Baisses de prix des médicaments : un milliard d’euros envolé

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Baisses de prix des médicaments : un milliard d’euros envolé

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Publié le 10 septembre 2025
Par Hakim Saleck
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Un nouveau tour de vis budgétaire frappe le médicament en 2025. Selon les dernières données de Gers-Data, les baisses de prix décidées dans le cadre de la Loi de financement de la Sécurité sociale atteindront 1,003 milliard d’euros en prix net sur les médicaments délivrés en ville. Un niveau inédit qui fragilise directement les marges des pharmacies, à activité identique.

L’an dernier, l’impact des baisses de prix se chiffrait déjà à – 833 millions d’euros. Mais en 2025, le volume d’économies demandé progresse de 170 millions supplémentaires. Dans le détail, les baisses concernent principalement les médicaments hors Répertoire (sans générique), qui pèsent – 791 M€. Suivent les princeps (- 137 M€) et les génériques (- 75 M€).

Du côté des biomédicaments, l’effet est double : certains produits sont exclus de toute baisse, mais ceux qui sont concernés subissent une décote massive : – 267 M€ au total, dont – 228 M€ pour les bioréférents et – 39 M€ pour les biosimilaires.

Ce qui frappe, c’est l’ampleur de la progression sur certains segments. Pour les génériques, l’effort demandé triple quasiment : – 75 M€ en 2025 contre – 29 M€ en 2024. Idem pour les biomédicaments, dont les baisses font plus que doubler par rapport aux – 120 M€ de l’année précédente.

Les officines subissent

« La pharmacie est spectatrice de ces discussions entre industriels et autorités », observe David Syr, directeur général de Gers Data. « Le pharmacien peut avoir la même structure d’activité que l’année dernière, les mêmes médicaments, les mêmes patients… et pourtant son chiffre d’affaires va baisser indépendamment de ce qu’il met en place. »

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La situation est particulièrement sensible sur les génériques : même si les remises pratiquées entre grossistes et officines restent stables, la base sur laquelle elles s’appliquent se réduit. « Quel que soit le niveau de remise sur le générique, l’assiette de la remise est amputée de 75 millions d’euros sur l’année 2025 », précise l’analyste. 

Chercher des relais de croissance

Face à cette pression sur les prix, quels leviers s’offrent aux pharmaciens ? « L’amélioration de la substitution des génériques sera un levier », explique David Syr. « La substitution pure, biosimilaires/hybrides, le sera aussi ainsi que les nouvelles missions des pharmaciens. »

Ces baisses massives répondent à un impératif : maîtriser les dépenses de santé dans un contexte budgétaire tendu. Mais elles déplacent la contrainte sur les acteurs de terrain, et notamment sur les officines.