillante, 1 fois par jour. Contre-indiquée en cas d’hypersensibilité aux Asteraceæ.

PLANTES AMÈRES AROMATIQUES

Elles contiennent à la fois des substances amères et une huile essentielle.
L’absinthe(Artemisia absinthium, sommité fleurie) serait de plus efficace contre les crampes d’estomac. Chez l’adulte, infusion 10 min de 1 à 1,5 g (1 càc = 1,5 g) pour 150 ml d’eau bouillante, 1 à 2 fois par jour. Pour les préparations prêtes à l’emploi, l’apport journalier de thuyone ne doit pas dépasser 6 mg. Contre-indiquée en cas d’allergie aux Asteraceæ, d’obstruction des voies biliaires ou d’atteinte hépatique. Sur avis médical en cas de calculs biliaires ou autres troubles biliaires. Sa prise peut, chez des personnes sensibles, altérer la capacité à conduire.
Le genévrier(Juniperus communis, pseudo-fruit) a un long recul d’utilisation dans les dyspepsies. Chez l’adulte, infusion 10 min de 2 g de fruits broyés (1 càc = 3 g) pour 200 ml d’eau bouillante, 2 à 3 fois par jour. Contre-indiqué en cas d’atteinte rénale sévère. Possibilité de réaction allergique cutanée. En cas de surdosage ou d’usage prolongé, les urines sentent la violette avec possibilité d’irritation et de douleur au niveau des reins, d’augmentation de la diurèse, d’albuminurie, d’hématurie, d’hypertension et d’irritation gastro-intestinale.
La cannelle de Ceylan(Cinnamomum verum, écorce) est indiquée en cas de perte d’appétit et/ou dyspepsie s’accompagnant de fatigue ou de douleurs abdominales d’origine digestive. Chez l’adulte, infusion (peu usuelle) 10 min de 0,5 à 1 g d’écorce broyée (1 càc rase = 1 g) pour 200 ml d’eau bouillante jusqu’à 4 fois par jour. Contre-indiquée en cas d’allergie à la cannelle ou au baume du Pérou.
L’orange amère(Citrus aurantium L. var amara, écorce) s’utilise surtout en complément des autres toniques amers et peut servir de correcteur de goût. Infusion 10 min de 2 g (1 càc rase) pour 150 ml d’eau bouillante, 2 à 3 fois par jour ou, chez l’adulte, teinture au 1/5, 20 à 30 gouttes, 3 fois par jour.

PLANTES AMÈRES ASTRINGENTES

Elles contiennent des substances amères et une quantité notable de tanins.
Le quinquina(Cinchona pubescens Vahl, écorce de tige) est le plus connu des amers mais il est peu utilisé à présent en raison de risques d’effets indésirables potentiellement sévères : possibilité d’allergie cutanée ou d’accès de fièvre, exceptionnellement thrombocytopénie avec risque hémorragique, nausées, troubles nerveux avec vertiges surtout en cas de surdosage. Chez l’adulte, infusion 10 min de 1 g d’écorce broyée (1 càc = 1,8 g) pour 150 ml d’eau bouillante, 1 à 3 fois par jour. Contre-indiqué en cas d’allergie à la quinine ou à la quinidine et d’ulcère gastrique. Déconseillé en cas de traitement concomitant avec la cyclosporine (diminution de son absorption). Surveiller l’INR en cas de traitement par antivitamine K (risque de potentialisation).

LA DYSPEPSIE  

Léa, la quarantaine : –Dès que je fais des écarts alimentaires, j’ai du mal à digérer. Du coup, j’hésite toujours à répondre à des invitations à dîner. Il n’y aurait pas des produits à prendre en cas de gêne ?– Il existe de nombreuses solutions pour faciliter la digestion. Je pourrai mieux vous conseiller si vous me décrivez plus précisément vos symptômes. La dyspepsie est définie comme un trouble digestif qui se manifeste par des symptômes très divers affectant l’estomac et/ou l’intestin :
– impression de digestion lente, difficile, sensation de trop-plein ;
– pesanteur dans la partie supérieure de l’abdomen avec éructations, satiété précoce, perte d’appétit ;
– douleurs abdominales localisées à l’estomac ou à l’intestin ;
– brûlures gastriques ;
– ballonnements dus aux gaz intestinaux et flatulences entraînant l’émission de gaz ;
– nausées et vomissements ;
– parfois troubles du transit secondaires.

LIMITES DU CONSEIL

Il est nécessaire de consulter en cas de troubles d’apparition brutale sans cause apparente, survenant au retour d’un voyage ou après avoir pris un nouveau médicament, s’accompagnant de fièvre ou de vomissements sanguinolents, ou en cas de maux d’estomac chez une personne de plus de 50 ans.

MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES

En l’absence de lésions organiques :
– éviter les repas trop copieux et manger dans le calme, mâcher ;
– éviter les aliments qui fermentent (choux, légumes secs, etc.) ;
– pratiquer une activité physique et perdre du poids si nécessaire ;
– éviter les vêtements trop serrés ;
– le tabac favorise les remontées acides ;
– stress et anxiété sont de grands pourvoyeurs de dyspepsie.

