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Préservatifs gratuits : pénurie, ou pas ?
Un peu plus d’un mois après son lancement, la distribution des préservatifs gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans rencontre des difficultés. Certains pharmaciens se sont en effet plaints de ne pas avoir pu commander de boîtes auprès de leur grossiste-répartiteur. Y-a-t-il assez de préservatifs gratuits disponibles ?
« C’est du grand n’importe quoi. Il n’y a en ce moment aucune rupture sur nos préservatifs en boîtes de 12. Nous en avons plus de 500 000 en stock », assure Patrick Pisa, le directeur général du laboratoire Polidis (Sortez Couverts !), l’un des deux fabricants agréés avec Majorelle (Eden) au remboursement par l’Assurance maladie. Nous avions en effet anticipé en augmentant nos capacités de production dès la fin du mois de novembre, lorsque nous avons eu vent que la gratuité allait être mise en place pour les jeunes de moins de 26 ans. » Il en est de même chez Majorelle où l’on assure disposer actuellement de 300 000 boîtes de 12 et 24. « Et nous attendons l’arrivée avant la fin février d’un bateau qui en transporte 200 000, 450 000 nouvelles boîtes devant nous êtres livrées au milieu du mois de mars , précise Alexandre de Germay, directeur général des laboratoires Majorelle. Nous commençons déjà à constituer les stocks pour l’été, période de croissance générale du marché chaque année. »
En stock
Du côté des grossistes-répartiteurs, on balaie également le scénario d’une pénurie. « C’est vrai qu’au tout début du mois de janvier, il a pu y avoir ici et là des indisponibilités à cause d’une forte augmentation de la demande. Mais depuis, les choses sont rentrées dans l’ordre, les grossistes-répartiteurs ayant augmenté leurs volumes de commandes en conséquence, souligne Emmanuel Déchin, le délégué général de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP). Et puis, ce n’est pas parce qu’une vingtaine de pharmacies sont confrontées à des problèmes de commandes ponctuels qu’il faut parler de pénurie. Il n’y a aujourd’hui pas de sujet autour de la disponibilité des préservatifs gratuits. Les pharmaciens peuvent les commander sans problème auprès de leur grossiste-répartiteur habituel. » Un constat confirmé par Alexandre de Germay. « Les grossistes-répartiteurs, qui représentent 80 % de nos sorties, ont fait comme nous, assure le directeur général des laboratoires Majorelle. Dès la fin décembre, ils ont multiplié par trois les flux de commandes. Et nous monitorons avec eux en permanence les stocks disponibles pour nous assurer qu’ils disposent des quantités nécessaires pour répondre à la demande… »
Boom sur les ventes
Une demande qui a littéralement explosé. « Nos ventes ont été multipliées par six ou sept, assure Patrick Pisa. Avant la gratuité, nous écoulions en moyenne entre 150 000 et 180 000 boîtes par an dans le circuit officinal. Lorsque la mesure aura pris son rythme de croisière, nous devrions osciller entre 100 000 et 120 000 par mois. » Même constat du côté de Majorelle. « Avant le 1er janvier, nous vendions entre 12 000 et 15 000 boîtes par semaine en pharmacie. Le mois dernier, nous en avons vendu plus de 30 000 », confie Alexandre de Germay.
La satisfaction est aussi de mise du côté de Philippe Besset. « D’après nos informations, les pharmaciens ont distribué quatre fois plus de préservatifs en janvier qu’au même mois de l’année précédente, confie le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). On ne peut donc que se féliciter de voir le circuit officinal jouer le jeu sur un dispositif qui vise à réduire chez les jeunes le risque d’infections sexuellement transmissibles. C’est d’ailleurs assez rare qu’une mesure fonctionne aussi bien dès le premier mois. Cela montre qu’elle est simple et correspond à une réelle attente »,
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