Celesio à la conquête de la pharmacie européenne

L’Allemand Celesio (maison mère de l’OCP) réfléchirait à une contre-OPA sur le Britannique Alliance Boots, d’accord pour ouvrir davantage son capital à son principal actionnaire (qui est aussi son vice-président) mais aussi au fonds d’investissement Kohlberg Kravis Roberts, selon le Financial Times Deutschland. Celesio serait intéressé par les officines de son concurrent (plus rentables que la répartition) en Norvège, en Italie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Alliance est par ailleurs présent en Espagne, République tchèque, Russie… et en France en tant que répartiteur bien sûr.

Et si Celesio commençait aussi à regarder du côté de chez nous, vu les velléités de Bruxelles ? « Il y a deux conditions à notre implantation dans un pays, a répondu Maurice Dantès, corporate purchasing director de Celesio, lors de la Journée de la distribution organisée par l’Ordre le 22 mars. 1) Il faut que ce soit légal. 2) il faut que ce soit viable économiquement, ce n’est pas le cas partout. » Notamment là où les politiques changent trop souvent.

Lors de la même journée, Cesare Quey, représentant les pharmaciens italiens, a expliqué comment le médicament y était arrivé en GMS. Le gouvernement italien devait défendre l’officine face à Bruxelles en échange notamment d’efforts des officinaux sur les prix. Efforts jugés peu probants… Un changement de majorité plus tard, l’OTC sortait du monopole. « A la limite, le boucher pourrait désormais vendre des médicaments en Italie en présence d’un pharmacien », indique Cesare Quey.

Autre exemple préoccupant : les Pays-Bas, où les officines se sont vu exclure de la distribution de médicaments sensibles tels que Enbrel, Aranesp, Eprex, Avonex…, qui passent désormais par un distributeur (répartiteur) exclusif. Explication du représentant du KNMP (l’« Ordre hollandais ») : les pharmaciens ne jouaient pas le jeu de services liés à ces produits, tels que la recherche de personnel soignant ou la prise en charge par l’assureur.