CONSEIL EN PHYTOTHÉRAPIE

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Il dépend des symptômes évoqués et de la constitution de la personne. Sauf indication contraire, le traitement se prend entre les repas.
Il est déconseillé en cas de grossesse et d’allaitement.
Une consultation médicale est nécessaire si les symptômes persistent après deux semaines de prise.

DIGESTION LENTE AVEC PERTE D’APPÉTIT ET SENSATION DE SATIÉTÉ PRÉCOCE

Conseiller les plantes toniques amères (voir « Le manque d’appétit » p. 2) ou :
Achillée millefeuille(Achillea millefolium, sommité fleurie) pour son action à la fois apéritive et antispasmodique. A partir de 12 ans, infusion 10 min de 2 à 4 g (1 càc = 1,5 g)pour 250 ml d’eau bouillante, 3 à 4 fois par jour. Contre-indiquée en cas d’allergie auxAsteraceæ. Possibilité de réaction d’hypersensibilité cutanée.

BRÛLURES GASTRIQUES ET REMONTÉES ACIDES

La sauge officinale(Salvia officinalis, feuille) convient dans un tableau associant ballonnements, gastralgie et fatigue. A partir de 18 ans, infusion 10 min de 1 à 2 g (1 càc = 1,5 g) pour 150 ml d’eau bouillante, 3 fois par jour. Pour des préparations prêtes à l’emploi, la quantité journalière de thuyone (épileptogène) apportée doit être inférieure à 6 mg. Par prudence, la sauge officinale est déconseillée en cas de tumeur ou d’antécédent de tumeur hormonodépendante (œstrogène-like).
La matricaire(Matricaria recutita, capitule) est utilisable dès l’âge de 6 mois en cas de douleurs abdominales d’origine digestive. De 6 mois à 2 ans : 0,5 à 1 g (1 càc = 1 g, 1 càs = 2,5 g) par prise, 2 à 4 fois par jour. De 2 ans à 6 ans : 1 à 1,5 g par prise, 2 à 4 fois par jour. De 6 ans à 12 ans : 1,5 à 3 g par prise, 2 à 4 fois par jour. A partir de 12 ans, 1,5 à 4 g pour 150 ml d’eau bouillante, infusion 5 à 10 min, 3 à 4 fois par jour. Contre-indiquée en cas d’allergie aux Asteraceæ. Des interactions médicamenteuses par action sur les cytochromes P450 (CYP450) ont été notées chez des patients après transplantation rénale et prenant de la matricaire à dose élevée et pendant une période prolongée (2 mois environ). Possibilité de réactions allergiques sévères (dyspnée, œdème de Quincke).
La réglisse(Glycyrrhiza glabraet/ou G. inflata et/ou G. uralensis, racine) est la mieux documentée en cas de brûlures gastriques. Chez l’adulte, infusion 10 à 15 min de 1,5 à 2 g de racine finement coupée (1 càc = 3 g) pour 150 ml d’eau bouillante, 2 à 4 fois par jour après les repas, sans dépasser 8 g de racine/24 h. Pour la poudre, ne pas dépasser 5 g/24 h et, pour les extraits, 3 mg/kg/24 h en glycyrrhizine. Ne pas dépasser 4 semaines de traitement. Précautions d’emploi : ne pas prendre d’autres produits contenant de la réglisse (effet cortisone-like : risque de rétention d’eau, d’hypokaliémie, d’hypertension ou de troubles du rythme cardiaque). Traitement déconseillé aux personnes sensibles aux effets de la réglisse : hypertension, pathologies rénales, hépatiques ou cardiovasculaires, hypokaliémie. Association déconseillée avec les médicaments pouvant aggraver un déficit électrolytique : diurétiques, digitaliques, corticostéroïdes, laxatifs stimulants. La réglisse peut s’opposer à l’action des médicaments antihypertenseurs.

NAUSÉES

Plantes toniques amères (voir « Le manque d’appétit » p. 2) à prendre au moment des nausées.
Le gingembre(Zingiber officinale, rhizome) également actif sur les douleurs abdominales d’origine digestive : à partir de 18 ans, 180 mg de poudre en gélules, 3 fois par jour. Possibilité d’irritations de l’estomac, d’éructations ou de nausées.
La menthe poivrée(Mentha x piperita, feuille) : infusion 5 à 10 min, à prendre en 3 fois pour une dose journalière de 4,5 à 9 g (1 càs = 1,5 g) chez l’adulte ou 3 à 6 g chez l’enfant de 12 à 16 ans ou 3 à 5 g chez l’enfant de 4 à 12 ans. Précautions d’emploi : à éviter en cas de reflux gastro-œsophagien ou de brûlures d’estomac (risque d’aggravation lié à l’effet carminatif de la menthe : diminution du tonus du sphincter inférieur de l’œsophage permettant la libération de l’air retenu dans l’estomac), prudence en cas de calculs biliaires (effet cholérétique).

