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- 2009, an I de la ré volution officinale
2009, an I de la ré volution officinale
Pressions externes (européenne, gouvernementale, concurrentielle, nouvelles thérapeutiques) ou internes (enseignes, réseaux de SEL, holdings, tensions sur l’accès à la propriété, évolution vers de nouvelles missions, donc de nouveaux modes de rémunération…)… Tout concourt à la restructuration. Qu’on le veuille ou non. Pharmagora a forcément été au diapason de toutes ces forces et débats qui tiraillent l’officine.
restructuration
Les pharmaciens divisés malgré un même objectif
Si la restructuration du réseau semble inéluctable, les moyens pour y parvenir ne font pas l’unanimité. La discussion a notamment été animée autour du projet de succursales défendu par le Collectif des groupements lors du débat du Moniteur. Les arguments déployés par Pascal Louis sur sa proposition, financièrement plus solide mais respectueuse du maillage, argumente-t-il, n’ont pas convaincu l’Ordre et les syndicats. Si les succursales semblent répondre aux objectifs de santé publique et donner au pharmacien les moyens de remplir toutes les missions initialement prévues dans la loi HPST, en revanche, elles ne paraissent pas à leurs yeux en mesure de faciliter l’accès des jeunes à la propriété.
Souhaitant préserver le statut de pharmacien libéral, Philippe Gaertner, président de la FSPF, est en total désaccord avec ce projet « qui met le pharmacien gérant d’une succursale dans la quasi-impossibilité d’accéder au titulariat ». De son côté, Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO, estime que « la profession doit faire preuve de modération à l’égard des initiatives qui ne sont pas bordées aujourd’hui », et craint « qu’en laissant une partie des pharmaciens investir dans le capital des officines, au-delà de tout critère de santé publique et de protection du maillage, la Commission européenne soit fondée à déposer une nouvelle plainte contre la France ». Pour Jean-Charles Tellier, président du conseil central A de l’Ordre, il faut s’en tenir à faire sortir les textes sur les SEL et les SPF-PL. Cependant, Claude Japhet, président de l’UNPF, pense que le projet de multipropriété de l’Ordre doit évoluer car le périmètre a changé en deux ans. Il milite pour un modèle « latin » de 4 pharmacies par SEL.
« Il faudra faciliter les regroupements d’officines »
Au-delà des divergences de vue, un point rassemble : l’enjeu de la restructuration, c’est avant tout le maillage et l’évolution du métier, pas le capital. « Il faudra une taille critique des officines plus grosse que celle d’aujourd’hui, et donc faciliter les regroupements », a fait remarquer Gilles Bonnefond. L’USPO demandera en groupe de travail de lever les difficultés réglementaires des fusions et, sur le plan fiscal, des mesures incitatives d’exonération des plus-values pour les pharmaciens qui se regroupent.
Quel que soit le jugement rendu par la CJCE, l’hypothèse d’une ouverture à des capitaux extérieurs demeure. Le modèle HPI (Holding de pharmacies indépendantes) de Luc Seigneur (voir ci-contre), fondé sur l’interdépendance des pharmaciens, permet à cet égard d’anticiper toute inquiétude quant à l’ouverture du capital, assure-t-il : « HPI est un modèle évolutif qui, demain, par l’association de capitaux, l’entraide et la coopération entre pharmaciens, permettra de conserver le capital entre les mains des pharmaciens ».
La holding des pharmacies indépendantes, un modèle alternatif ?
Certaines holdings peuvent amener à la création de véritables réseaux, voire de minichaînes. C’est le cas de HPI (Holding de pharmacies indépendantes), que les trois fondateurs sont venus à nouveau présenter à Pharmagora. Dans ce système, les pharmaciens sont actionnaires de la holding, dont ils détiennent 100 % des droits de vote. Une interdépendance capitalistique, mais aussi de fait, qui repose sur des valeurs et des actions communes. « Chaque associé s’engage à entrer dans une démarche de certification ISO et l’adoption d’une informatique commune (logiciel LGPI) », précise d’abord Luc Seigneur, président de HPI.
Pour se doter d’une vraie puissance d’achat, la holding a aussi pris le parti de signer des contrats sélectifs avec leurs fournisseurs. « Nous avons des contrats d’exclusivité avec les laboratoires et les répartiteurs suivis par tous les pharmaciens d’HPI. »
Mais c’est surtout à l’ouverture du capital que les actionnaires de HPI se préparent. « Si un pharmacien souhaite ouvrir son capital, HPI dispose d’un droit de préemption. » En attendant, la holding créée il y a un an rassemble 19 pharmaciens, qui ont investi au minimum 16 000 euros via un PEA. Pour Luc Seigneur, ce n’est qu’un début. « L’objectif est de réunir 50 pharmaciens à la fin de l’année et de 150 à 200 l’année suivante », espère-t-il. L’opération semble en marche. A l’issue de la conférence de HPI, 52 pharmaciens avaient rempli la fiche d’inscription afin d’être contactés.
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