Les économies attendues ne sont pas là

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Publié le 15 mars 2003
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En vingt années de présence sur le marché allemand, les génériques se sont taillés une part de marché de 40 %. La pression du législateur, la coopération forcée du corps médical et une bonne tolérance de la part du consommateur ont contribué à asseoir cette position. Tout n’est cependant pas gagné pour le générique. Introduite au 1er janvier 2002 et appliquée depuis juillet dernier, la réglementation « out-idem » joue en sa défaveur. Elle invite les médecins à cocher sur l’ordonnance la case autorisant la substitution. Dans le cas contraire, elle les oblige à prescrire dans le tiers inférieur de la liste de prix de chaque groupe thérapeutique.

Désenchantement.

Et c’est là que le bât blesse. Les fabricants de produits princeps sont aujourd’hui de facto contraints de s’aligner sur ce tiers inférieur de la liste des prix, au risque de voir leurs ventes s’effondrer, les patients devant payer eux-mêmes la différence. Cette liste est remise à jour tous les trimestres. « Nous obtenons ainsi une dynamique négative au niveau du prix du médicament », constate Ursula-Anne Ochel, porte-parole de la Fédération des génériqueurs allemands. De prime abord favorables à cette réglementation qui leur aurait permis de délivrer les génériques de leur choix, de satisfaire leurs clients immédiatement et de réduire par conséquent leurs stocks, les officinaux allemands ont vite déchanté. En effet, les médecins continuent de prescrire des médicaments de leur choix, ne s’exposant à aucun grief tant que le produit figure dans le fameux tiers inférieur.

Près d’un an après sa mise en service, l’« out-idem » n’a donc pas tenu ses promesses. Ni auprès des pharmaciens qui pensaient compenser par la réduction de leurs stocks le manque à gagner engendré par la prescription de génériques. Ni auprès du législateur qui en escomptait 225 millions d’euros d’économies. Selon la Fédération des laboratoires pharmaceutiques allemands et la Fédération des pharmaciens allemands, la nouvelle réglementation n’aura contribué à baisser les dépenses en médicaments que de 165 millions d’euros. 45 millions grâce à la substitution et 120 millions par la baisse forcée du prix des princeps figurant désormais dans le tiers inférieur de la liste des prix.

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