DOULEURS ABDOMINALES DE TYPE SPASMODIQUE

Les plantes carminatives sont indiquées en cas de flatulences ou ballonnements associés avec émission de gaz (voir « Ballonnement et flatulences » p. 7).
Dans un contexte de stress, d’agitation, au choix :
– La mélisse(Melissa officinalis, feuille) : à partir de 12 ans, infusion 5 à 10 min de 1,5 à 4,5 g (1 càc = 1 g) pour 150 ml d’eau bouillante, 1 à 3 fois par jour. Possibilité d’altération de la capacité à conduire chez les personnes sensibles.
– La marjolaine(Origanum majorana, feuille et sommité fleurie) : chez l’adulte, infusion 10 min de 2 à 4 g pour 150 ml d’eau bouillante, 1 à 2 fois par jour. Contre-indiquée en cas d’hypersensibilité aux Lamiaceæ.
La camomille romaine(Chamaemelum nobile, capitule) : dès l’âge de 12 ans en infusion de 10 min de 1 à 4 g pour 150 ml d’eau bouillante, 3 fois par jour. Contre-indiquée en cas d’hypersensibilité aux Asteraceæ.

DOULEURS ABDOMINALES AVEC RALENTISSEMENT DU TRANSIT

Les plantes riches en mucilages exercent un effet local émollient :
La guimauve(Althaea officinalis, racine) : à partir de 12 ans, macération 30 min de 2 à 5 g (1 càc = 3 g) pour 150 ml d’eau à 40 °C, remuer fréquemment puis boire immédiatement, 3 fois par jour. A prendre à distance des autres médicaments (délai de 1 h au minimum).
La mauve(Malva sylvestris et/ou M. neglecta, feuille) : à partir de 12 ans, infusion 10 min de 1,8 g (1 càc) pour 150 ml d’eau, 3 fois par jour pour une dose journalière de 5,4 g.
Le lin (Linum usitatissimum, graine) : à partir de 12 ans, 5 à 10 g (1 càc = 4 g, 1 càs = 10 g) dans 250 ml d’eau, jusqu’à 3 fois par jour. Laisser tremper les graines durant 20 à 30 minutes dans l’eau froide et boire le liquide avec ou sans les graines 1 demi-heure avant le repas et à distance d’autres médicaments (1 demi-heure à 1 heure avant ou après). Si les douleurs persistent au-delà de 1 semaine de traitement, conseiller de consulter. Contre-indiqué en cas de difficultés à avaler ou de problèmes de gorge. Déconseillé en cas de grossesse, d’allaitement ou au long cours chez les femmes présentant une tumeur hormonodépendante (action œstrogénique du lin). Sous surveillance médicale chez une personne âgée ou affaiblie. Effets indésirables fréquents à type de météorisme.

CONSEIL EN AROMATHÉRAPIE

Choisir l’huile essentielle (HE) appropriée aux symptômes associés à la dyspepsie.

LENTEUR À LA DIGESTION AVEC FLATULENCES

HE de genévrier(Juniperus communis, baie) : chez l’adulte, 60 à 100 mg (2 à 3 gouttes) par jour en 1 à 3 prises. Contre-indiquée en cas d’affection rénale sévère et peut être à l’origine de réactions allergiques.
HE de gingembre(Zingiber officinale, rhizome), pour son action digestive, spasmolytique et anti-inflammatoire : 3 à 5 gouttes par jour par voie orale ou 3 gouttes diluées dans 27 gouttes d’huile végétale (HV) en massage sur l’abdomen, 3 fois par jour.

SENSATION DE TROP-PLEIN

HE de coriandre(Coriandrum sativum, semence), stimulante digestive : 150 mg par jour (3 à 4 gouttes de 40 mg) en 2 à 3 prises par voie orale ou 4 gouttes diluées dans 4 gouttes d’HV en massage sur le ventre 3 fois par jour. Contre-indiquée en cas d’allergie aux Apiaceæ, tenir compte d’une possible activité progestérone-like en cas de traitement hormonal concomitant.

NAUSÉES

HE de citron(Citrus limonum, zeste) voie orale : 2 gouttes (adulte) ou 1 goutte (enfant de 12 à 15 ans), 3 à 5 fois par jour ; moins souvent chez l’enfant de 7 à 12 ans : 1 goutte, 2 à 3 fois par jour. Pendant 48 heures.
HE de menthe poivrée(Mentha x piperita, feuille) voie orale : 1 goutte, 3 à 5 fois par jour (adulte), ou 1 goutte, 2 fois par jour (enfant de 12 à 15 ans), pendant 48 heures. En cas de fortes nausées, l’employer diluée en application sur l’abdomen ou les poignets. Pas avant 7 ans en raison de la présence de cétones.

