Un pharmacien de Côte-d’Or reçoit les factures d’une officine corse !

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Publié le 4 mai 2002
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L’histoire a commencé l’été dernier. « Des clients sont venus demander si j’avais vendu la pharmacie ou si je m’étais associé alors que je suis à Propriano depuis vingt-six ans ! », raconte Joël Royer (photo), titulaire d’une officine au chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros. Sur le décompte que les clients reçoivent apparaît en effet, non plus le nom de son officine, mais celui de la pharmacie Saintot de Chevigny-Saint-Sauveur (21). Une erreur de saisie sans doute, supposent les deux officinaux : le code du département de la Corse est le 20, celui de Chevigny-Saint-Sauveur le 21…

Huit mois plus tard, rien n’est résolu : ce ne sont plus quelques bordereaux mais des milliers qui sont expédiés à Chevigny-Saint-Sauveur. « Je les réexpédie aussitôt en Corse », précise M. Saintot. Le plus grave : 15 000 factures restent insolvables. Elles proviennent de 42o caisses, un nombre qui s’explique par le passage important de touristes à Propriano. « Les caisses concernées ont dû se demander pourquoi il fallait rembourser à une pharmacie dijonnaise les factures d’une officine corse. Elles ont dû tout simplement arrêter de payer… », avance Joël Royer, qui fait le calcul : sur les mois de septembre à décembre 2001, il lui manque déjà plus de 800 000 francs.

Malgré des appels et des lettres recommandées restées sans réponse à la caisse d’Ajaccio, à celle de Dijon, puis le recours aux syndicats, au Conseil de l’Ordre, à la préfecture, la situation reste bloquée. Les deux pharmaciens ne savent désormais plus à quel saint se vouer.

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