Dopée au contact humain
Recherche, hôpital, marketing, officine… des expériences qui ont apporté à Claudine Viarnaud une large vision du monde pharmaceutique et qu’elle met aujourd’hui à profit en tant que responsable du pôle santé d’une grande agence de communication et de conseil en entreprise. Portrait d’une communicante.
Ne jamais se fier aux apparences. Malgré sa silhouette svelte et fragile, Claudine Viarnaud a relevé tous les défis de sa carrière professionnelle. Son diplôme de pharmacien (option industrie) en poche, elle se lance dans l’industrie cosmétique. Mais elle brûle les étapes en se retrouvant, à l’issue de son DEA de dermopharmacie, directement à la tête d’un laboratoire. Elle crée une société spécialisée dans le maquillage des peaux sensibles (Coslab) avec un ophtalmologiste, également élève du DEA. « J’étais passionnée par la cosmétologie et très motivée. Je suis donc allée jusqu’au bout de mon rêve », raconte Claudine.
Revers de la médaille, elle doit se soumettre à un rythme de vie effréné. Tous les matins, elle fait fonction d’interne à l’hôpital de Créteil dans un service de pneumologie pour assurer un minimum de revenus et tous les après midi elle rejoint ses flacons dans son laboratoire à La Garenne Colombes. Un an plus tard la formule du premier mascara est vendue. De quoi investir dans la fabrication à grande échelle, non sans embûches. Les jeunes laborantins habitués à leur « petite cuisine » devront faire face au problème de stabilité qu’exige la production. Au final, Claudine n’est pas entièrement comblée ni par son salaire, ni par son métier. « La formulation me plaisait mais je me sentais seule face à mes tests, j’avais besoin d’échanges. » Elle revend ses parts, plus que jamais prête à relever un nouveau challenge : celui du marketing.
Passage par l’officine.
Tirant parti des enseignements acquis durant son stage en industrie (en tant que chef de produit junior), elle rejoint le département santé d’une agence de publicité. Sans regrets. « J’ai trouvé ma voie dans un domaine où le côté relationnel prime. A l’interface entre l’industrie pharmaceutique et l’agence, je me suis retrouvée en position de chef d’orchestre, à la tête d’une équipe », détaille Claudine. Le côté argumentation avec la clientèle la séduit aussi. « Il faut se battre en permanence pour faire accepter nos propositions. » Pendant cinq ans, elle se donne à fond au profit du développement de son service.
La vie familiale de Claudine l’oblige cependant à lever le pied. Avec trois enfants en bas âge, elle choisit alors l’officine pour un meilleur confort de vie (horaires fixes notamment). Elle tire encore aujourd’hui parti de cette expérience. « Ce fut une période très riche humainement mais également intéressante pour l’aspect produit. Actuellement, cette expérience du terrain m’aide à mieux exposer les besoins et les attentes des pharmaciens quand je discute avec les industriels du médicament ». Conquise par le monde officinal après dix-huit mois d’immersion, Claudine se pose la question de l’achat d’une pharmacie. Mais sa fibre marketing la pousse à accepter la proposition d’une agence de communication médicale (C #amp; P). Elle devient directrice de clientèle dans un univers scientifique de haut niveau. S’adonner à la négociation et faire valoir son diplôme, voilà ce qui lui sied professionnellement. « Nous étions spécialisés dans l’édition, nous réalisions beaucoup de rédactionnels scientifiques et nous faisions appel à des experts en santé. C’était passionnant même si la communication scientifique laisse peu de place à la créativité », détaille Claudine.
Esprit d’équipe.
Avide de progresser, elle considère le rachat de son agence par le groupe Nuages Blancs-Centor Idep (une centaine de collaborateurs) comme une véritable opportunité. Et pour cause : « Nous sommes devenus le pôle santé dans un groupe qui offrait une large vision de la communication, intégrant aussi bien l’événementiel que la formation des équipes de ventes ou bien encore le coaching. » Ce qu’elle apprécie avant tout dans cette nouvelle aventure ? « Nous travaillons en équipe transverse sur un même projet. Nous allons chercher les compétences là où elles se trouvent dans le groupe – voire à l’extérieur dans des domaines très pointus. Chacun profite de la valeur ajoutée des autres et en tire ainsi des enseignements ». Ses clients restent bien sûr les laboratoires pharmaceutiques, mais elle n’hésite pas à aller au-delà de la communication ciblée sur le produit. « Aujourd’hui je travaille sur des thématiques ayant trait au métier du médicament dans sa globalité ou bien encore à l’environnement », se félicite-t-elle.
Devenue responsable du pôle santé (deux pharmaciens, un médecin et deux chefs de projet), elle a déjà mis en place des programmes de formation pour des médecins coordinateurs en maison de retraite ou organisé des séminaires sur des thématiques pointues telles que le sida. « J’apporte ma connaissance du monde pharmaceutique que je transmets aux collaborateurs ou aux experts amenés à participer au projet. »
Claudine suit de près l’actualité pour créer de nouvelles offres. Exemple : la formation des visiteurs médicaux sur les réseaux d’influence à l’hôpital.
Vingt ans après son premier poste en communication, elle semble toujours aussi motivée et avide de contacts humains. « C’est la volonté d’arriver à convaincre qui me fait avancer dans ce métier. Mais au-delà du bonheur de décrocher un projet, c’est la relation de confiance qui s’est établie avec mon interlocuteur qui m’apporte une réelle satisfaction. »
CLAUDINE EN QUELQUES DATES
– 1960 : naissance à Paris
– 1983 : diplôme de pharmacien à Chatenay -Malabry
– 1984 : DEA de dermopharmacie et de cosmétologie
– 1985 : création du laboratoire Coslab
– 1986 : intègre sa première agence de communication
– 1991 : pharmacien assistant en officine
– 1993 : responsable de la communication scientifique chez C #amp; P.
– 2001 : rejoint le groupe Nuages blancs
– 2003 : responsable du pôle santé au sein du groupe Nuages blancs-Centor Idep.
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