CRAMPES ABDOMINALES

HE de mandarine(Citrus reticulata, zeste), à préférer en cas de stress associé : 3 à 9 gouttes par jour ; ou HE de marjolaine à coquilles(Origanum majorana, sommité fleurie) pour son action rééquilibrante nerveuse : 3 à 5 gouttes par jour par voie orale ou 3 gouttes diluées dans 5 gouttes d’HV sur la face interne des poignets, à renouveler si nécessaire.
HE de cannelle de Ceylan (Cinnamomum vera, écorce) : à partir de 18 ans, 50 à 200 mg par jour (1 à 4 gouttes de 40 mg) en 2 à 3 prises. Attention à sa causticité pour la muqueuse buccale. Contre-indiquée en cas d’allergie à la cannelle ou au baume du Pérou.
HE de romarin(Rosmarinus officinalis, sommité fleurie) : chez l’adulte, 2 gouttes par jour. Possibilité de réaction allergique.
HE de menthe poivrée (feuille) si les douleurs abdominales sont plus importantes, en particulier dans le cadre d’un syndrome de l’intestin irritable : à partir de 12 ans, gélules gastrorésistantes contenant 0,2 à 0,4 ml (180 à 360 mg) d’HE, jusqu’à 3 fois par jour avant les repas. Entre 8 et 12 ans, 0,2 ml (180 mg) jusqu’à 3 fois par jour. La prise peut être prolongée jusqu’à 3 mois si les symptômes persistent. Contre-indiquée en cas d’hypersensibilité à l’HE de menthe ou au menthol, d’atteinte hépatique, d’achlorhydrie ou de troubles biliaires. Possibilité d’exacerbation des symptômes en cas de brûlures gastriques ou de hernie hiatale. Eviter de prendre les gélules avec des antiacides ou des aliments (risque de dissolution prématurée des gélules). Effets indésirables possibles : odeur de menthol des urines et des fèces, dysurie, inflammation du gland, brûlures d’estomac, brûlures périanales, nausées, réactions allergiques au menthol (maux de tête, bradycardie, ataxie).
infos clés

• Les plantes et les huiles essentielles (HE), permettant de soulager la dyspepsie, s’utilisent en traitement de 2 semaines.

• Antispasmodiques, antinauséeux et toniques amers sont les plus utilisés.

TESTEZ-VOUS

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LES HUILES ESSENTIELLES, MODE D’EMPLOI. CHOISIR LA BONNE OCCURRENCE :

Les huiles essentielles, mode d’emploi. Choisir la bonne occurrence :
1/ Les HE s’emploient toujours/rarement pures.
2/ Pour la voie orale : mélanger les gouttes à 1 cuillère à café de miel/d’huile végétale /de sucre.
3/ En application sur la peau, diluer les gouttes dans une huile végétale/de l’eau chaude.
4/ Sauf avis contraire d’un spécialiste en aromathérapie, les HE sont déconseillées en cas de grossesse, d’allaitement, chez l’enfant de moins de 3 ans/de 6 ans pour la voie orale, chez l’enfant de moins de 3 ans et de moins de 12 ans en cas d’antécédents de convulsions pour toutes les voies et chez l’asthmatique pour la voie inhalée et la diffusion. Un avis médical est nécessaire en cas d’antécédents de convulsions ou de traitement antiépileptique.
Réponses : 1. rarement. 2. de miel ou d’huile végétale (olive, colza). Le sucre n’est pas lipophile. 3. une huile végétale (macadamia, noisette, germe de blé). 4. de 6 ans.

BALLONNEMENTS ET FLATULENCES  

Christine, la cinquantaine, employée de bureau :–Je me sens ballonnée et lourde, mon pantalon me serre. Je pense que ce sont les choux de Bruxelles de midi. Quelle plante me conseillez-vous ? – Cette tisane carminative au fenouil correspond tout à fait à votre demande. Buvez-en 1 tasse dès que possible et une autre après le repas de ce soir.

LES TROUBLES HÉPATOBILIAIRES  

Raymond, 75 ans, bien connu de la pharmacie : –Je me sens nauséeux au réveil depuis 2 ou 3 jours…– Vous avez pris ou fait quelque chose de particulier ?– Nos petits-enfants sont en vacances chez nous et j’ai voulu leur faire plaisir en faisant souvent des frites. Mais c’est moi qui ne les digère pas bien.– Je vous conseille cette tisane pour le foie, elle va vous aider à mieux digérer les graisses. Et fini les frites pour le moment. Le foie est une véritable usine : il intervient dans le métabolisme des glucides, la synthèse du cholestérol et des sels biliaires, le stockage (vitamines, glycogène), la détoxication (déchets issus du métabolisme, hémoglobine, xénobiotiques comme l’alcool, les colorants, les pesticides, les médicaments). Toute baisse ou altération des capacités du foie se traduit par des troubles plus ou moins importants (teint terne, maux de tête, langue chargée, troubles du sommeil, etc.)

LIMITES DU CONSEIL

Seuls les troubles récents peuvent être pris en charge à l’officine. Toute douleur abdominale violente doit inciter à consulter rapidement.

MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES

Opter pour une alimentation saine et équilibrée permet de préserver un foie dont les capacités de métabolisation seraient dépassées.
Privilégier les aliments riches en vitamines, minéraux et antioxydants (fruits, légumes), les produits riches en soufre (chou, poireau, fruits de mer, eaux sulfatées), les graisses non cuites poly-insaturées (huiles d’olive, de colza ou de pépins de raisin). Boire régulièrement de l’eau, du thé ou des tisanes entre les repas.
Limiter la consommation d’alcool, de graisses cuites et de graisses saturées (charcuterie, viandes grasses) et les sucres raffinés.
Dîner assez tôt pour bien amorcer la digestion avant d’aller au lit.

