3 QUESTIONS À Stéphane Billon ÉCONOMISTE DE LA SANTÉ ET FONDATEUR DU CABINET D’ÉTUDES KAMÉDIS CONSEIL

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Publié le 21 avril 2016
Par Fabienne Rizos-Vignal
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Pharmacien Manager. D’après vous, l’ouverture du capital des officines est-elle inéluctable ?

Stéphane Billon. Le paysage économique des officines est en train de s’effondrer. De gré ou de force, la restructuration du modèle d’affaires va s’opérer. Si la GMS ou les groupements investissaient massivement dans les officines, avec un objectif extrinsèque à leur rentabilité directe, cela permettrait une réelle ouverture vers les services et d’autres métiers au sein de l’officine. Il faut oser innover et ne pas craindre cette ouverture partielle du cadre réglementaire et économique. Cela ne disqualifiera pas le rôle prépondérant du pharmacien dans l’organisation des officines. En bataillant pour une rémunération directe, les organisations représentatives de la profession se trompent de combat. L’enjeu aujourd’hui, ce sont les services. C’est sur la valorisation des services de santé que l’Ordre, les syndicats et les industriels devraient construire l’avenir des pharmacies.

P.M. Vous plaidez pour une valorisation de l’acte pharmaceutique, par quels moyens ?

S.B. En produisant des études médico-économiques qui démontrent la valeur ajoutée des services pharmaceutiques, en particulier dans le suivi des patients chroniques ou en ALD. L’éducation thérapeutique du patient déclenche un paiement de 40 euros du pharmacien.

P.M. Mais quelle est réellement l’économie produite par ce service dans le parcours de soins ?

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S.B. Cela n’a pas été quantifié. Les études médico-économiques sont coûteuses mais elles représenteraient un investissement efficace pour négocier avec l’assurance-maladie, en particulier le prochain accord cadre interprofessionnel.