Redoutez-vous la vente de médicaments conseil en parapharmacie et en grandes et moyennes surfaces (GMS) ?
OUI
Pierre Mollet, titulaire d’une pharmacie de quartier à Montpellier (Hérault), emploie 6 salariés dont 2 adjoints. Groupement : coopérative Apis ; syndicat : FSPF.

Si cela devait arriver, ce serait une catastrophe pour les pharmaciens. Les gens achèteraient n’importe quoi, en particulier des médicaments qui n’ont rien à voir avec leur pathologie. Je le constate dans mon officine : des patients me demandent un médicament sans ordonnance et, lorsque je les questionne sur leurs symptômes, je me rends compte que leur choix n’est pas du tout adapté à la situation. Mais ils veulent quand même l’acheter car c’est leur voisine qui leur a conseillé ! Les médicaments conseil nécessitent de vérifier les interactions avec d’autres médicaments et d’informer sur les effets indésirables. Leur vente hors pharmacie serait donc également une catastrophe pour les patients.
OUI
Serge Nougier, titulaire d’une pharmacie rurale à Nouic (Haute-Vienne), emploie 1 salarié. Groupement : Optipharm ; syndicat : aucun.

J’y suis forcément opposé, car cela reste des médicaments. J’exerce dans un petit bourg de campagne de 500 habitants. La grande surface la plus proche est à une quinzaine de kilomètres. Si, économiquement parlant, nous n’avons pas la possibilité de vendre des médicaments conseil, les petites pharmacies vont disparaître. Et ces médicaments ne sont pas anodins : ils ont des effets indésirables et peuvent provoquer des interactions avec d’autres médicaments. Quant à l’argument consistant à dire que la vente en grande surface diminuerait la consommation, la logique est difficile à comprendre…
NON MAIS…
Christophe Wilcke, titulaire d’une pharmacie rurale à Spincourt (Meuse), emploie 4 salariés dont 2 adjoints. Groupement : Pharmactiv ; syndicat : FSPF.

C’est un sujet qui revient de façon cyclique. Je ne suis pas forcément plus inquiet que lors des grandes attaques contre le monopole en 2007. Les parapharmacies et les GMS proposent déjà des produits avec des allégations santé. Il est donc logique pour ces structures de s’orienter vers les médicaments conseil. Nous, les pharmaciens, devons jouer notre rôle de professionnels de santé et aller au-delà du conseil. Nous devons renforcer notre rôle d’effecteur de soins, de prise en charge des patients et de leur orientation si besoin, lorsqu’ils nous font une demande spontanée de produits de santé, mais aussi de bien-être et de dermocosmétique, car il y a aussi du soin derrière ces produits. Les pharmaciens sont un rempart pour les patients qui réclament des médicaments sans prescription.
OUI 66,5 %
NON 25,5 %
NE SE PRONONCE PAS 8 %
Redoutez-vous l’augmentation de la franchise médicale ?
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