CONSEIL EN PHYTOTHÉRAPIE

Il fait principalement appel aux plantes cholagogues et/ou cholérétiques :
– les cholagogues favorisent la sécrétion de bile par la vésicule biliaire ;
– les cholérétiques favorisent la formation de bile par le foie ;
– les hépatoprotecteurs protègent les cellules hépatiques des lésions dues à des substances toxiques et facilitent la régénération des hépatocytes.
Les plantes cholagogues et cholérétiques assurent un drainage hépatobiliaire. Elles sont indiquées en cas de troubles digestifs d’origine hépatique (lenteur à la digestion, pesanteur et somnolence postprandiale, langue chargée, fatigue), d’indigestion ou de détoxification.
Elles s’utilisent en traitement de 2 semaines ou dans le cadre d’un drainage, 20 jours par mois, renouvelable après 10 jours d’arrêt (fenêtre thérapeutique) en particulier au printemps et à l’automne.
Ces plantes sont contre-indiquées en cas d’obstruction des voies biliaires ou d’atteinte hépatique sévère, déconseillées en cas de grossesse et d’allaitement. Un avis médical est recommandé en cas de calculs biliaires (risque d’obstruction du canal cholédoque).

CONSEIL EN AROMATHÉRAPIE

Les huiles essentielles (HE) dépuratives hépatiques s’utilisent surtout par voie orale.
L’HE de citron(Citrus limonum,zeste) agit comme un détoxifiant, 2 gouttes dans 1 càc d’huile d’olive à garder sous la langue 1 minute, le matin avant le repas. Surveiller la pression sanguine en cas d’hypertension artérielle.
L’HE de carotte cultivée(Daucus carota ssp sativa, semence) est à la fois drainante hépatorénale et régénératrice hépatocellulaire : 2 gouttes par jour dans une càc d’huile d’olive ou de miel pendant 20 jours.
L’HE de romarin à verbénone(Rosmarinus officinalis, sommité fleurie) draine le foie, la vésicule biliaire et le pancréas : 2 gouttes sous la langue le matin à jeun dans une càc de miel ou d’huile d’olive pendant 21 jours au printemps et à l’automne. Pas d’usage prolongé sans l’avis d’un thérapeute (présence de cétones). Déconseillée en cas d’obstruction des voies biliaires. Contre-indiquée en cas de pathologie cancéreuse hormonodépendante.
L’HE de lédon du Groenland(Ledum groenlandicum, rameau feuillé) est décongestionnante et régénératrice hépatique : avaler 2 gouttes le matin dans du miel ou de l’huile d’olive en cures de 21 jours au printemps et à l’automne. Pas d’utilisation prolongée sans l’avis d’un thérapeute (présence de cétones). 

LE DESMODIUM

Le desmodium

• Le desmodium (Desmodium adscendens, tige et feuille) est un arbrisseau d’Afrique de la famille des Fabaceæ. Les tradipraticiens l’utilisent comme antiallergique et dans le traitement de la jaunisse consécutive à une hépatite virale.
• Il est considéré comme un hépatoprotecteur. Les médecins spécialisés le conseillent en association aux thérapeutiques conventionnelles dans les hépatites A et B au stade de début et dans la prévention des effets indésirables des chimiothérapies : – en curatif (atteinte hépatique), la dose journalière est de 10 g en décoction de 15 min pendant 3 semaines ; – en prévention des effets indésirables de la chimiothérapie, 7 à 8 g par jour en encadrant le traitement de chimiothérapie (par exemple, commencer 3 jours avant et poursuivre pendant et jusqu’à une semaine après, si le traitement de chimiothérapie a lieu toutes les 3 semaines).

infos clés

• Les plantes et les huiles essentielles cholagogues et cholérétiques facilitent le drainage du foie.

• Elles sont contre-indiquées en cas d’obstruction des voies biliaires ou d’atteinte hépatique sévère.

• A utiliser en traitement de 2 semaines ou drainage de 20 jours au printemps et à l’automne.

LES TROUBLES DU TRANSIT  

Madame P., 65 ans : –Je pars en voyage organisé en Dordogne pendant 1 semaine et je sais que je vais avoir des problèmes pour aller à la selle. Il n’y a pas un moyen pour les prévenir ?– Vous pouvez prendre un laxatif doux à base de mucilage durant tout votre voyage, mais comme ces laxatifs de lest n’agissent qu’au bout de 12 à 24 heures et le plus souvent 3 jours, je vous conseille de commencer le traitement 2 jours avant le départ.

LA CONSTIPATION

Elle est définie comme l’émission de moins de 3 selles par semaine ou l’émission de selles trop dures.
Elle peut être passagère (changement d’alimentation, voyage, manque d’exercice, déshydratation ou prise de certains médicaments) ou chronique sans cause déterminée. Elle peut aussi être liée à l’apparition d’une pathologie.

LIMITES DU CONSEIL

Il est restreint aux constipations récentes (moins de 15 jours) sans autres symptômes associés (fièvre, sang dans les selles).
Vérifier l’absence d’iatrogénie.

MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES

Elles sont à privilégier et font partie intégrante du traitement :
– s’hydrater suffisamment, penser à un verre d’eau fraîche le matin à jeun pour déclencher les sécrétions biliaires laxatives ;
– enrichir son alimentation en fibres (fruits, légumes, céréales complètes). Le son de blé ou d’avoine peut être introduit progressivement dans l’alimentation pour éviter les ballonnements : pour le son de blé, augmenter la dose de 5 g tous les 5 jours jusqu’à atteindre 15 à 20 g par jour. La pectine est active à la dose de 15 g par jour (pomme, agrumes, figues, tamarin) ;
– avoir une activité physique et aller à la selle à heure fixe.

