Un modèle non transposable en France

Réservé aux abonnés
Publié le 15 mars 2014
Par Loan Tranthimy
Mettre en favori

Des chercheurs américains ont comparé l’efficacité des nouvelles « maisons médicales centrées sur le patient » (patient-centered medical homes) par rapport à celle des cabinets traditionnels de soins de premier recours. Selon les résultats publiés dans le JAMA*, sur onze indicateurs de qualité (diabète, asthme, prévention, coût des soins, recours aux hôpitaux, aux urgences et aux soins ambulatoires…), seul un était meilleur avec le nouveau modèle : le suivi de l’insuffisance rénale chez les diabétiques. « Malgré l’enthousiasme grandissant pour ce nouveau concept, peu de publications ont trouvé que ces maisons médicales produisaient des améliorations mesurables de la qualité et de l’efficience des soins », commentent les auteurs.

Des critères de qualité non définis

Pour Pierre de Haas, président de la Fédération des maisons et pôles de santé, « il existe de grandes différences par rapport à la France. Dans la recherche du travail en équipe, les Américains cherchent à connaître l’amélioration de l’accessibilité aux soins. En France, c’est plus lié à la démographie médicale. Le travail en équipe permet d’attirer les jeunes dans les maisons de santé ». Le praticien reconnaît néanmoins que cette étude soulève une question intéressante.

« La notion des critères de qualité en soins primaires n’est pas très bien définie. En France, nous travaillons avec la Haute Autorité de santé sur cette question mais la démonstration va être complexe car les soins primaires reposent surtout sur une très forte prévalence de maladies bénignes. La conséquence de l’organisation ne se verra pas sur un temps. Il faudra au contraire du temps. »

* « JAMA », vol. 311, n° 8, pp. 815-825 & pp. 802-803.

Publicité