Sus au discount à Carcassonne

En juin, une pharmacie de Carcassonne ouvrira un espace de 1 200m2 où les prix seront cassés sur la para et… sur l’OTC. Le transfert, prévu au centre de la cité médiévale, provoque des remous. Cette ville de 45 000 habitants possède 22 officines dont 3 pratiquent déjà une politique de prix bas. Une consoeur, installée en centre-ville, s’inquiète : « Nous faisons tous des prix, mais pas à ce niveau-là ! C’est vendre à prix coûtant ou presque et je n’en vois pas l’intérêt au niveau éthique. Cela va tuer la profession. » Les 1 200 mètres carrés annoncés en feront la plus grande officine de la ville.

« La dimension joue évidemment car ce sera une grande surface. Le fait qu’on investisse pour rendre son officine plus accueillante n’est pas condamnable. Ce qui est inquiétant, c’est le risque de paupérisation des pharmacies du centre-ville du fait de leur proximité », note Philippe Besset, président du syndicat de l’Aude.

Appel à la raison

A l’aube du libre accès à des médicaments d’automédication et alors que les déremboursements se multiplient, Philippe Besset redoute une confusion des genres : « Les prix et la marge sur les médicaments doivent être justes car ils comprennent la notion d’acte pharmaceutique et rémunèrent la plus-value intellectuelle du pharmacien. Il n’est donc pas normal de faire du discount là-dessus. » Il serait selon lui plus juste que les médicaments, qui représentent 80 % de l’activité officinale, soient au même prix partout. Philippe Besset lance un appel à la raison : « Quand on se bat sur un circuit de distribution ouvert, il est bien sûr intéressant de montrer que la profession est dans un processus dynamique, mais il faut aussi le faire avec tact et mesure. »