CONSEIL EN PHYTOTHÉRAPIE

LES LAXATIFS DE LEST

Composés majoritairement de mucilages et de fibres alimentaires peu ou pas digérés dans le tractus intestinal, ils sont indiqués préférentiellement en cas de constipation chronique.
Les mucilages et les fibres solubles sont doués d’un pouvoir important d’absorption d’eau, d’où l’intérêt de les absorber avec une quantité d’eau suffisante : ils augmentent alors le volume du bol fécal et diminuent sa viscosité ; il s’ensuit une stimulation mécanique de la paroi intestinale qui, avec l’action conjointe des fibres insolubles (effet ballast) provoque une accélération de la motilité intestinale et du temps de transit. Parallèlement, le mucilage lubrifie les selles et facilite le transit.
Les fibres insolubles (son de blé) sont plus irritantes et mal supportées en cas d’intestin fragile.
Les laxatifs de lest agissent en 12 à 24 heures, jusqu’à 3 jours.
Les plus utilisés sont les graines mucilagineuses (voir tableau ci-contre). Les gommes agissent comme les mucilages en se gonflant d’eau dans l’intestin : gommes de sterculia, de karaya et gomme adragante.
Contre-indications : changement brutal du transit persistant depuis plus de 2 semaines, saignement rectal non diagnostiqué, absence de défécation après utilisation d’un laxatif, constrictions anormales du tractus gastro-intestinal, atteintes de l’œsophage ou du cardia, iléus, mégacôlon, paralysie intestinale, difficultés à avaler.
Un avis médical est nécessaire en cas :
– de constipation persistante malgré plus de 3 jours de prise ;
– d’apparition de douleurs thoraciques, de vomissements, de difficultés à avaler ou à respirer après avoir pris le traitement (signes d’une possible obstruction intestinale) ;
– chez une personne âgée ou diminuée ;
– en cas d’impaction fécale, de douleurs abdominales, de nausées, de vomissements (signes d’un blocage intestinal potentiel ou existant) ;
– en cas de prise de médicaments ralentisseurs du transit (opioïdes, lopéramide, etc.).
Effets indésirables :
– réactions d’hypersensibilité, rares avec le lin, plus fréquentes avec le psyllium et l’ispaghul, et pouvant survenir aussi par inhalation de préparations pulvérulentes. Arrêter alors le traitement ;
– météorisme et flatulences qui disparaissent à la poursuite du traitement ;
– en cas de surdosage : douleurs abdominales, flatulences et obstruction intestinale possibles.

LES LAXATIFS STIMULANTS

Ils sont indiqués dans le traitement à court terme de la constipation occasionnelle et seulement si un changement de l’alimentation ou la prise de laxatifs de lest s’avèrent inefficaces.
Ils contiennent des dérivés hydroxyanthracéniques sous forme d’hétérosides, métabolisés par la flore intestinale en anthrones, formes actives à effet laxatif par :
– stimulation de la motricité du colon entraînant une accélération du transit ;
– inhibition de la réabsorption et stimulation de la sécrétion d’eau et d’électrolytes dans la lumière colique par augmentation de la porosité des jonctions serrées. Les selles mieux hydratées sont plus volumineuses.
Ils agissent en 8 à 12 heures.
Contre-indications : chez les moins de 12 ans, en cas d’obstruction ou sténose intestinale, d’atonie, d’appendicite, de maladies inflammatoires du côlon, de douleurs abdominales d’origine inconnue, de déshydratation sévère avec perte d’eau et d’électrolytes.
Un avis médical préalable est nécessaire en cas d’impaction fécale, de troubles gastro-intestinaux non diagnostiqués aigus ou persistants (douleurs, nausées, vomissements qui peuvent être des symptômes d’iléus), chez des patients prenant des médicaments pouvant entraîner une hypokaliémie (diurétiques, réglisse, corticostéroïdes : risque d’aggravation d’un déséquilibre électrolytique) ou sensibilisant à une hypokaliémie (potentialisation de l’action des cardiotoniques), des antiarythmiques, des médicaments inversant le rythme sinusal (quinidine) ou induisant un allongement de l’intervalle QT (dompéridone, hydroxyzine, citalopram, etc.).
Prudence en cas d’altération de la fonction rénale : possibilité de déséquilibre électrolytique. En cas d’incontinence, prendre des mesures pour éviter tout contact prolongé avec les fecès.
Pas d’usage prolongé : la prise quotidienne d’un laxatif stimulant nécessite d’investiguer la cause de la constipation.
L’usage n’est pas recommandé chez la personne âgée, en cas de grossesse (en particulier au cours du premier trimestre : effet génotoxique de plusieurs anthranoïdes) et d’allaitement (passage des actifs dans le lait maternel. Toutefois, aucun effet laxatif n’a été rapporté chez des nourrissons allaités). Seul le séné peut être ponctuellement utilisé en cours de grossesse si aucune autre méthode ne s’est avérée efficace.
Effets indésirables
– risque de coloration des urines en jaune ou brun rouge sans signification clinique ;
– douleurs abdominales et spasmes, selles liquides plus fréquemment en cas de côlon irritable et principalement en cas de surdosage ;
– l’utilisation chronique peut conduire à une altération de la fonction intestinale, une dépendance aux laxatifs, des déséquilibres en eau et électrolytes avec risques d’hématurie et albuminurie, une pigmentation de la muqueuse intestinale réversible à l’arrêt du traitement ;
– en cas d’abus : diarrhée sévère avec risque de déplétion en potassium (risque cardiaque), hépatite.

