Covid-19 : les biologistes indépendants feraient-il les frais de la stratégie de dépistage ?

C’est au tour du réseau les Biologistes indépendants de s’insurger contre les économies de 250 millions d’euros sur les actes courants de biologie prévues par le PLFSS (projet de financement de la sécurité sociale) pour 2023. Les Biologistes indépendants représentent plus de 650 sites/laboratoires, soit seulement 35 % de la biologie française « alors qu’ils assurent un maillage territorial vital » pour les Français. La « baisse de tarifs sur les examens de biologie de routine est vécue comme une double peine ». En effet, ils ont réalisé deux fois moins de tests Covid que les groupes financiarisés. En clair, ils n’ont pas profité de la manne financière qu’ont représenté les tests PCR, dont, rappellent-ils, les tarifs ont été fixés par le gouvernement. Les Biologistes indépendants soulignent également qu’ils ont alerté le gouvernement, à plusieurs reprises, sur « les dépenses considérables que génèreraient la PCR gratuite sans ordonnance y compris pour des motifs de confort tels que les restaurants, cinéma, vacances, etc. ». Et d’enfoncer le clou : « Nous sommes le seul pays d’Europe à avoir mis en place une stratégie de dépistage aussi coûteuse, en raison notamment du criblage de toutes les PCR positives, stratégie que les biologistes avaient également dénoncée ».

« Le gouvernement a-t-il décidé de nous tuer ? A-t-il décidé d’accélérer la financiarisation de la biologie médicale ? », s’interrogent-ils. Les Biologistes indépendants ont donc décidé de bloquer eux-aussi le Si-DEP afin de défendre leur exercice et « amener le gouvernement à dialoguer avec la profession ». Ils prévoient même d’aller plus loin : « nous envisageons demain de fermer nos laboratoires et de nous mettre en grève si nous ne parvenons pas à un accord raisonnable ».