Giphar : Un forum orienté économie et écologie

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Publié le 8 octobre 2003
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Les génériques ? Ça marche très, très bien ! » Profitant de la tribune offerte par le forum Giphar organisé du 28 au 30 septembre à Nantes, Pascal Brière, patron de Biogaran, n’a pas hésité à tenir des propos militants. A quoi bon se priver, quand le LEEM, syndicat de l’industrie pharmaceutique, qui aurait pu porter la contradiction, n’a pas daigné envoyer un représentant« C’est dommage », a regretté Pascal Louis, président du Giphar. Un regret qu’il a également exprimé devant l’absence de « récompense » en contrepartie du travail de substitution effectué par les pharmaciens : « On nous avait promis l’arrivée du paracétamol dans la liste et nous l’attendons toujours. »

Loin des timides débuts, ce marché s’est envolé de + 60 % en unités et + 66 % en valeur entre juillet 2002 et juillet 2003. « Parallèlement, les princeps ont reculé de – 3% en unité et – 1 % en valeur », selon Pascal Brière. « Avec des baisses variables d’une molécule à l’autre, précise Jean-Jacques Zambrowski, président du Medisys European Board. La tendance veut que les industriels et les labos s’alignent sur le prix des génériques et du TFR. Certains en font une stratégie anti-génériques en les faisant passer pour obsolètes. On parle de dosages nouveaux, de formes nouvelles, simplement en vue de baisser le prix d’un princeps ou de l’aligner sur le TFR. Or un produit qui passe sous le TFR, c’est – 25 % de marge. Que l’on soit industriel, répartiteur ou officinal, tout le monde y perd… »

Une des raisons de la forte progression du générique, « c’est la désinhibition du pharmacien », explique encore Jean-Jacques Zambrowski. Pas question pour autant d’accepter une seconde vague de TFR sans une implication du patient et du médecin. Même si la chute prochaine de brevets doit générer un potentiel supplémentaire de 50 %. Une importante campagne nationale est programmée pour novembre, baptisée « Le mois du générique ». Mais cela suffira-t-il à convaincre le tiers des titulaires encore réfractaires aux génériques et à la substitution ?

Autre combat mené de front par le groupement, l’environnement. Axe de communication pour les trois prochaines années, ce thème a déjà donné lieu à un cycle de conférences régionales animées par Jean-Marie Pelt, président de l’Institut européen d’écologie, et doit aboutir à la création d’une « journée nationale de l’environnement ».

Cette campagne se matérialisera par la mise à disposition de sacs biodégradables, un référencement prioritaire des génériqueurs qui n’utilisent pas de CFC ou l’ouverture des thèmes de prévention sur une réflexion écologique (diabète et traitement des déchets de soin). Le portail Internet grand public, prévu pour janvier prochain, disposera également d’informations locales sur l’environnement (indice de pollution, qualité de l’eau…).

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Autant d’actions qui prendront place dans l’ensemble des officines Giphar en attendant la campagne de communication, encore tenue secrète, qui renforcera l’identification des 370 officines qui arborent déjà les couleurs Giphar.