Produit manquant à l’officine : Une patiente saisit l’Ordre contre son pharmacien

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Publié le 26 avril 2003
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Jean Parrot, président du Conseil de l’Ordre, précisait dans la foulée de la loi sur les droits des malades que la saisine directe de l’Ordre par un particulier obligerait désormais l’institution à instruire l’affaire. « Une mesure plus faite pour les médecins », analysait-il alors. C’est pourtant bien pour dénoncer la présumée faute professionnelle d’un pharmacien qu’une patiente a saisi la semaine dernière le conseil de l’Ordre de Champagne-Ardenne, alors même que le décret qui devait définir les conditions d’une telle saisine n’est toujours pas publié.

Reste que l’Ordre va instruire cette affaire qui pose un problème de fond : la plaignante, épileptique, n’ayant pas pu se procurer sont traitement (Lamictal 100 mg) dans son officine, a décidé de réduire sa posologie, d’où une crise ayant entraîné une blessure et plusieurs jours d’arrêt maladie. Problème, Lamictal 100 ferait partie des produits contingentés par GSK auprès des répartiteurs dans le but d’éviter les exportations parallèles des grossistes (voir Le Moniteur n° 2433). Mais selon l’Afssaps, ce produit n’est pas en rupture de stock, comme le souligne GSK qui « continuera de fournir les quantités […] pour répondre aux besoins des patients sur le territoire français »… Daniel Galas, président de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique, qualifie cette affaire de « scandaleuse », confirme le contingentement de Lamictal et évoque « le comportement cynique des laboratoires anglo-saxons ».

C’est dans ce contexte que patient et pharmacien auront été entendus par un conseiller ordinal (le rapport doit en être discuté lundi au conseil régional) et par l’inspection de la pharmacie qui s’enquerra aussi des distributeurs et du fabricant. Au pire, l’officinal risque le conseil disciplinaire. Même si ce dernier est dirigé par un magistrat, seul le parquet est habilité à saisir le tribunal.

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