Les veinotoniques chutent, les laboratoires changent de stratégie
Avant 2008, les veinotoniques explosaient dans l’Hexagone jusqu’à se hisser au premier rang mondial. Un âge d’or pour les laboratoires puisque les prescriptions étaient quatre fois supérieures à l’Allemagne. Or, une étude d’Eurostaf sur les conséquences du déremboursement de cette classe thérapeutique conclut, chiffres à l’appui, que le passage en automédication a coupé l’herbe sous le pied de ces produits.
C’est en 2008 que la baisse en volume est devenue flagrante, avec une diminution de 35,4 %. Les veinotoniques ont alors perdu la moitié de leur volume de ventes, le chiffre d’affaires s’étant effondré de 24,7 % à la fin de l’année 2008 (année de référence de l’étude).
La rentabilité du marché rebute certains labos
Certains laboratoires, comme Merck et Abbott, ont préféré se retirer d’un marché en accès libre qui, selon eux, ne serait plus rentable. D’autres ont préféré se maintenir, en baissant les prix, incitant ainsi à l’automédication. C’est le cas de Pierre Fabre, qui a infléchi le prix de Cyclo 3 de 13 % ou encore de Negma Lerads qui a choisi de réduire le prix de Veinamitol de 26 %.
A l’inverse, d’autres groupes pharmaceutiques, misant sur l’argument de l’innovation, ont augmenté leur prix de 6 % à 88 %. L’innovation ? Elle se résume essentiellement au packaging, avec par exemple un conditionnement qui est passé de 30 à 60 comprimés ou aux changements de notice.
Cependant, les laboratoires restent prudents en matière de communication grand public, préférant poursuivre les visites médicales même pour un médicament sorti du champ de la prescription. Ils intensifient en parallèle leurs visites dans la sphère de l’officine afin de se faire référencer à tout prix dans le rayon des maladies veineuses. C’est le cas de Pierre Fabre qui met des outils à disposition du pharmacien, ou de Sanofi-Aventis qui a mis en place l’Observatoire de la maladie veineuse en officine.
Enfin, certains laboratoires prennent le marché à contre-pied en se diversifiant dans des produits connexes comme la compression médicale, l’homéopathie (Abbé Chaupitre n° 64 d’Arkopharma) ou les compléments alimentaires.
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