LA DIARRHÉE

La diarrhée est l’émission d’au moins trois selles molles ou liquides par jour, ou à une fréquence anormalement élevée pour l’individu. Le plus souvent d’origine virale et très contagieuse, elle peut s’accompagner de douleurs abdominales et de vomissements.

LIMITES DU CONSEIL

Un avis médical est nécessaire en cas de sang ou glaire dans les selles, de fièvre supérieure à 38,5 °C, de risque de déshydratation, de douleurs abdominales intenses, de retour de voyage dans un pays à risque, de persistance des symptômes après 2 à 3 jours de traitement ou de leur récurrence.

MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES

Elles sont partie intégrante du traitement et visent surtout à limiter la contagion (lavage des mains) et éviter la déshydratation. Privilégier : riz, pâtes, pommes de terre, carottes cuites, viandes maigres, compotes de pommes bien cuites. Eviter les légumes verts, les jus de fruits, les graisses, le lait, etc.

CONSEIL EN PHYTOTHÉRAPIE

Il repose sur l’emploi de plantes dites astringentes riches en tanins. Par leur capacité à se lier aux protéines, ils exercent un effet antibactérien et antiviral, et imperméabilisent les couches les plus externes des muqueuses, limitant ainsi la perte en fluides.
Ces plantes sont indiquées en cas de diarrhée légère en traitement de 2 à 3 jours au maximum. La persistance des symptômes nécessite ensuite un avis médical.
La potentille(Potentilla erecta, rhizome) est réservée à l’adulte : 1,4 à 4 g (1 càc = 4 g) par tasse d’eau froide, porter rapidement à ébullition, laisser reposer, puis filtrer. Une tasse plusieurs fois par jour sans dépasser 12 g de plante. A prendre au moins 1 heure avant ou après la prise d’autres médicaments dont la potentille peut retarder l’absorption. Contre-indiquée en cas de grossesse et d’allaitement, la potentille expose à des effets indésirables chez les personnes sensibles aux tanins (légères gênes stomacales, nausées, vomissements).
L’aigremoine eupatoire(Agrimonia eupatoria, sommité fleurie) : à partir de 12 ans, 1,5 à 4 g (1 càc = 1 g) par tasse, infusion 5 min, 2 à 3 fois par jour. Déconseillée en cas de grossesse et d’allaitement.
Le chêne(Quercus robur ou Q. petraea, Q. pubescens, écorce) est réservé à l’adulte : gélules de poudre 1 g par prise, 3 fois par jour, à prendre au moins 1 heure avant ou après d’autres médicaments dont il peut ralentir l’absorption. Le chêne n’est pas conseillé en cas de grossesse et d’allaitement faute de données suffisantes et expose à des effets indésirables de type réaction allergique.
Le noyer(Juglans regia, foliole séchée) a une autorisation en France par voie orale. Réservé à l’adulte, décoction 5 min de 1,5 g (1 càc = 0,9 g) pour 1/4 de litre d’eau à boire dans la journée. La décoction détruit la juglone, cytotoxique.
La cannelle de Ceylan(Cinnamomum verum, écorce) est réservée à l’adulte : infusion 10 min de 0,5 à 1 g par tasse (1 càc rase = 1 g), jusqu’à 4 fois par jour. Elle est contre-indiquée chez les moins de 18 ans, en cas de grossesse ou d’allaitement, d’allergie à la cannelle ou au baume du Pérou.
La myrtille(Vaccinium myrtillus, fruit sec) : à partir de12 ans, 5 à 15 g de fruits écrasés en décoction 10 min pour 250 ml d’eau 3 à 4 fois par jour ou mâcher 10 g de fruits secs 1 à 6 fois par jour pour une dose journalière de 15 à 60 g (1 càc = 4 g, 1 càs = 10 g). La myrtille est utilisable chez la femme enceinte ou qui allaite.

CONSEIL EN AROMATHÉRAPIE

Le traitement repose sur des huiles essentielles (HE) anti-infectieuses et antispasmodiques en cas de douleurs associées.

HE ANTI-INFECTIEUSES

Elles ont généralement pour principes actifs des phénols ou du cinnamaldéhyde, irritants pour la peau et les muqueuses.
HE de cannelle de Ceylan(Cinnamomum verum, écorce) : 1 goutte, 3 fois par jour, diluée dans 1 càc de miel ou d’huile d’olive. Contre-indiquée en cas d’allergie à la cannelle ou au baume du Pérou.
Les HE de sarriette des montagnes(Satureia montana, sommité fleurie), de girofle(Syzygium aromaticum, clou), d’origan compact (Origanum compactum, sommité fleurie), d’origan de Grèce ou origan vert(Origanum heracleoticum, sommité fleurie) et d’origan d’Espagne(Corydothymus capitatus, sommité fleurie) sont fortement anti-infectieuses : 1 goutte, 3 fois par jour, durant 3 à 4 jours, diluée dans 1 càc d’huile d’olive. Risque de brûlures gastriques. Déconseillées en cas d’œsophagite ou de gastrite. Pas d’usage prolongé (hépatotoxicité des phénols à haute dose ou en usage prolongé). Ne pas associer à des médicaments potentiellement hépatotoxiques.
L’HE de tea-tree ou d’arbre à thé (Melaleuca alternifolia, feuilles) ne contient pas de composés dermocaustiques. Elle peut s’employer en application sur l’abdomen en dilution à 5 % dans une huile végétale, 10 à 20 gouttes, 2 à 3 fois par jour pendant 3 à 4 jours.

