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L’entreprise sensible aux pharmaciens
Le laboratoire Stallergènes est spécialiste de l’immunothérapie allergénique. Des pharmaciens participent activement à toutes les étapes du développement d’une large palette de traitements individualisés extraits d’allergènes. Visite guidée.
Stallergènes est le leader en France de l’immunothérapie allergénique et le numéro deux mondial. L’immunothérapie allergénique est un secteur à part dans le monde de l’industrie pharmaceutique. Ici, ce n’est pas la molécule chimique qui est au centre de l’activité, mais l’allergène. « Il s’agit d’un domaine très spécifique, notamment en production où la biologie joue un rôle important. Les particularités : la fabrication d’allergènes préparés spécialement pour un individu (APSI), le traitement de petits lots, les quelques centaines de références », explique Cécile Cler-Bryden, pharmacien responsable de la production en amont. Son service gère la fabrication des solutions mères à partir des matières premières, la répartition et l’étiquetage, ainsi que l’approvisionnement dans les différents flacons destinés aux gammes sublinguale et injectable. Son souci constant : « Préparer suffisamment de stock pour être en mesure d’honorer les ordonnances qui arrivent directement au laboratoire. » Cécile Cler-Bryden connaît bien toutes les ficelles de la fabrication APSI : avant de rejoindre Stallergènes, elle était responsable de production dans la division allergie d’un autre laboratoire. Si son expérience a contribué à la faire accéder à ce poste, ses qualités de manager ont fait le reste. Elle doit en effet chapeauter une équipe de 35 personnes (techniciens de fabrication, répartition-étiquetage, conditionnement et employés du pôle laverie). Elle est assistée de trois collaborateurs pour mener à bien sa mission : « Faire tourner la production au quotidien, dans le respect de la qualité, des délais et des coûts, assurer la réactivité et la productivité en gérant les investissements et la mise en place de nouveaux équipements. »
Le sens de la procédure.
Sur 360 salariés, on compte 29 pharmaciens. « Nous avons des pharmaciens aux postes de directeurs marketing, recherche et développement, production, qualité et affaires réglementaires ; plus un assistant de production (répartition-étiquetage) et, au sein de la recherche, un responsable des formes galéniques et un autre à l’industrialisation des produits. Le directeur de notre filiale commerciale en Allemagne est aussi pharmacien… et français », précise Michelle Jacquet, responsable des ressources humaines. Le contrôle des ordonnances est effectué par une dizaine de pharmaciens à temps partiel. Compte tenu des volumes traités (environ 1 500 commandes par jour), le laboratoire a investi dans des outils informatiques permettant de gérer l’historique des prescriptions. « La responsabilité du service questions/réponses a aussi été confiée à un pharmacien. Ce qui nous caractérise : un vrai dynamisme et un sens du service très développé vis-à-vis des médecins et des patients », souligne Michelle Jacquet.
Chez Stallergènes, les pharmaciens sont recherchés bien sûr pour leurs connaissances de la Pharmacopée, mais aussi « parce qu’ils sont éduqués dans la rigueur, la précision, avec la notion de risque, le sens de la procédure ». Un DESS ou un mastère sont les bienvenus, mais c’est avant tout la personnalité du candidat qui compte. Hormis pour les postes de direction, l’expérience ne représente pas un passage obligé. « La demande d’expérience est liée à la fonction, mais, globalement, il n’y a pas de règle. Nous essayons de respecter un équilibre entre débutants et confirmés. »
Enregistrement : vers de nouvelles exigences.
Le laboratoire accueille régulièrement des stagiaires, surtout au marketing et à la vente, mais aussi au sein du département recherche-développement. Si certains postes sont ouverts à ces derniers, pour trouver ses futurs pharmaciens, Stallergènes utilise les canaux traditionnels : cabinets spécialisés ou encore annonces de l’APEC. Prochains recrutements prévus : deux assistants aux affaires réglementaires. « C’est un secteur qui se développe considérablement et nous manquons de postulants », signale Michelle Jacquet.
Véronique Janet est responsable du service des affaires réglementaires. Depuis 1996, elle participe, avec l’Afssaps, à l’élaboration de nouveaux dossiers permettant d’octroyer une AMM aux produits à base d’allergènes. « La réglementation est désuète et a besoin d’être actualisée. L’objectif est de définir de nouvelles exigences pour les dossiers d’enregistrement. » Outre les relations avec les autorités de santé des pays étrangers, le travail des huit pharmaciens du service implique une étroite collaboration avec la production, le contrôle, le marketing, les opérations internationales. « Nous avons une activité rédactionnelle importante car nous rédigeons nous-mêmes les dossiers d’enregistrement. La fonction d’un pharmacien aux affaires réglementaires est ici beaucoup plus variée que dans un laboratoire classique. »
Les possibilités d’évolution ? En marketing, un chef de produit peut devenir chef de gamme ou de groupe, directeur marketing, directeur général ou être nommé à l’international. En recherche-développement, l’évolution se fait à travers la gestion de projets de plus en plus importants ou vers le management. Mais la mobilité n’est pas seulement verticale car les niveaux hiérarchiques sont peu nombreux. Il est ainsi possible de passer des affaires réglementaires à l’assurance qualité ou aux essais cliniques, de la vente au marketing, de la qualité à la recherche-développement ou à la production. « Nous avons une politique de suivi des cadres car nous souhaitons les fidéliser. Lorsque se présentent des opportunités au niveau des postes, ceux-ci sont immédiatement proposés aux salariés qui possèdent les compétences requises. Côté salaires, nous avons opté pour la rémunération individuelle intégrant opérations de formation importantes (MBA…), bonus et primes sur objectif, ainsi qu’un système d’intéressement », conclut Michelle Jacquet.
STALLERGÈNES EN CHIFFRES
– 360 salariés dont 29 pharmaciens.
– La croissance du CA s’est accélérée en 2002, atteignant + 18 % (CA 2002 : 74,9 MEuro(s)).
– Filiales européennes en Allemagne, en Italie, en Espagne-Portugal, en Belgique.
– Les objectifs 2005 : positionner définitivement l’immunothérapie spécifique par voie sublinguale dans l’arsenal thérapeutique de première ligne de la rhinite et de l’asthme allergiques.
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