Démographie médicale : les généralistes moins nombreux et mal répartis

Le huitième bilan annuel de l’ordre national des médecins sur la démographie médicale révèle la baisse inexorable du nombre de médecins généralistes.

Aujourd’hui, l’instance recense 90 630 médecins généralistes en activité régulière, soit une diminution de 6,5 % des effectifs depuis 2007. Selon l’Ordre, la tendance à la baisse devrait se confirmer jusqu’en 2020 pour atteindre 86 203 médecins généralistes en activité régulière.

Cette baisse s’accompagne d’un autre phénomène : une répartition inégale de ces praticiens. Comme l’an dernier, à l’échelle départementale, l’Ordre constate de fortes disparités entre les territoires. Sur la période 2007/2014, certains départements semblent être plus attractifs pour la médecine générale (Savoie, Loire-Atlantique…) que d’autres (Paris, Aisne ou Val-de-Marne). Conséquence : les zones déficitaires en médecine générale progressent.

« Pis, commente Jean-François Rault, médecin généraliste à Villeneuve d’Asq et président de la section santé publique et démographie médicale à l’Ordre national des médecins, certains départements comme la Dordogne gagnent en population mais pas en médecins. C’est un problème à prendre en compte notamment pour le réseau officinal. Que peut faire un pharmacien si le village n’a pas de médecin ? », s’interroge-t-il.

« La finesse des données prouve que les solutions à apporter aux enjeux de la démographie médicale sont diverses et ne peuvent  pas être calquées indifféremment d’un territoire à un autre », déclare Patrick Bouet, président de l’Ordre des médecins. Ces recommandations seront-elles prises en compte par le gouvernement qui s’apprête à dévoiler le 17 juin les orientations de la Stratégie nationale de santé ?

Pour l’heure, pour aider les acteurs dans le pilotage de l’offre de soins, l’instance ordinale lance une cartographie interactive réactualisée tous les mois.