« Plus Pharmacie va passer du groupement à un mode enseigne »

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Publié le 26 février 2011
Par Stéphanie Bérard
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Bernard Doutres vient de prendre la tête du groupement Plus Pharmacie et de ses deux enseignes, PharmaVie et Familiprix. Projets de développement, prévention, communication…, le nouveau P-DG répond aux questions du « Moniteur ».

« Le Moniteur des pharmacies » : Vous venez de prendre la présidence de Plus Pharmacie. Quel axe de développement envisagez-vous ?

Bernard Doutres : Mon objectif est de créer une vraie stratégie d’enseigne. En 2011, Phoenix Pharma, qui détient une majorité du capital de Plus Pharmacie, a adhéré à mes projets d’investissement afin de monter l’enseigne en puissance. Pour cela, je souhaite rassembler autour de Plus Pharmacie des officinaux qui jouent le jeu. Ils doivent adhérer, dans leurs points de vente, aux valeurs incontournables de Plus Pharmacie : les produits en MDD, notre marque de génériques Isomed, une façade et un agencement aux couleurs de l’une des deux enseignes du groupement, mais aussi la participation aux campagnes de prévention et de dépistage que nous menons. Les pharmacies qui n’intégreront pas ces règles du jeu sortiront de fait. Car, cette année, nous passons d’un mode groupement à un mode enseigne.

Comment comptez-vous créer la différence avec les autres enseignes ?

Nous pouvons faire la différence en personnalisant l’application des nouvelles missions du pharmacien. Par exemple, nous allons cette année mettre l’accent sur le dépistage des maladies cardiovasculaires. Pour cela, nous avons mis au point un logiciel permettant de faire le test de Framingham et d’évaluer les risques cardiovasculaires à un horizon de dix ans. Nous travaillons avec une équipe de l’hôpital Georges-Pompidou, à Paris, pour interpréter ces résultats et déceler les personnes bien portantes qui sont à risque. Pour cet accompagnement, nous avons créé un protocole pour les officines. Il nécessite une formation obligatoire pour deux personnes d’un même point de vente, un contrôle de bonne utilisation des tests et l’existence d’un espace confidentiel. Les équipes officinales signent une charte où elles s’engagent notamment à effectuer le test une à deux fois par semaine. Cela permet de suivre des patients régulièrement tous les six mois. Actuellement, 200 pharmaciens ont été acceptés pour ce protocole. Le logiciel est testé dans dix officines et, le 1er mars, il sera étendu à toutes les pharmacies acceptées pour le protocole.

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Avec cette démarche de prévention, vous vous intégrez quand même à la politique du Collectif des groupements sur le dépistage cardiovasculaire ?

Oui, car nous ne voulons pas faire cavalier seul. Notre groupement, qui a commencé ce projet début 2009, cherche simplement à mettre la barre plus haut sur les méthodes et les moyens employés sur nos points de vente.

Vous avez créé un cabinet de formation spécialisé dans la nutrition. Comment envisagez-vous de valoriser cette spécialisation pour Plus Pharmacie ?

Dès le 1er mars, nous allons proposer aux adhérents de vendre des coffrets sur la nutrition (« 100 % coaching diététique »). Pour un prix public de 35 euros, ils proposeront un abonnement d’un an sur un site Internet permettant de visualiser les apports nutritionnels et de recevoir des menus plus adaptés et des conseils pour maintenir un poids de forme. Les équipes pourront alors suivre les personnes en surpoids par le biais de ce coffret, disponible dans les pharmacies du groupement après le 18 mars. Ensuite, j’envisage de décliner ce principe à d’autres problématiques de santé.

Quelle communication grand public sera développée ?

Le 1er mars, nous initions une campagne de communication grand public par le biais d’une chronique quotidienne dans « Les conseils d’Amélie » sur les radios nationales. Ce sont des séquences de 90 secondes qui passeront pendant un mois et dans lesquelles les enseignes de Plus Pharmacie sont citées. Cette campagne est relayée dans les points de vente par un livret conseil pour les mamans et 18 fiches sur les problématiques de santé liées au bébé. Au-delà de la communication sur le groupement, j’espère que cette campagne permettra de faire monter davantage le niveau de compétences des équipes officinales

Parcours

En 1993, Bernard Doutres faisait partie de l’équipe fondatrice de Plus Pharmacie aux côtés de Joseph-Philippe Benwaïche. En parallèle, il a géré trois officines importantes, dont la dernière à Montpellier vendue en 2003. En 2000, un désaccord avec la stratégie menée le conduit à vendre ses parts, mais sans quitter complètement le groupement. Puis Bernard Doutres crée Echoform, un cabinet de formation en diététique pour les officines du groupement. En 2009, Phoenix Pharma lui propose la direction de Plus Pharmacie.