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Comment choisir l’expert
Indépendant ou réseau structuré. Spécialisé « officine » ou généraliste ? La taille a-t-elle son importance ? Voici quelques conseils pour bien choisir son cabinet d’expertise comptable.
Un cabinet d’expertise comptable qui compte un nombre significatif d’officines dans sa clientèle est un « plus » indéniable. « Pour avoir une bonne vision d’ensemble de cette profession, un cabinet doit avoir au moins 20 à 25 pharmacies en clientèle », estime Jérôme Sirot, responsable national du réseau pharmacie de KPMG. « Plus le cabinet a un nombre important de pharmacies, plus il peut affiner son jugement sur ce secteur d’activité, précise pour sa part Michel Watrelos, du cabinet Conseils et Auditeurs associés. L’expert-comptable doit être bien introduit au niveau de ses partenaires : service contentieux des répartiteurs, agenceurs, assureurs, inventoristes… »
La spécialisation « officine » est un critère nécessaire mais pas suffisant. La taille du cabinet a aussi son importance. Si les moyens humains et techniques sont faibles en proportion de sa clientèle, les prestations fournies, en particulier en matière d’assistance et de conseil, et la disponibilité risquent de s’en ressentir. Sur ce plan, les grosses structures paraissent mieux armées. Avec 1 200 officines clientes environ, KPMG Entreprises est l’archétype d’un réseau structuré avec ses 200 bureaux répartis sur toute la France (DOM compris). « Nous sommes présents sur dix régions, avec pour chacune un responsable spécialisé en pharmacie qui chapeaute l’ensemble des officines d’une région, alors que les bureaux sont tenus par des experts-comptables généralistes qui peuvent compter dans leur clientèle quelques dizaines de pharmacies », explique Jérôme Sirot. Lorsqu’on l’interroge sur les avantages et les points forts d’un réseau tel que KPMG, il répond sans hésitation : « La proximité, la force d’un groupe et l’effet de taille qui permet d’avoir des spécialistes par secteur d’activités, des moyens humains et techniques importants, des outils adaptés et spécifiques permettant de dégager du temps. KPMG dispose de cellules spécialisées dans le traitement de la paie, la tenue et la saisie comptables, a mis au point un logiciel baptisé Horizon permettant de réaliser des prévisionnels sur douze ans pour la création ou le rachat d’une officine, fournit des statistiques professionnelles établies à partir d’un large panel de pharmacies… De plus, nos responsables de région ont suivi un module de formation spécifique pharmacie et reviennent en stage une fois par an. »
Compétences et motivation.
Dominique Leroy, chez Norméco (deux experts-comptables + deux mémorialistes en passe d’obtenir leur diplôme, quarante collaborateurs, environ deux cents pharmacies dans sa clientèle) estime quant à lui que « la force des petits cabinets indépendants réside dans leur communication extrêmement rapide, leur proximité, des relations plus directes avec leurs clients et des rapports humains plus personnalisés. Les clients sont rappelés au plus tard dans les 24 heures ». L’organisation y est pour beaucoup : les questions relatives aux affaires courantes sont du ressort des collaborateurs, l’expert-comptable se réservant les plus complexes ou celles d’ordre stratégique.
En cette rentrée, la Sapec s’apprête à ouvrir une antenne à Marseille. Pourtant, elle n’est pas pour la délocalisation ni pour les déplacements mensuels systématiques chez les clients pour tenir les comptes de la pharmacie. « Les collaborateurs se déplacent peu et de ce fait sont plus disponibles », explique Bernard Fernandes, directeur associé de la Sapec. A l’inverse, les cabinets ArythmA et Conseils et Auditeurs associés travaillent avec des hommes de terrain qui se rendent une demi-journée en officine par mois, portable sous le bras, pour enregistrer les factures et réviser les comptes. « C’est le meilleur moyen pour appréhender finement l’organisation et le fonctionnement de leur entreprise », considère Olivier Delétoille.
Revendiquer le caractère de proximité d’un cabinet indépendant ou vanter l’organisation d’un réseau structuré ne sont pas forcément des arguments à mettre en avant et des gages de qualité des prestations rendues, selon Michel Watrelos, contre-exemples à l’appui. « Peu importe que le cabinet soit petit ou gros, proche ou non géographiquement de ses clients, ce qui prime, c’est que l’expert-comptable s’investisse pour ses clients sans ménager ses efforts et s’entoure de bons collaborateurs. Un réseau ne rendra pas de meilleurs services, et même plutôt moins, si le responsable d’un secteur ou le chef d’une agence n’est pas compétent et motivé. » Un avis partagé par Dominique Leroy : « La motivation n’est pas la même entre un expert-comptable indépendant et un salarié responsable d’une agence d’un réseau national. »
Des missions étendues
De la création de l’entreprise à son évaluation et à sa transmission, en passant par l’organisation comptable et administrative, la surveillance des comptes, les prévisions budgétaires et financières et la mesure périodique des résultats, l’expert-comptable doit être présent aux côtés du pharmacien. Il définit avec son client des missions très diversifiées, telles que :
– établissement des comptes annuels, avec optimisation fiscale ;
– visa des déclarations fiscales des adhérents des centres de gestion agréés ;
– calcul du prix de revient, de marges et de résultats analytiques ;
– audit et diagnostic ;
– gestion sociale ;
– analyses et prévisions financières, plan de trésorerie ;
– assistance lors de négociations diverses (banques, cessions, mise en association…) ;
– organisation et développement du patrimoine ;
– représentation auprès des administrations ;
– participation aux études des alternatives juridiques…
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