18 653 Euro(s) volés dans chaque officine

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Publié le 26 avril 2008
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Le vol dans les pharmacies ne doit pas être pris à la légère. L’enquête BVA publiée à l’occasion de Pharmagora fait en effet état de chiffres préoccupants. Pour chaque officine, la perte est en moyenne de 18 653 euros. Globalement, le vol a représenté, en 2007, un montant de 421 millions, en légère augmentation par rapport à l’année précédente (415 millions). Un chiffre colossal qui représente 1,34 % du chiffre d’affaires du secteur !

Les produits les plus prisés ? Les soins du visage (63 % des vols), les soins du corps (54 %) et les produits d’hygiène (36 %). « Ce ne sont pas des produits de première nécessité. C’est un vol d’impulsion, sur des produits de marque et de forte notoriété », affirme Mathieu Le Taillandier, directeur général de Check Point Systèmes, spécialisé dans les systèmes de traçabilité destinés au commerce. En toute logique, ce sont surtout les petits formats qui se volatilisent le plus.

80 % des vols sont occasionnels, sans préméditation

Mais qui sont ces voleurs qui rodent en pharmacie ? Le vol organisé et prémédité, souvent avec braquage, mené par des professionnels, est minoritaire. « Il représente moins de 1 % des vols. En général, il se concentre sur des molécules particulières, comme la méthadone », poursuit Mathieu Le Taillandier. Pour les dissuader, l’idéal est de mettre en place un coffre fermé avec les produits les plus dangereux et un système de vidéosurveillance. Le vol « dur », un acte prémédité mais personnel, représente moins de 15 % des cas.

Les vols occasionnels, sans préméditation, sont les plus courants. Ils représentent, en effet, plus de 80 % des délits. Le portrait-robot de ces cleptomanes d’un jour ? « Une cliente de passage, qui, sous une impulsion, profite d’une occasion. Si elle est repérée, elle règle l’objet de son vol en prétextant l’oubli. »

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Ces délits pourraient bien augmenter dans les prochains mois. « 72 % des pharmaciens pensent que le libre accès à certains médicaments va représenter un risque accru », indique Mathieu Le Taillandier. Premier réflexe : « Faire en sorte de ne pas tenter vos clients ». L’idéal reste, bien sûr, d’installer des antivols sur les produits les plus convoités. « Nous proposons aux pharmaciens une étiqueteuse qui peut en un seul geste mettre le prix et l’antivol sur le produit », indique le directeur général de Check Point Systèmes. L’idéal ? Des bornes d’entrée et de sortie. De quoi dissuader les cleptomanes de passer à l’acte.