Des horizons prometteurs pour les génériques OTC

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Publié le 14 avril 2018
Par Chloé Devis
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Si les génériques ne sont pas épargnés par les baisses de prix sur le médicament, les laboratoires du secteur misent néanmoins sur un fort potentiel de croissance de l’automédication, lié notamment à l’arrivée au Répertoire de spécialités très valorisées.

A fin janvier 2018, le marché des médicaments génériques présente des performances mitigées avec « une progression comprise entre 1 et 2 % du chiffre d’affaires et des ventes à l’unité en légère décrue, selon le GERS », indique Philippe Bayon, directeur marketing de Mylan. Du côté de Biogaran, on note que « le seul marché ville remboursable enregistre un repli à – 0,2 % en valeur et – 2,7 % en volume », toujours selon les données GERS. En outre, « le poids du Répertoire des groupes génériques, de 28 % en valeur et de 45 % en unités, est en décroissance de 1,5 % versus 2016 », indique le laboratoire. La tendance reste toutefois positive sur l’OTC en sell out à + 6,2 % en valeur et + 4,5 % en volume, toujours à fin janvier 2018 selon Iqvia.

« Le marché des médicaments génériques en valeur a subi de plein fouet des baisses de prix importantes à l’initiative des autorités de tutelle ces dernières années », rappelle-t-on chez Biogaran. Cependant, « ce marché est alimenté principalement par l’arrivée de nouveautés liées aux échéances de brevet et sa performance se mesure vraiment en nombre de boîtes délivrées. En 2017, elle est intimement liée à l’implication très forte des pharmaciens dans la substitution avec un taux avoisinant les 80,7 % », précise l’entreprise.

En tête du classement des laboratoires génériqueurs avec 28 % de parts de marché en valeur, Mylan est talonné par Biogaran avec 27 %, loin devant Sandoz, Teva, Arrow et Zentiva (Sanofi). Le leader met en avant sa capacité à s’adresser à « toutes les cibles santé, médecins généralistes comme spécialistes ». Sur le marché du non remboursé, il peut compter sur la forte dynamique de ses deux « produits amiraux » : Ibuprofène lysinate et Fraction flavonoïque purifiée. Très bien implanté à l’hôpital, le laboratoire garde également un contact étroit avec les patients au travers de campagnes TV, presse, digitale… Les pharmaciens ne sont pas oubliés : Mylan leur dédie la première force de vente commerciale du marché, tout en multipliant les services pour les accompagner dans la substitution. « Nous venons par exemple de lancer des outils pour faciliter le recrutement des patients et leur suivi dans le cadre des bilans de médication », annonce Phlippe Bayon.

2018 sous de bons auspices

Le terrain officinal est également âprement disputé par Biogaran. Parmi les dernières initiatives du laboratoire, on peut citer l’ouverture d’un site professionnel pour les pharmaciens et une campagne de communication sous forme de saga qui lui a permis de consolider sa notoriété. Pour le n°1 sur le périmètre du générique remboursé, 2017 est un bon cru avec la mise sur le marché de sa rosuvastatine, avec 9 mois d’avance sur ses concurrents, et de 35 autres références. « Notre portefeuille OTC compte désormais 38 produits », souligne le génériqueur, qui a également lancé à l’hôpital son deuxième biosimilaire, l’anticorps monoclonal Rituximab.

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Par ailleurs, de nombreux signaux laissent augurer de perspectives favorables à l’essor du marché : les objectifs gouvernementaux de substitution fixés à 50 % à l’horizon 2020, les fortes attentes placées dans le générique comme moteur d’économies dans le financement des traitements innovants et les nombreuses échéances de brevet programmées dans les prochaines années, dont celles qui interviendront dans le domaine très porteur des biothérapies. 