Les pharmacies du Nord-Pas-de-Calais font grise mine en 2008

Dans le Nord-Pas-de-Calais, les officinaux n’ont guère le coeur à sourire. En 2008, leurs pharmacies ont connu une année particulièrement erratique, accusant le coup d’une baisse de chiffre d’affaires pendant cinq mois. Et, à la fin de l’année, ce dernier a progressé de seulement 1,55 %. C’est ce qui ressort des moyennes professionnelles 2008 du cabinet Flandre Comptabilité Conseil, réalisées à partir d’un échantillon de 254 pharmacies.

Dans le détail, on peut constater que 55,51 % des officines ont affiché une progression positive du chiffre d’affaires (elles étaient 83,18 % en 2007), et seulement 33,41 % de plus de 3 % (contre 60,91 % l’année précédente). Et les écarts se creusent. La progression est difficile dans les campagnes et les petites villes, où la médication familiale se développe moins. Au contraire, les quartiers à fort pouvoir d’achat et les pharmacies dynamiques (nouveau titulaire, agencement ou transfert) tirent mieux leur épingle du jeu.

Suppression des marges arrière non compensée

A décortiquer le bilan, l’étude révèle d’abord que les charges d’exploitation sont bien maîtrisées. A ce poste, les frais de personnel apparaissent comme la seule variable d’ajustement significative. Ceux-ci se tassent légèrement pour représenter en moyenne 9,54 % du chiffre d’affaires (contre 9,81 % en 2007). La suppression des « marges arrière » n’a pas été compensée, cela affecte significativement l’excédent brut d’exploitation, qui, au mieux, a stagné l’année dernière.

Les officines dont la progression du chiffre d’affaires est inférieure à 3 % peinent à maintenir leur rentabilité. « Attention, les mesures gouvernementales prises en 2007 et 2008 n’ont pas encore produit leur plein effet ! », alerte Olivier Desplats, du cabinet Flandre Comptabilité Conseil.

Qu’annonce 2009 ? « Ce sera sans doute une année difficile et il est probable que nous constaterons des baisses de rentabilité. Seule une forte progression du chiffre d’affaires permettrait de compenser l’impact que pourraient avoir ces mesures. »

Or, malgré un bon mois de janvier (+ 4,97 % de progression du CA en moyenne), ce n’est pas la tendance qui se dessine. Février a été négatif un peu partout