Toute baisse est dangereuse

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Publié le 16 février 2002
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Toute baisse de notre rémunération serait injuste et dangereuse. Injuste parce qu’elle sanctionnera tous les pharmaciens, qu’ils aient ou pas substitué.

Dangereuse parce qu’elle permettra d’ajuster a posteriori le budget « médicaments », même si à ce moment-là la progression des dépenses est plus faible.

Dangereuse parce que cette nouvelle marge rendra la substitution obligatoire, nous plaçant dans une position dangereuse dès que le marché des génériques sera devenu important. Il sera tentant alors pour la Sécurité sociale de les considérer comme des spécialités classiques et donc d’imposer la rémunération des princeps (adieu remises supérieures et les 1 F par boîte !).

Dangereuse parce qu’elle ne prendra pas en compte l’augmentation de la charge de travail liée à l’augmentation de l’activité.

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Dangereuse parce qu’elle ne prendra pas en compte les nouvelles charges qu’on nous impose : 35 heures, FMC, Vitale…

Dangereuse parce que ces changements de marge trop fréquents ne permettent plus de faire des prévisionnels, ce qui fragilise le réseau officinal dans ces relations bancaires.

Dangereuse parce que toute baisse de marge va induire une pression financière à la baisse sur les salaires et générera des conflits avec nos collaborateurs (je rappelle que la marge conditionne toutes les charges, et non pas que les revenus des titulaires qui ne sont prélevés qu’après déduction de toutes ces charges et des impôts).

Face à cette injustice et à ces dangers, il appartient à tous les acteurs du réseau de s’interroger pour imaginer des réactions : grève des gardes, arrêts des délivrances gratuites, tiers payant à partir de 50 euros, arrêt du développement de Vitale, surfacturation de 0,06 euro par boîte…