Pour ceux qui ont le virus de la recherche

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Publié le 24 septembre 2005
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Comme le monde biologique des vaccins qu’il commercialise, le laboratoire Sanofi Pasteur MSD est une entreprise qui « bouge ». Avec de nouveaux produits en développement et une dynamique européenne, la politique de recrutement s’accentue. Avis aux pharmaciens.

C’est au coeur de la région lyonnaise, près du stade Gerland, que s’érigent les bâtiments regroupant le siège Europe et la filiale française de Sanofi Pasteur MSD. Spécialité du laboratoire qui a fêté ses dix ans en 2004 : la vaccinologie. Depuis le développement jusqu’à la mise sur le marché en Europe, l’entreprise accompagne la vie d’un vaccin à toutes les étapes. Exception faite de la fabrication. En effet, la production est assurée par les deux actionnaires de la société : la division vaccins de Merck aux Etats-Unis d’une part et Sanofi Pasteur (la division vaccins de Sanofi-Aventis) d’autre part.

Né de l’alliance entre deux géants du médicament, Sanofi Pasteur MSD Europe révèle paradoxalement un fonctionnement à taille humaine. La filiale française compte 230 salariés, dont près de 10 % de pharmaciens. « Outre les postes de prédilection que représentent les affaires réglementaires, ils peuvent occuper tout type de fonction dans les départements marketing et médical. Nous avons aujourd’hui des besoins récurrents en pharmacovigilance, en épidémiologie et en affaires publiques, confie Jean-Louis Conti, DRH Europe. L’industrie particulière du vaccin devient de plus en plus une spécialité et nous apprécions les pharmaciens pour leur profil scientifique et la connaissance de nos produits. » Néanmoins, toute nouvelle recrue suit une formation spécifique en vaccinologie.

Doublement des effectifs d’ici quatre ans.

Chaque année, le laboratoire ouvre ses portes aux étudiants à travers les stages qu’il propose (une vingtaine en tout en 2005). C’est donc l’opportunité de mieux appréhender le domaine de l’immunologie avec, à la clé, la perspective d’un contrat d’embauche. « Nous avons une politique de recrutement avancée », confirme Jean-Louis Conti. Ainsi, Delphine Biton a intégré le département marketing stratégique en tant que stagiaire. Elle est aujourd’hui chef de produit sur le vaccin anti-Rotavirus, encore en développement. « Je prépare l’arrivée d’un nouveau produit , ce qui implique la mise en place de plans d’actions précis s’appuyant sur des études environnementales. On défriche ! Il faut aussi planifier la production en tenant compte de la complexité du vaccin et de ses longs délais de production », détaille Delphine Biton.

Le vaccin contre le Rotavirus fait partie des cinq produits du laboratoire qui vont bientôt arriver sur le marché *. Qui dit nouveaux produits suppose aussi nouveaux postes à pourvoir. « Nos effectifs en Europe doubleront d’ici 2008. Autant dire que nous avons un planning de recrutement important. Dans un premier temps la plupart des emplois concerneront la visite médicale, mais nos besoins sur l’intégralité de nos fonctions supports vont ensuite s’accroître. Il va falloir gérer de nouvelles licences et suppléer la pharmacovigilance », rapporte Jean-Louis Conti.

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Priorité à l’adaptabilité.

Le profil recherché ? « Pour les jeunes diplômés, la double formation « pharmacien + business type MBA » représente vraiment un plus compte tenu de notre caractère opérationnel », poursuit le DRH. Mais pour évoluer au sein de l’entreprise résolument tournée sur l’Europe, l’adaptabilité s’avère essentielle. « L’organisation change fréquemment, de nouveaux vaccins arrivent. On ne fait donc pas le même métier à vie à un poste donné », explique Jean-Louis Conti.

De nombreuses passerelles s’ouvrent aux salariés. Le service intranet au sein de l’entreprise publie toutes les offres d’emploi dans les filiales en Europe. Delphine Biton a eu la possibilité de passer plus de trois ans en Angleterre dont une année au sein de l’équipe des ventes. Si l’expérience à l’étranger tente une minorité de personnes, d’autres évolutions sont offertes. Citons le passage du siège Europe vers la filiale française (installée dans les mêmes locaux), et vice versa, ou encore l’immersion dans un autre service. Autant dire que l’ouverture d’esprit internationale prime dans tous les cas et que le bilinguisme anglais-français est de mise au siège Europe.

Apprendre à travailler en fonction d’autres cultures.

Nationalités diverses, formations différentes des collaborateurs…, le laboratoire est résolument voué aux échanges. Comme si la force des vaccins résultait d’un melting-pot entre mentalités différentes. « Il faut être prêt à travailler avec les filiales mais surtout à réagir selon les spécificités de chacune. » Stéphane Oudot, responsable qualité Europe, sait de quoi il parle. A 30 ans, ce jeune pharmacien, fort de son expérience dans deux autres sociétés, coordonne le système qualité Sanofi Pasteur MSD, en relation avec les responsables qualité de chaque site européen. « Nous avons construit tout un réseau où un référent qualité est identifié dans chaque service. Les bonnes pratiques doivent être respectées par toutes les fonctions ayant un impact sur la qualité de nos produits et services. Le challenge est d’arriver à une harmonisation globale des process d’assurance qualité, tout en respectant les contraintes et les réglementations propres à chaque pays. Cet aspect multiculturel m’intéresse beaucoup », ajoute Stéphane Oudot.

* Vaccin contre les diarrhées à Rotavirus, vaccin préventif du cancer du col de l’utérus (contre les Papillomavirus), vaccin contre les douleurs neuropathiques associées au zona, vaccin contre les infections invasives à méningocoques (A, C, Y, W135), vaccin pédiatrique ROR-varicelle.

SANOFI PASTEUR MSD EN BREF

– Création en 1994.

– 1 000 salariés.

– 230 personnes travaillent pour la filiale française (dont une quarantaine de pharmaciens dans les locaux lyonnais). – Présent dans 19 pays.

– Portefeuille de 29 vaccins pour l’adulte et 26 pour l’enfant. – CA 2004 : 656 millions d’euros, en progression de 10 %. – Salaires : les RH se basent sur la « fourchette du marché ». Une prime annuelle est fixée en fonction des résultats individuels et de ceux de l’entreprise.