Faut-il encadrer le prix des masques grand public ?

OUI

Mariel Lhuillier, titulaire en milieu rural à Thenon (Dordogne), emploie 1 salarié. Groupements : Optipharm et Les Pharmaciens associés.

Ce serait une bonne chose ! J’ai déjà été appelée par la DGCCRF qui enquête sur les prix auxquels je vends mes masques grand public, mais elle ne m’a rien demandé sur mes prix d’achat HT (3,50 € à 3,90 € pour des masques lavables 30 fois). Sur les ondes, les prix ont été annoncés de 2 à 3 € l’unité. C’est aberrant de diffuser une telle information car tout dépend de la durabilité du masque. Il faut comparer des choses comparables. Une classification des masques et une grille de prix maximums en fonction du type de masque et de son label sont donc nécessaires. Je n’achète que des masques manufacturés. J’ai passé une première commande de 80 masques pour voir et j’en ai recommandé 200. La majorité de mes clients m’ont promis qu’ils les achèteraient chez moi.

OUI

Philippe Damon, titulaire d’une officine en périphérie de ville située au Rheu (Ille-et-Vilaine), emploie 6 salariés dont 2 adjoints. Groupement : Aelia.

Il faut des prix encadrés comme pour les gels hydroalcooliques pour éviter les effets d’aubaine de la loi de l’offre et de la demande au bénéfice des fabricants. J’ai essayé de me positionner sur des offres d’achat de mes partenaires et fournisseurs mais ils n’ont pas été en mesure de me garantir un prix d’achat, ni les quantités. En l’absence d’informations sur une éventuelle réglementation des prix de vente, les commerces habilités à les vendre se livrent à une course à l’échalote. Le client peut comprendre qu’un masque de qualité supérieure et lavable 60 fois justifie un prix plus important. Le marché en officine va dépendre de l’offre de prix, de la rapidité avec laquelle les masques seront disponibles à la vente et de leur technicité.

OUI

Daniel Toledano, installé dans le centre-ville du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), emploie 12 salariés dont 2 adjoints. Groupement : PharmADN.

L’Etat aurait raison d’encadrer les prix des masques en tissu réutilisables. Sur les gels hydroalcooliques, les fabricants ont abusé sur les prix et c’est totalement scandaleux. Sur les masques, j’ai vu des offres d’achat sur internet de FFP2 à 29 € pièce. A l’officine, nous n’avons pas d’autre choix que de répercuter les hausses de prix de nos fournisseurs. Je préfère ne rien vendre plutôt que de profiter de la situation de crise sanitaire et de la détresse des gens. J’avais lancé une précommande de 200 masques, à prix raisonnable, le lundi de la semaine précédant l’autorisation du dimanche 26 avril du gouvernement. J’ai pu en vendre à prix tout aussi raisonnable dès le lendemain ; deux jours après, ce stock était quasiment épuisé.

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