L’Ordre des pharmaciens gagne la première bataille contre Giphar

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Publié le 11 décembre 2010
Par Stéphanie Bérard
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La loi HPST n’a pas élargi les modalités dans lesquelles il est possible pour une officine de pharmacie de faire de la publicité. » Le verdict est tombé le 23 novembre. Donnant raison à l’Ordre dans sa bataille juridique contre Giphar, le Tribunal de grande instance (TGI) de Paris a estimé que les campagnes de communication menées par le groupement entre décembre 2008 et janvier 2010 étaient illicites. « Les messages diffusés en grand nombre, à grands frais, sur un nombre important de radios nationales et locales, ainsi que dans différents journaux […] constituent autant de publicités en faveur des pharmaciens du groupement Giphar […] », lit-on dans les motifs de la décision du TGI. Les juges ont brandi le Code de la santé publique, en particulier l’article 5125-29 interdisant à un réseau constitué de faire de la publicité en faveur des pharmacies qui en sont membres. En revanche, les cartes routières à l’effigie de Giphar – qui avaient été aussi pointées du doigt par l’Ordre – n’ont pas posé problème.

Giphar veut aller jusqu’au bout

C’est une première victoire pour l’Ordre des pharmaciens. « L’Ordre a pour mission de contribuer à promouvoir la santé publique. C’est dans ce cadre que nous sommes intervenus et chaque fois que cela sera nécessaire nous le ferons à nouveau », précise l’instance. Du côté de Giphar, on ne s’avoue pas vaincu. « Les juges ont eu une interprétation de la loi qui n’est pas la nôtre. C’est bien dommage car la profession a un vrai besoin de communication », commente Brigitte Bouzige, la présidente de Giphar. Le groupement envisage de faire appel pour « parvenir à faire bouger le curseur en matière de communication, dans un cadre à définir. »

L’addition

Giphar est condamné à payer 30 000 euros de préjudice matériel, à une indemnité de 3 000 euros ainsi qu’un euro de dommages et intérêts. La mise en œuvre de toute nouvelle campagne illicite lui est interdite, sous astreinte de 10 000 euros par message. « C’est un jugement équilibré faisant la part des choses entre publicité et information », conclut Isabelle Adenot, présidente du CNOP.

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