Petits couacs sur la liste du libre accès

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Publié le 19 juillet 2008
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Codes CIP manquants ou faux, arrêts de commercialisation, la première liste de spécialités publiée recèle quelques surprises.

Rien de bien méchant, mais, les conditions pour mettre en place le libre accès ne sont pas optimales du fait des quelques inexactitudes que comporte la liste de l’Afssaps. Ainsi Pectosan toux sèche à la pentoxyvérine et Néoxidil 2 % ne sont plus commercialisés. Les codes CIP d’Aciclovir Arrow conseil 5 % crème, Cétirizine Arrow conseil, Capsyl 15 mg capsules ont été « oubliés ». Ceux de Carbocistéine sans sucre Biogaran 5 % et Humex adulte toux sèche dextrométhorphane sont inexacts. Idem pour Nurofen 400. Pourtant, l’Afipa (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) semble avoir alerté avant publication sur les problèmes posés par cette première liste, sans être entendue. Autre sujet de crispation, la classification elle-même. « Quand, pour le sevrage tabagique, on définit la classe sous le terme d’addiction ou que l’on parle d’asthénie plutôt que de fatigue au grand public, on peut se demander si cela va encourager la démarche, » s’exclame Magali Flachaire, déléguée générale de l’Afipa.

« Le passage devant le comptoir est une première étape », déclarait Vincent Cotard, président de l’Afipa, quelques jours avant la publication du décret. Autrement dit, de gros chantiers sont encore à entreprendre. Parmi les priorités, l’Afipa s’est tout d’abord fixée de faire évoluer l’offre en termes d’innovation et de choix.

Nouveaux services

« Le comportement et les attentes du patient vont évoluer avec le libre accès », a également affirmé Vincent Cotard, conscient qu’un choix actif engagera plus fortement le consommateur dans sa relation au médicament. Les innovations ne doivent donc pas se résumer à la mise sur le marché de produits délistés.

Elles devront également être techniques (conditionnement, sécurité d’utilisation, packaging facilitant l’observance) et porter sur de nouveaux services (fiches-conseil, calendrier de suivi, site Internet…).

« Pour que le libre accès ait un sens pour le patient consommateur, il faut pouvoir lui proposer une offre cohérente, homogène et relativement large », assure Vincent Cotard. Ce qui n’est pas tout à fait le cas avec cette première liste entre classes mal représentées et références éligibles ou non à l’intérieur d’une même marque.

Publicité

Si la charte de bonnes pratiques commerciales récemment signée n’est pas un accord sur la baisse des prix, les industriels devront néanmoins être attractifs sur ce point. La mise en avant de leurs marques passera aussi par des investissements publicitaires accrus et une montée en puissance des outils de communication sur le point de vente.