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Courtisez votre banque pour sortir de l’impasse
Votre chiffre d’affaires s’essouffle, la trésorerie souffre… En temps de crise, les officines aussi tirent la langue. Pourquoi ne pas aller voir votre banquier ? Nouveau prêt, autorisation de découvert… Quelles solutions peut-il vous apporter ? Comment le convaincre ? Réponses d’experts.
Quels sont les critères décisifs des banquiers ?
En ces temps de crise, l’attitude des banques envers les officinaux a-t-elle changé ? « Les banquiers ne se sont pas désengagés du monde officinal, mais ils sélectionnent sans doute avec plus de circonspection les dossiers », répond Emmanuel Leroy, expert-comptable chez KPMG. Comment les convaincre ? « Il ne suffit plus de faire preuve de compétences scientifiques. Les banquiers évaluent aussi le titulaire en tant que chef d’entreprise. » Même si, d’une banque à l’autre, tout peut changer. « Certaines banques sont devenues plus frileuses avec la crise tandis que d’autres financent 100 % du chiffre d’affaires », observe Marc Vannini, du CIC-Crédit Mutuel. En dépit de ces disparités, il existe des critères de sélection sur lesquels les banques ne transigent pas.
La première exigence d’un banquier est de savoir si vous serez en mesure de rembourser de nouvelles échéances de prêt, qui peuvent s’ajouter à des crédits plus anciens, et ce malgré une baisse éventuelle des recettes.
Si les pharmaciens gardent encore un bon capital confiance vis-à-vis des financiers, le taux de risque acceptable pour une banque varie selon les situations. « Cette prise de risque est différente d’une région à l’autre, en fonction de la densité d’implantation », note Marc Vannini. « Pour les banques, les officines dont le chiffre d’affaires est faible auront peu de marge de manoeuvre pour absorber une baisse de recettes ou de marge », renchérit le porte-parole de la banque.
Même si vous n’avez besoin que d’un prêt complémentaire destiné à passer sans encombres une période de crise, l’accès au crédit se prépare. Pour consentir à un prêt, les banques font maintenant particulièrement attention à des données incontournables comme les bilans de l’officine bien sûr, la notation de l’entreprise à la Banque de France ainsi que les perspectives macroéconomiques et sectorielles. Sans oublier d’aller voir du côté des greffes des tribunaux de commerce afin de vérifier si l’entreprise a connu des situations financières particulièrement délicates.
Comment les convaincre ?
Pas question de foncer tête baissée. Pour être favorablement accueilli par une banque, mieux vaut venir avec une analyse économique complète de votre situation. Pour Marc Vanini, ce travail préalable permet d’identifier la source du problème. Le crédit est-il la seule solution ? Le besoin en liquidités est-il seulement d’ordre professionnel ?
Avant de solliciter un nouveau prêt ou renégocier les emprunts existants, vous devrez aussi avoir réfléchi au remboursement des nouvelles échéances. « Les banquiers n’aiment pas les mauvaises surprises, remarque Marc Vannini. Ils apprécient un client qui se montre transparent et sait anticiper ses difficultés financières », affirme-t-il. L’aide de l’expert- comptable s’avère alors indispensable.
Un tableau de bord mensuel est un outil rassurant pour un organisme de financement. Il constitue, en effet, un indicateur de choix de la santé économique de l’officine apprecié de votre interlocuteur car il présuppose une réactivité rapide en cas de difficulté.
Pour achever de convaincre un financier, vous pouvez aussi mettre en avant les efforts envisagés pour gagner en rentabilité. « L’analyse des postes budgétaires sur lesquels l’officine peut gagner en rentabilité ou économiser est un atout, comme la réduction des frais généraux ou des prélèvements du titulaire », note Emmanuel Leroy de KPMG. Ce qui est rassurant ? Une rémunération du titulaire fixe et prélevée automatiquement chaque mois. Mais attention à la réduction des frais de personnel, qui sont souvent synonymes d’une baisse de chiffre d’affaires.
Quelles solutions de financement ?
Une autorisation de découvert permet de passer sans encombre les deux ou trois caps annuels clairement identifiés comme déficitaires. Un emprunt à moyen terme sera utilisé, par exemple pour financer un besoin en fonds de roulement pendant cinq ans. Pour cela, vous devrez établir un budget prévisionnel couvrant la durée de ce prêt.
Restructurer ses emprunts est réservé aux situations financières délicates. Cela permet de regrouper l’ensemble des crédits avec une seule échéance, un prélèvement périodique moindre et un allongement de la durée du prêt. Cette solution de rachat de crédits par une société spécialisée peut permettre une diminution des mensualités de moitié en étalant les encours privés et professionnels. Mais le coût peut être important (taux d’intérêt, pénalités…).
C’est pourquoi vous devrez auparavant comparer minutieusement les offres du marché. Les taux pratiqués sont très variables et le pourcentage annoncé en vitrine ne reflète pas toujours la réalité. Sachez aussi que la mise en concurrence sur une telle opération n’est pas toujours la plus payante. « Souvent, sur les diverses banques contactées en cas de restructuration de la dette, c’est la banque historique du client qui le suit », conclut l’expert de KPMG.
Diminuer la fiscalité, un plan B
Le prêt n’est pas toujours la solution adaptée pour sortir d’une mauvaise passe.
Un changement de statut juridique est parfois plus efficace. « Une difficulté financière peut être tout simplement liée au fait que la structure juridique choisie ne convient pas. Dans ce cas, il faut envisager des alternatives avec ses conseillers financiers », conseille Emmanuel Leroy, de KPMG.
Par exemple, l’une des solutions consiste « à transformer une société en SEL en se vendant son fonds de commerce pour permettre de diminuer la fiscalité. »
Une solution de plus en plus mise en avant par les experts.
1 officine sur 4 à découvert
« Comme les autres secteurs économiques, l’officine a subi de plein fouet les effets de la crise. Nombre d’entre elles possèdent une trésorerie tendue », alerte Emmanuel Leroy, expert-comptable chez KPMG. En effet, selon la première édition du baromètre trésorerie de la FSPF, une officine sur quatre était en situation de découvert bancaire au 31 décembre 2008 et 80 % d’entre elles ont vu leur situation se dégrader durant l’année.
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