Les patchs chauffants, une galénique qui décolle

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Publié le 18 décembre 2010
Par Chloé Devis
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Apparus il y a trois ans à peine dans les rayons des officines, les patchs chauffants destinés à soulager les douleurs musculaires et articulaires constituent un marché de niche sur lequel les laboratoires se sont précipités. A grand renfort de publicité.

Face aux contractures et autres maux de dos, dont ils sont nombreux à se plaindre, les patients recherchent des solutions simples à utiliser », note Marie-Sharmila Blandino, responsable produit chez ThermaCare (Pfizer), l’un des derniers patchs autochauffants arrivés sur le marché.

Propulsé par des campagnes télévisuelles

Ce marché était inexistant jusqu’en 2007. A cette date, les laboratoires Urgo sortent le premier patch chauffant décontractant sans AMM, suivis de près par Polivé sous la marque Tricosteril. Les ventes restent timides jusqu’au lancement, fin 2007, du patch Syntholkiné, propulsé par une campagne télévisuelle qui profite à l’ensemble du marché. « Nous sommes encore en phase de recrutement de patients consommateurs, de l’avis de Mathieu Guilland, chef de marque Synthol, mais nous visons également la fidélisation. » D’autres acteurs comme Vie et santé (Catalgine), Beiersdorf et Mayoly-Spindler, avec le lancement d’Aroma Patch, investissent le marché à leur tour. Mais c’est l’arrivée ThermaCare de Pfizer à la fin de l’année dernière, également accompagnée d’un spot télévisé, qui a donné un coup de chaud au secteur. Les perspectives des patchs chauffants sont-elles réellement porteuses ? Amandine Laulhe, chef de produits Elastoplast (Beiersdorf), note que « le succès futur sur ce marché repose sur la différenciation par rapport aux concurrents, en termes de prix et d’innovation ».

La création d’un rayon traumatologie

Les laboratoires privilégient une stratégie de gamme autour du traitement des douleurs externes. Joëlle Hermouet, spécialiste de l’agencement (Formaplus) recommande « d’accorder aux patchs chauffants la visibilité et l’espace qu’ils méritent ». Elle plaide ainsi pour la création d’un rayon « traumatologie » regroupant les patchs, leurs alternatives classiques et les produits « coups, bosses et contusions ». « Il faut associer ces références à leurs marques d’origine et les proposer à l’arrière du comptoir et en libre accès », précise-t-elle. Le meilleur moyen de conforter leur place dans les nouvelles habitudes des patients.

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Les patchs chauffants en chiffres

Le marché des patchs chauffants pèse aujourd’hui 8,5 millions d’euros, soit 970000 boîtes vendues en 2010 (IMS). A la fin de septembre 2010, son taux de croissance atteint 74 % en cumul annuel mobile, galvanisé par la sortie de ThermaCare. Syntholkiné s’arroge 53 % de parts de marché en cumul annuel mobile au 10 octobre, devant Pfizer (ThermaCare) avec 25 % de parts de marché, d’après Nielsen. Sur la même période, Tricosteril conserve 11 % du marché, talonné par Urgo avec 10 %. Pfizer revendique toutefois le leadership en valeur dans la période allant de janvier à avril 2010 avec 43 % de parts de marché pour descendre à 38 % de janvier à septembre, contre 39 % pour Syntholkiné (chiffres IMS).