Une remontée du taux de résultat net en 2011

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Publié le 14 juillet 2012
Par Stéphanie Bérard
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La détérioration des conditions du marché, la surdensité du réseau et l’arrivée d’un nouveau mode de rémunération ont entraîné un vaste mouvement de reconfiguration », analyse Emmanuel Sève, directeur d’études du cabinet Xerfi-Precepta, qui publie une étude sur « La distribution pharmaceutique à l’horizon 2015 ». Cette restructuration s’accélère avec la disparition régulière de pharmacies. « En dix ans, près de 650 ont disparu. » Alors que les petites pharmacies urbaines et celles confrontées à la désertification médicale peinent à trouver un repreneur, « l’analyse des comptes montre une remontée du taux de résultat net à 5,2 % en 2011, contre 4,4 % en 2008, soit quasiment le niveau de 2005 », constate l’étude (lire également l’interview d’Emmanuel Sève dans Le Moniteur n° 2864). Devenues plus rentables, les pharmacies pourraient néanmoins être fragilisées. D’abord, la montée en puissance des achats en direct alourdit les stocks et pèse sur la trésorerie. L’étude pointe aussi la mise sous contrôle des charges de personnel, qui menace de démobiliser les équipes.

Vers une démarche client plus poussée

La refonte du mode de rémunération va créer de toute évidence un nouveau modèle économique. « Il y a aura des gagnants et des perdants, prédit Emmanuel Sève. Le métier s’oriente vers une démarche client plus poussée, commune à toutes les formes de commerce. » Pour Xerfi-Precepta, les pharmaciens doivent renforcer leur légitimité auprès du grand public en mettant en œuvre trois leviers : la compétence grâce à la certification de l’officine, l’éthique au travers du développement des enseignes permettant de formaliser des engagements précis auprès du public, et enfin le renforcement d’une image de marque par le biais notamment des réseaux sociaux. « La nécessaire structuration commerciale du secteur passe par la poursuite et l’approfondissement des démarches de regroupement. » Les groupements et réseaux d’officines devront alors aider le pharmacien, en faisant « des propositions pour les regroupements et les transferts, apporter des solutions de financement ou encore des aides à l’installation », recommande l’étude.

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