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La résistible croissance
Après les bonds de croissance relevés entre 1999 et 2001, le marché du médicament remboursable a confirmé en 2002 son mouvement de décélération. En la matière, la France joue même les bons élèves au sein des pays industrialisés.
Le médicament manifeste toujours une insolente bonne santé. Pourtant, après une période de plusieurs années marquée par une croissance à deux chiffres, le marché a confirmé en 2002 un retour à des indices de progression beaucoup plus modérés que par le passé. De + 17 % en valeur (prix public TTC) et + 6,8 % en unités entre 1999 et 2001, le marché du médicament est tombé dans l’Hexagone à + 6,6 % en valeur et à + 1,8 % en unités entre 2000 et 2001. En 2002 enfin, cette progression en valeur a plafonné à + 3,1 %.
Des chiffres, fournis par IMS Health*, qui font de la France le bon élève du marché pharmaceutique des pays industrialisés. Ce dernier a enregistré en 2002 une croissance de + 8 % en valeur, pour atteindre le chiffre colossal de quelque 400 milliards d’euros. Les Etats-Unis sont à + 10 % de croissance en 2002, la Grande-Bretagne à + 11 %, l’Espagne à + 10 % et l’Allemagne à + 8 %.
L’évolution en valeur des ventes de médicaments en France a été plus importante sur deux ans que l’évolution des unités.Les analgésiques en tête des unités
Retour en France, où l’on note que l’évolution en valeur des ventes de médicaments a été plus importante sur deux ans que l’évolution en unités. Mieux, si l’on observe les ventes en unités, on constate un recul de 1,9 % sur le marché des produits avec AMM en 2002, par rapport à l’année précédente, tandis que l’évolution des ventes en chiffre d’affaires (prix public) accuse de son côté une augmentation de 1,1 %.
Les produits classés comme ayant un SMR insuffisant représentent 18,5 % du total des boîtes sorties en pharmacie en 2002, et 8,5 % du CA du marché pharmaceutique.Un différentiel qui ne peut s’expliquer que par un mouvement d’augmentation des prix, tel qu’il a été constaté ces trois dernières années. Situé au début de l’année 1999 sur une fourchette de 46 F à 48 F (7 Euro(s)-7,3 Euro(s)), le prix moyen de la spécialité pharmaceutique était déjà passé, en 2000, à 50 F-52 F (7,6 Euro(s)-7,9 Euro(s)) pour évoluer, en 2001, entre 52 F et 56,50 F (7,9 Euro(s)-8,6 Euro(s)).
De son côté, la structure des ordonnances établies par les médecins a peu évolué : le nombre moyen d’unités prescrites par ordonnance avait légèrement baissé en 2001, passant de 4,5 unités début 1999 à 4 unités fin 2001. En 2002, elle est revenue à 4,5 boîtes par acte, pour 1,6 boîte par ligne sur l’ordonnance.
Cinq classes thérapeutiques, sur un total de 96, représentent à elles seules une part de marché en unités de 34,2 %, pour une évolution par rapport à l’année 2001 de – 0,42 %. En volume de prescriptions, pas de surprise : la classe des analgésiques reste largement en tête du top-5, où elle bénéficie en outre d’une croissance de 5,1 %, avec plus de 400 millions d’unités vendues en 2002. Loin derrière viennent les psycholeptiques (+ 0,4 %), avec 167 millions d’unités, talonnés par les antibiotiques qui rétrogradent en troisième position du fait d’une chute de 10,4 %. Absence de pathologies oblige, les antibiotiques avaient déjà accusé une baisse de quatre points l’année précédente. En quatrième position, en nombre d’unités vendues, viennent les antivariqueux/antihémorroïdaires (- 1,5 %), suivis des antitussifs, qui perdent 6 %.
Cinq classes thérapeutiques (sur 96) pour une part de marché en chiffre d’affaires de 30,8 % et une évolution par rapport à l’année 2001 de + 3,6 %.La chute des antibiotiques
En termes, non plus d’unités vendues mais de chiffre d’affaires, la surprise de cette étude IMS Health est l’absence sur la plus haute marche du podium des antibiotiques, qui semblaient pourtant indétrônables et qui se sont trouvés relégués en cinquième position, avec un recul en CA de 9,6 %. La classe des hypolipidémiants se retrouve donc première, avec une hausse de 3 % (1 438 millions d’euros de CA en 2002), talonnée par les antiacides et antiulcéreux, qui ont bondi de + 12,2 %. Viennent ensuite les analgésiques (+ 6 %) et les produits du système rénine-angiotensine (+ 8,3 %). Au total, en chiffre d’affaires, ces cinq premières classes thérapeutiques détiennent 30,8 % de parts de marché, pour une évolution par rapport à l’année 2001 de + 3,6 %.
Il est intéressant de noter que cette croissance est bien représentative de celle de l’ensemble du marché du médicament remboursable en France. Une croissance dont le ralentissement se trouve donc confirmé, ce qui est, notamment, à porter au crédit du développement significatif des génériques, dont la part au sein du Répertoire de l’Afssaps est passée de 37 % en mai 2002 à 53,4 % en janvier 2003. A titre de comparaison, le marché du générique (en volume) représentait en 2002 39 % du marché total du médicament remboursable en Allemagne, 44 % aux Pays-Bas, 43 % en Grande-Bretagne et 9 % en France. En valeur, l’Allemagne pointait à 21 %, suivie par les Pays-Bas (19 %), le Royaume-Uni (14 %) et la France (9 %).
Quoi qu’il en soit, il est difficile de dire si cette ascension du médicament générique en France résistera aux mesures annoncées par Jean-François Mattei…
* IMS Health s’appuie sur le réseau Pharmastat, qui transmet les données fournies par 10 150 officines.
+ 3,1 %
Le marché de ville des médicaments remboursables pesait 22,5 milliards d’euros en 2002 (+ 3,1 % par rapport à 2001), correspondant à 2,67 milliards d’unités vendues (0 %).
Le top-5 des classes
Au sein du marché de ville 2002 des médicaments remboursables (22,5 milliards d’euros), c’est le cardiovasculaire qui pèse le plus lourd en CA (5,84 MdEuro(s)), tiré par le « trio en or » Tahor, Elisor et Zocor. Ensuite vient le système nerveux central (3,7 MdEuro(s)), dominé par Deroxat, Doliprane et Prozac.
En troisième position, on trouve les médicaments de l’appareil digestif et du métabolisme (3,25 MdEuro(s)) tractés par Mopral, Ogast et Lanzor.
Les anti-infectieux par voie générale (2,12 MdEuro(s)) occupent la quatrième place avec pour trio de tête : Orelox, Pyostacine et Augmentin.
Enfin, au cinquième rang, on trouve l’appareil respiratoire (1,87 MdEuro(s)), dominé par Seretide, Zyrtec et Pulmicort.
(Source : IMS Health, « Suivi de la dispensation du médicament ».)
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