« Si Phoenix était à vendre, nous regarderions le dossier de très près »

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Publié le 3 octobre 2009
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Avec 240 000 tournées par an, Astera est le 3e acteur du secteur. Le pôle répartition de l’ex-CERP Rouen, qui fête ses 90 ans cette année, souhaite encore se diversifier et ne serait pas contre des rapprochements. Entretien avec Yves Kerouedan, son directeur général.

« Le Moniteur » : CERP-Rouen aurait aujourd’hui 90 ans…

Yves Kerouedan : A la création, en 1919, il y avait 15 pharmaciens dans la coopérative. Aujourd’hui, ils sont 6 000. Pendant longtemps, la CERP-Rouen est restée uniquement locale. Puis, à la fin des années 60, avec le développement de l’industrie pharmaceutique et l’augmentation de la consommation des médicaments liée au boom économique, la coopérative a pu ouvrir des points de vente en région parisienne, en Bretagne, en Normandie et dans le Sud-Ouest, jusqu’à compter 33 établissements. Aujourd’hui, nous sommes présents dans deux départements sur trois, soit 65 au total.

L’esprit de la coopérative est-il toujours resté le même ?

Oui, depuis 90 ans ce système fonctionne bien car nos clients sont aussi nos actionnaires et reçoivent une partie des résultats. Le pharmacien peut donc prendre part à certaines décisions, comme l’ouverture d’un nouvel établissement. Le profil des sociétaires est toujours le même : un pharmacien de 50 ans en moyenne qui apprécie la gestion de trésorerie à moyen terme de « père de famille ». Ils ont le même point commun : une volonté de maillage territorial selon lequel tout pharmacien doit trouver une alternative coopérative aux autres répartiteurs.

Le métier de la répartition semble à un tournant. Comment envisagez-vous l’avenir ?

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C’est un métier qui a profondément changé. Pour tirer notre épingle du jeu, nous devons avoir un rayonnement national, et même européen. C’est la raison pour laquelle Astera s’est rapprochée de Millenium, quatrième répartiteur européen. L’objectif, à terme, est de créer une vaste coopérative européenne. Dans cette logique, Astera est également ouvert à tout autre rapprochement. Si Phoenix était à vendre, nous regarderions le dossier de très près. Par ailleurs, il est important qu’un répartiteur offre d’autres services aux pharmaciens. Ainsi, nous proposons, presque à prix coûtant, un indicateur de prix, un baromètre qualité avec client mystère, des études de géomarketing et même des formations pour les équipes officinales.