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4 BONNES RAISONS D’EN FAIRE PARTIE
Il existe 8200 associations de commerçants en France. Longtemps restés à l’écart du fait de leur statut particulier, les pharmaciens s’investissent aujourd’hui davantage dans ces structures de plus en plus professionnalisées. Panorama des enjeux de l’action collective locale.
1 Faire entendre sa voix
Les associations de commerçants regroupent, sous l’égide de la loi 1901, les commerçants mais aussi les artisans et les prestataires de services d’un territoire donné (quartier, commune, centre commercial…). En faire partie, c’est être représenté à titre collectif auprès d’un certain nombre d’acteurs publics et privés jouant un rôle clé (collectivités locales, chambre de commerce et d’industrie, banquiers). « C’est un bon moyen de connaître les personnes qui comptent localement », remarque Laurent Tabouy, titulaire de la Pharmacie de la Benauge et président de l’Association des commerces et services des Bastides à Bordeaux (Gironde). « Il permet entre autres de donner son avis mais également de mener des réflexions stratégiques autour de problématiques transversales à une zone de chalandise », relève Jean-Luc Pinson, directeur prospective et développement au Cefac (Centre d’études et de formation des assistants techniques du commerce, des services et du tourisme). Pour un centre commercial, « notre rôle est essentiel vis-à-vis du propriétaire-bailleur, sur la base d’un objectif commun qui est l’augmentation du chiffre d’affaires », note Georges Lachcar, titulaire de la Pharmacie Lachcar à Echirolles (Isère) et président de l’Association des commerçants de Grand Place. Au cœur des préoccupations actuelles d’Hélène Dejeux, titulaire de la Pharmacie Saint-Christophe à Belfort (Territoire de Belfort) et vice-présidente de Belfort Plein Cœur, figurent également les travaux importants qui se déroulent dans la vieille ville : « Ma mission est de faire remonter les difficultés rencontrées par les commerçants ainsi que leurs propositions concernant l’organisation du chantier et la mise en place d’aménagements. Je les aide également dans le montage des dossiers d’indemnisation ». « Aujourd’hui, constate Jean-Luc Pinson, les associations de commerçants deviennent de véritables partenaires du développement local, en ayant la possibilité de participer à l’élaboration des politiques d’aménagements commerciaux et urbains. »
2 Dynamiser sa zone de chalandise
Le Code de la santé publique ne laisse pas l’opportunité au pharmacien de faire la promotion de son activité. C’est ce qui explique les réticences de certains à intégrer une association de commerçants, dont l’une des missions consiste à la mise en place d’animations commerciales. « Rien n’empêche de prendre part à une dynamique de groupe qui favorise l’attractivité globale de sa zone de chalandise. C’est parce que les pharmaciens ne peuvent pas faire de publicité directe qu’ils doivent jouer sur le ressort collectif pour s’en sortir, souligne Hélène Dejeux. Avec l’évolution des modes de consommation, la concurrence accrue d’Internet et de la grande distribution, la revitalisation des centres-villes est une question cruciale. » Les associations de commerçants disposent de multiples moyens d’y contribuer. Ainsi, les animations et manifestations festives créent ponctuellement du trafic et participent à l’image de marque du quartier ou de la ville. Au-delà d’objectifs mercantiles, ce sont des enjeux d’intérêt public que les associations de commerçants peuvent promouvoir en lien avec la cause du commerce de centre-ville (accessibilité, maintien du lien social, qualité de vie…). La Journée nationale du commerce de proximité, initiée chaque année, invite en ce sens les collectivités locales, organismes consulaires et unions commerciales à mettre en œuvre des « actions de sensibilisation auprès des habitants de l’utilité du commerce local dans les villes », explique Hervé Lemainque, son initiateur et président des Vitrines de Colombes (Hauts de Seine).
3 Bonifier ses compétences professionnelles
La dimension d’utilité sociale du pharmacien rejoint les préoccupations d’une association de commerçants. « Le titulaire dispose d’une capacité de rencontre de ses concitoyens et d’une vision globale de leurs préoccupations », estime Georges Lachcar. Pour Hélène Dejeux, « le respect attaché à notre profession nous permet de faire passer plus facilement des messages auprès des pouvoirs publics ».
Autre atout pointé par Jean-Luc Pinson : « Le fait de ne pas participer aux animations commerciales confère aux pharmaciens une faculté à raisonner de manière plus objective et pragmatique, ce qui leur vaut souvent de siéger dans les bureaux voire à la tête des associations. »
Enfin, les opérations axées sur la santé ou le bien-être constituent une autre passerelle à exploiter entre la compétence officinale et l’action associative locale. « En mettant en place un dépistage du diabète au sein du centre commercial, nous avons touché un public bien plus large que dans le cadre de la pharmacie », souligne Georges Lachcar.
4 Améliorer la gestion de l’officine
L’expérience associative peut améliorer les pratiques de travail du titulaire au quotidien. « J’ai beaucoup appris des enseignes que je côtoie au sein de mon association en termes de gestion, d’agencement, d’organisation du travail, du back-office…, autant de paramètres auxquels nous ne sommes pas formés en tant que pharmaciens », affirme ainsi Georges Lachcar. De façon plus concrète, certaines associations proposent des services partagés entre les adhérents (achat groupé de fournitures…). « De même, faire vivre une association passe par le respect des valeurs démocratiques, et donc le renforcement d’aptitudes relationnelles telles que l’ouverture d’esprit, le sens de l’écoute et du dialogue, qui peuvent être également mises à profit au sein de l’officine », estime le titulaire.
Rejoindre ou créer une association de commerçants
Une association de commerçants dynamique ne manquera généralement pas de vous contacter à votre arrivée sur sa zone d’implantation. Si ce n’est pas le cas, renseignez-vous auprès de votre mairie ou de votre CCI. « Engagez-vous pas à pas, en commençant par des missions qui touchent de près à vos centres d’intérêts », recommande Georges Lachcar, titulaire à Echirolles (Isère). Si aucune structure n’existe et que vous souhaitez en créer une, faites-vous aider par les conseillers spécialisés des CCI ou par les instances représentatives : Fédération française des associations de commerçants (www.ffacommercants.org) et Fédération nationale des centres-villes (http://www.fncv.org).
Le goût du collectif plus que l’appât du gain
« On n’intègre pas une association de commerçants avec des visées lucratives, avertit Hélène Dejeux, titulaire à Belfort même si cela peut contribuer à une augmentation globale de chiffre d’affaires sur la zone concernée. » Cependant, « le fait que le pharmacien s’implique dans la vie de la cité peut renforcer son image auprès du public », estime Georges Lachcar installé dans l’Isère à Echirolles. « En ce sens, le règlement intérieur doit prévoir l’identification explicite des adhérents lors des manifestations organisées par la structure, souligne Jean-Luc Pinson (Cefac). Par ailleurs, le gain d’image dépend de la notoriété de l’association. Quand elle a un certain poids, il est difficile de ne pas en faire partie. A contrario, si l’on est prêt à consacrer le temps et l’énergie nécessaires, pourquoi ne pas entrer au bureau pour changer les choses ?… » « Outre l’organisation de quatre événements dans l’année, la participation aux réunions de bureau toutes les trois semaines sans oublier les rencontres avec les différents interlocuteurs de l’association, je reste à l’écoute et en réflexion le reste de l’année », témoigne Hélène Dejeux.
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