La consommation du paracétamol en hausse

Une hausse de 53 % de la consommation du paracétamol a été observée en France entre 2006 et 2015, rapporte une étude de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publiée dans British Journal of Clinical Pharmacology. L’étude portait plus largement sur l’évolution des consommations d’antalgiques (opioïdes faibles, forts et non-opioïdes). Philippe Cavalié, coauteur et économiste à l’ANSM, commente : « La surveillance à long terme a mis en évidence des changements quantitatifs et qualitatifs dans les profils de consommation en France. La consommation très répandue d’analgésiques soulève des inquiétudes, à la fois des abus et des mésusages mais aussi une addiction aux opioïdes ».

En effet, les auteurs ont constaté une baisse globale de 7 % de la consommation totale d’antalgiques, comprenant toutefois une hausse des non-opioïdes et des opioïdes forts.

Seul l’usage d’opioïdes faibles a baissé durant la période notamment en raison du retrait des spécialités à base de dextropropoxyphène (mars 2011). Parallèlement, celui des deux autres opioïdes faibles (tramadol et codéine) a augmenté respectivement de 62 % et 42 %.

La progression des ventes de paracétamol correspond probablement à un report, suite au retrait du dextropropoxyphène. La vente libre est également un facteur possible.

Pour autant, les auteurs ont observé que 84 % des ventes se font sur prescription. Il est également relevé que la formulation à 1 000 mg est la plus utilisée chez l’adulte depuis 2008.

Au niveau européen, la France est le plus gros consommateur de paracétamol. Une étude publiée dans la même revue scientifique portant sur les tendances de consommation du paracétamol aux Etats-Unis entre 2001 et 2016 a également montré une hausse de l’usage et du surdosage du médicament lors des périodes de rhume et de grippe, principalement en lien avec des ventes libres alors plus importantes.

Plus que jamais, le rappel des posologies maximales du paracétamol lors d’une demande spontanée s’impose.§