Les SEL se multiplient

Trois cent vingt et une SEL ont été constituées en 2003, soit une progression globale de 45 %. « Le changement d’attitude des pharmaciens à l’égard des SEL est manifeste et atteindra de plus en plus d’officinaux », estime Hubert Mathieu (Anticyp), qui prévoit un doublement des constitutions de SEL de pharmaciens en 2004. « Il y a indéniablement un marché très porteur qui ne manquera pas d’exploser lorsque les conseillers des pharmaciens auront été convaincus de tous les avantages de cette nouvelle structure et qu’ils auront intégré la disparition des deux blocages psychologiques qui posaient problème jusqu’alors. En effet, en 2005, le précompte est supprimé (en même temps que l’avoir fiscal) et l’épouvantail de la déductibilité s’est révélé être un faux problème. »

En attendant, Anticyp constate une plus forte concentration de SEL dans le Nord-Est, la Normandie et, à un moindre degré, dans le Sud-Est. Dans ces deux régions, 11 % des officines sont en SEL. Et ce sont souvent les experts-comptables qui sont à l’origine de ces montages.

UNE ISSUE POUR LES INVENDABLES

Un des intérêts d’un groupe local d’officines, défendu par l’Ordre, serait de pouvoir englober dans une SEL un fonds dont la revente est devenue quasiment impossible du fait de son chiffre d’affaires trop faible, de son emplacement en centre-ville d’un grand pôle urbain. Quitte à ce que la SEL, ensuite, opère des restructurations au sein de son miniréseau, dans un souci d’économies d’échelle et de gains de productivité. Le cabinet Channels voit dans ce modèle un moyen de sortir de l’impasse les petites officines parisiennes de moins de 830 000 euros de CA. « Sur cette catégorie de petites affaires, nous ne parvenons pas à mener à bonne fin la majorité des mandats de vente qui nous sont confiés », indique Jean-Michel Simonetti, un des responsables de ce cabinet, qui propose, comme d’autres, un service dédié aux problèmes de restructuration du réseau et d’aide au regroupement.