Il faut réglementer la vente sur Internet
Après avoir repris cette officine réalisant à peine 500 000 euros de chiffre d’affaires, il me fallait trouver des compléments de revenus. Alors j’ai voulu relancer les préparations d’apothicaire d’autrefois. » Sur le site de ce pharmacien – qui tient à garder l’anonymat –, n’importe quel internaute peut acheter du gel hydroalcoolique, du collodion contre les verrues ou du baume de tolu. Depuis le lancement de cette activité en janvier dernier, l’officine a vendu 3 000 préparations, soit 5 % de son chiffre d’affaires.
« La porte ouverte à tous les abus »
Est-ce légal ? Pour Stéphane Pichon, président du conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse de l’ordre des pharmaciens, « l’officinal doit se conformer de manière stricte à la législation et aux procédures de préparation au regard du risque d’accidents. Or, la vente sur Internet de préparations est la porte ouverte à des abus. Il y a un risque sanitaire lié à des problèmes de stockage des préparations puis des conditions de conservation lors de l’expédition. » Ce type de commerce trouve une pierre d’achoppement dans l’interdiction de vente sur Internet. « Ce qui est intégré dans le Formulaire national est assimilé à des médicaments », signale Stéphane Pichon. Mais ce pharmacien vendant sur Internet affirme qu’il respecte la réglementation. « Les préparations que nous vendons s’inscrivent dans le cadre d’une classe de compliments alimentaires, et non médicamenteuse », argumente-t-il.
Alors, où se situe la frontière de la légalité ? « Mise à part l’interdiction de vente de médicaments sur Internet, il n’y a pas d’interdiction formelle de vendre des préparations en ligne, mais il reste à déterminer si ce sont des médicaments. L’appréciation doit être faite au cas par cas », estime le président de l’ordre régional.
- Pharma espagnole : 9 milliards d’investissements et une réforme en vue
- Réforme de la facture électronique, mode d’emploi
- Mon espace santé : un guide pour maîtriser l’accès et la consultation
- Fraude à la e-CPS : l’alerte discrète mais ferme de l’Agence du numérique en santé
- Pharmacie de Trémuson : une officine bretonne pionnière en RSE et qualité
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