HE ANTISPASMODIQUES

Par voie orale (1 à 2 gouttes dans une càc d’huile végétale, jusqu’à 3 fois par jour) ou en massage de l’abdomen, peuvent être utilisées les HE de menthe poivrée, de cardamome, de petit grain bigarade et de marjolaine à coquilles.
infos clés

• En cas de constipation, les règles hygiéno-diététiques sont à privilégier.

• Les laxatifs stimulants sont réservés à la constipation occasionnelle.

• La diarrhée est prise en charge par la réhydratation, les plantes astringentes et les HE anti-infectieuses.

L’HUILE DE RICIN

L’huile de ricin
L’huile de ricin (Ricinus communis) a pour principe actif l’acide ricinoléique. Ce surfactant anionique stimule l’activité motrice intestinale et la sécrétion d’eau et d’électrolytes dans l’intestin, et diminue leur réabsorption. L’huile de ricin a les mêmes indications, contre-indications, précautions d’emploi et interactions médicamenteuses que les laxatifs stimulants mais n’est utilisable qu’à partir de 18 ans. Son action est rapide (2 à 6 heures) car elle agit dès l’intestin grêle.
• Posologie adulte : 2 à 5 g (2,1 à 5,3 ml) en une prise unique jusqu’à 2 à 3 fois par semaine durant 1 semaine au maximum sans avis médical. Son action laxative peut être diminuée par l’usage concomitant d’antihistaminiques.
• Effets indésirables possibles : nausées, vomissements, douleurs abdominales et diarrhée sévère avec, en cas de surdosage, perte d’eau et d’électrolytes.

TESTEZ-VOUS

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UNE PATIENTE HABITUELLE :

Une patiente habituelle :
– Je vous achète une tisane bio à la bourdaine en infusettes. Vous n’auriez pas l’équivalent en vrac dans un sachet papier ? Ça me semble plus écologique.
– La présentation des tisanes laxatives en vrac est déconseillée pour éviter tout risque de surdosage.
Le pharmacien a-t-il bien répondu ?
Oui, les Cahiers de l’Agence n° 3 de l’ANSM précisent que la présentation des préparations laxatives à dérivés anthracéniques sous forme de tisane en vrac est à proscrire.

impaction fécale
Accumulation de matières dans le rectum avec absence d’évacuation depuis plusieurs jours.

L’Agence européenne du médicament (EMA)établit et met à jour les monographies des plantes inscrites à la Pharmacopée européenne. Y sont décrits les modes d’utilisation des plantes médicinales dans leur usage traditionnel et, quand ils existent, leurs usages bien établis ainsi que leurs posologies, leurs précautions d’emploi, leurs contre-indications et leurs interactions. Les monographies, en anglais, sont accessibles sur le site ema.europa.eu/en/medicines.
La base Hedrine(pour Herb drug interaction database) recense les études cliniques et les cas rapportés d’interactions entre les plantes médicinales et les médicaments. L‘accès (gratuit et en français) à la base de données s’effectue via le site Thériaque (theriaque.org/apps/recherche/rch_phyto.php).

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Pour réaliser un conseil en phytothérapie sur mesure, l’auteur, pharmacienne, décrit pour chaque pathologie rencontrée au comptoir les différentes plantes médicinales à utiliser, en précisant leurs modes d’action, leurs modes d’emploi et les traitements complémentaires. Le conseil en phytothérapie, Chantal Ollier, Les Editions Le Moniteur des pharmacies, 2e édition, 2011
Après avoir présenté les règles de bonne pratique de l’aromathérapie et des modes d’administration, les auteurs, pharmaciens, proposent des huiles essentielles adaptées ou des mélanges aromatiques pour soulager les troubles bénins. Un dernier chapitre apporte une aide pour référencer les huiles essentielles et animer le rayon. Conseil en aromathérapie, sous la coordination de Danielle Roux-Sitruk, Les Editions Le Moniteur des pharmacies, 3e édition, 2017.
Du bon usage des plantes qui soignent classe les plantes par indication, Du bon usage de l’aromathérapie classe les huiles essentielles par ordre alphabétique. Mais dans ces deux ouvrages richement illustrés, l’auteur, pharmacien, fait de brefs rappels botaniques et décrit les usages thérapeutiques et le mode d’utilisation des plantes et des HE. Du bon usage des plantes qui soignent, Jacques Fleurentin, Editions Ouest-France, 2013. Du bon usage de l’aromathérapie, Jacques Fleurentin, Editions Ouest-France, 2016.

L’ESSENTIEL À RETENIR