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Cinq idées reçues sur l’économie
Les pharmaciens ont tendance à penser que l’officine a basculé dans une crise profonde. Cette opinion est-elle fondée ? L’analyse en regards croisés des moyennes professionnelles 2015 effectuée par les cabinets d’experts-comptables (KMPG, CGP et Fiducial) n’est pas totalement en accord avec le ressenti de la profession.
L’activité globale baisse fortement
FAUX
Certes, les études des trois cabinets d’experts-comptables de 2015 confirment une baisse du CA, mais pas aussi importante qu’on pouvait le craindre, compte tenu de la chute régulière du prix des médicaments remboursables. Contrairement à l’opinion générale, le repli d’activité reste relativement faible : – 0,28 % en moyenne selon CGP (prestations et honoraires de dispensation inclus), – 0,98 % selon Fiducial, et + 0,1 % d’après KPMG. Ces écarts s’expliquent par les différences du panel. Cette légère baisse expliquée par l’augmentation sensible des ventes hors TVA à 2,1 % (OTC, dispositifs et autres produits de la LPPR, parapharmacie…) conjuguée aux effets amortisseurs insuffisants de la nouvelle rémunération, a permis de compenser le recul du remboursable et donc d’assurer une quasi-stabilité du CA global. La situation du réseau ne serait pas aussi préoccupante si les écarts ne continuaient pas à se creuser entre les mieux lotis (grandes pharmacies, pharmacies de centre commercial) et les plus affectés (petites officines).
La marge brute en valeur et le taux de marge brute se dégradent
FAUX
La marge brute globale ne se limite plus à la marge de dispensation qui, elle, se dégrade. La marge brute de l’officine s’est transformée en une rémunération officinale aux multiples formes, intégrant la marge commerciale sur les ventes, les prestations de services, les ROSP, les honoraires de dispensation… En les additionnant, la marge brute est stable en valeur (CGP, Fiducial), voire en très légère progression selon l’étude de KPMG (+ 0,6 % du fait du maintien du CA en 2015). Ce résultat doit, toutefois, être pondéré par le cumul du solde des contrats de coopération commerciale de 2014 et l’application des remises sur factures (avec l’augmentation du plafond des remises passant de 17 à 40 % pour le générique) à compter d’octobre 2014. Dans les trois études, grâce à la poursuite de « l’effet générique », le taux de marge brute (marge ramenée au CA) continue sa hausse depuis plusieurs années. Mais ce n’est pas un indicateur d’amélioration de performance, en soi, car il s’applique à un CA en recul.
La réforme de l’honoraire n’a pas atteint ses objectifs
VRAI
La première étape de la réforme avec l’introduction des honoraires n’a pas permis de compenser l’effet des baisses de prix sur la rémunération : elle a fait perdre, en 2015, 147 M€ de marge au réseau sur la vente de médicaments remboursables.
La rentabilité des officines baisse
VRAI
Compte tenu de la stagnation de la marge brute, on ne pouvait pas s’attendre à un miracle : l’excédent brut d’exploitation (EBE) se dégrade en valeur, du fait de l’accroissement des frais généraux et de personnel. Pour Fiducial, la perte est estimée à 10 000 € en moyenne par officine et pour CGP à 2 400 € (- 1,06 %).
La trésorerie des officines s’améliore
VRAI
Les trois études se rejoignent sur ce point : les structures financières des officines restent saines depuis plusieurs années. Mieux, la trésorerie en valeur à la date d’établissement des comptes de l’officine progresse d’une année sur l’autre. Mais cela ne signifie pas que les pharmacies n’ont pas connu un découvert ponctuel en cours d’exercice. À la date de clôture, 13 % des officines étudiées par KPMG font apparaître une trésorerie négative (une proportion en très légère progression sur ces dernières années) et moins d’un tiers des officines analysées par Fiducial ont eu un découvert bancaire en 2015.
Ainsi, malgré le changement de mode de rémunération, les baisses de prix et de volume sur le remboursable, le modèle économique de la pharmacie tient encore la route, au prix, certes, d’une gestion rigoureuse.
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