Vraies terreurs et fausses pénuries

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Publié le 10 juillet 2004
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Quand la FDA découvre que pour éviter une pénurie de céfaclor aux Etats-Unis Aventis n’a pas respecté les conditions d’AMM, le fabricant plaide coupable et se voit condamné à une amende de 33 millions de dollars (Scrip n° 2690). Quand l’Afssaps constate que le fabricant du DTP n’est pas capable de respecter les conditions d’approvisionnement inhérentes à une vaccination obligatoire, elle invente (en toute rigueur scientifique) une nouvelle indication – « pénurie » – pour autoriser Revaxis à partir de 6 ans (communiqué du 11 juin 2004), tout en laissant le Conseil supérieur d’hygiène publique accréditer qu’au-dessous de cet âge, Pentavac serait une bonne alternative (Bulletin épidémiologique hebdomadaire n° 28-29).

Bénéfice net pour le responsable de la pénurie : + 53 % au-dessus de 6 ans, + 317 % au-dessous… Monsieur Douste-Blazy, qui en 1994 s’était personnellement engagé pour garantir que les problèmes d’approvisionnement déjà notoires ne menaçaient pas la crédibilité de sa campagne contre l’hépatite B, paraît l’homme de la situation pour obtenir ce sacrifice de l’assurance maladie. Confronté à la menace bioterroriste, l’Etat, de toute façon, n’a rien à refuser aux archanges de la vaccination, et il ne s’en est pas caché lors de la récente fusion Aventis-Sanofi.

Reste à savoir si la sécurité des citoyens est assurée avec des firmes qui ont des problèmes de fabrication aussi chroniques, sous le contrôle d’une administration sanitaire qui ne rougit pas de ne pouvoir garantir la disponibilité d’un vaccin dont elle impose l’obligation…

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