Tarif de référence : Des effets délétères sur l’industrie pharmaceutique
Sur les 18 milliards d’euros représentant le marché du médicament en 2001, 7,6 milliards provenaient de produits dont le brevet est tombé. Sur ce volume, seul un tiers revenait aux fabricants de princeps. Avec l’introduction de la réglementation « aut-idem », 2,5 MdE de CA risquent encore de leur échapper. A moins qu’ils ne s’alignent sur le tiers inférieur de la liste des prix. Aventis a ainsi annoncé une baisse du prix de quatre de ses médicaments.
A qui profitent les diverses cures imposées par le gouvernement sinon aux génériqueurs ? A lire par exemple les résultats de Stada pour l’exercice écoulé (+ 15 % de CA, + 40 % de bénéfices), le doute ne semble pas permis. Pourtant la réponse est plus complexe qu’il n’y paraît. Car chaque mesure visant à favoriser les médicaments les moins chers abat une à une, tel un jeu de dominos, toutes les structures du médicament. Les génériqueurs sont en fait eux aussi piégés par la spirale inflationniste. Cette contrainte est d’autant plus aléatoire que la liste des prix est remise à jour tous les trois mois et que le niveau du tiers inférieur ne cesse de baisser sous la pression du marché.
Il ne reste plus à l’industrie pharmaceutique qu’à compenser cette chute des prix sur les médicaments innovants. Mais elle est aujourd’hui montrée du doigt par les caisses et le législateur qui sont plus exigeants en matière d’essais cliniques et de procédures d’AMM.
Bientôt la France ? Les fabricants de génériques peuvent toujours se consoler avec les nouvelles perspectives que leur offre le marché français depuis l’accord entre la CNAM et les médecins. Merck, Ratiopharm, Hexal ou Stada sont sur les starting-blocks. Ce tableau nous donne en tout cas un avant-goût de ce que pourrait engendrer la mise en place d’un tarif de référence dans notre pays…
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