Les filons du bord de mer
André Masy a gagné son pari : mettre la mer, sa passion, à portée des clients de l’officine. Ce pharmacien, d’origine belge, a en effet conçu et développé des produits dermocosmétiques à base d’actifs marins.
J’ai toujours adoré la mer et j’y ai toujours passé beaucoup de temps, dès que mon emploi du temps me le permettait », confie André Masy, pharmacien belge. Très tôt, l’idée m’est venue d’utiliser ses richesses pour les inclure dans des produits destinés à la peau, que ce soit les algues, les boues ou encore le plancton, tous dotés d’une forte teneur en minéraux, oligoéléments, fibres. »
C’est en quatrième année de faculté à Vilvorde, dans le Brabant flamand, qu’André Masy a le déclic : s’orienter vers la cosmétique et développer sa propre gamme à base d’actifs marins pour la vendre plus tard dans l’officine qu’il compte acquérir. La mer renferme à ses yeux tout ce qui est essentiel à l’activité des cellules et à la santé de la peau.
Un européen convaincu.
Après un mastère en dermatologie et cosmétique à Paris, André se frotte à tous les domaines qui peuvent l’aider à mieux connaître le milieu de la pharmacie, côté officine comme côté laboratoire. Comme il le souligne : « Pour réussir à lancer une gamme en dermocosmétique, il faut savoir créer un rêve et donc être au top en matière de communication. Une bonne connaissance en marketing est aussi indispensable. »
André suit des formations complémentaires, organise lui-même des séances de formation en communication dans le domaine de la parapharmacie avec l’Association des pharmaciens belges, fonde le premier groupe belge de pharmaciens pour le développement professionnel.
En 1996, il est nommé directeur de projet « Questions sur les médicaments » pour le compte de WHO-EuroPharm, un forum qui regroupe 29 fédérations professionnelles nationales de pharmaciens et la partie européenne de l’Organisation mondiale de la santé. Sa mission est de gérer des campagnes internationales de prévention santé.
Puis André devient consultant pour des agences de communication spécialisées en pharmacie (Ogilvy, TSF, Pharmasales) et pour des lancements de produits dermocosmétiques. On le trouve également en première ligne dans la mise en place en Belgique de campagnes nationales de prévention en pharmacie (diabète, tabagisme, etc.). Un parcours impressionnant en dix ans à peine. Durant toute cette période, André a réussi le tour de force de conserver une activité en officine : « C’est un métier dans lequel je me sens bien et que je ne songe pas à abandonner », lâche-t-il.
Un centre de thalasso au-dessus de la pharmacie.
Pendant toutes ces années, André crée des formules pour sa future ligne de produits, les étudie, les teste jusqu’à leur mise au point. En 2003, il lance la marque Seaderm. Pour la commercialisation des produits, il adopte un nouveau concept – « La thalasso en ville » et « La thalasso à domicile » – puis évolue finalement vers un concept encore plus large : « Le meilleur de la mer pour votre peau ».
Commentaires d’André : « Pour lancer ce concept, j’ai acheté une pharmacie à Bruxelles située dans une belle galerie. Puis j’ai fait installer au-dessus un mini-centre de thalassothérapie dans lequel mes produits sont utilisés. C’est ainsi que Seaderm a commencé à faire parler de lui. »
Pour distribuer sa marque, André choisit exclusivement le circuit officinal. Après avoir convaincu les pharmaciens belges et luxembourgeois, il s’attaque, un an après, au marché français. En juin 2005, la gamme est vendue en France, en pharmacie et parapharmacie. Depuis peu, elle est aussi disponible aux Pays-Bas et en Italie, en Suisse et au Canada. Et elle le sera au Japon en fin d’année.
Activer les cinq sens.
Pour mettre au point ses produits et développer des gammes innovantes, André s’est entouré de pharmaciens spécialisés en dermocosmétologie. « Aujourd’hui, nous proposons deux gammes pour le nettoyage, le traitement et le soin du corps : l’une à base d’actifs marins de l’Atlantique, l’autre, plus dermatologique, à base de sédiments actifs de la mer Morte. » Rien n’est laissé au hasard et tout est rigoureusement étudié – du contenu au contenant – pour délivrer un produit qui procure du bien-être, qui sente bon – (« il faut trouver un parfum qui permette de cacher l’odeur forte et pas forcément agréable de certains constituants marins, algues, boues… ») – et agréable au toucher (forme et matière du contenant, packaging…). « C’est très difficile d’arriver à combiner tous ces aspects, mais il est important de réussir à activer les cinq sens sur un produit dermocosmétique », souligne André.
André est curieux de tout ce que la mer peut recéler de précieux pour le soin de la peau. « Je parcours les mers du monde entier pour trouver et exploiter ce qu’il y a de meilleur et pouvoir faire évoluer les gammes. Le plancton du Japon occupe actuellement mes recherches et je travaille également sur les périodes de récolte des algues bretonnes. J’essaie notamment de trouver à quel moment les récolter pour obtenir la plus grande concentration en actifs ». Avec André, les richesses qu’offre la mer semblent infinies.
ANDRÉ EN QUELQUES DATES
1966 : naissance à Vilvorde (Belgique). 1990 : diplôme de pharmacien à l’Université libre de Bruxelles. 1992 : mastère en dermatologie et cosmétique, Paris-XI. 1994 : mastère en marketing et communication, ICHEC, Bruxelles. 1995 : achat de plusieurs pharmacies à Bruxelles. 1997 : mastère en business management pharmaceutique, Institut Pharmaceutical Business, Gand. 2000 : mastère en « journalistic writing and speeking », Courtrai. 2003 : lancement de sa marque Seaderm.
- Pharma espagnole : 9 milliards d’investissements et une réforme en vue
- Réforme de la facture électronique, mode d’emploi
- Mon espace santé : un guide pour maîtriser l’accès et la consultation
- Fraude à la e-CPS : l’alerte discrète mais ferme de l’Agence du numérique en santé
- Pharmacie de Trémuson : une officine bretonne pionnière en RSE et qualité
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
