Vive la démocratie !
Si seulement 200 pharmacies sont automatisées ou robotisées à ce jour, on en prévoit 1 500 à 2 000 dans 10 ans. Aussi, la conférence réunissant les cinq fabricants présents aujourd’hui sur ce marché (ARX, Consis, Fahrenberger, Mékapharm et Tecnilab) était tout à fait opportune pour tous ceux qui envisagent de réorganiser leur système de stockage. D’autant que l’automatisation, longtemps chasse gardée des grosses officines, se démocratise. Cette percée chez les petites et moyennes entreprises s’explique tant par la modularité croissante des systèmes proposés que par les besoins en personnel des officines et la gestion des 35 heures. On estime que la présence d’un robot (doté de bras articulés pour le picking des médicaments) ou d’un automate (éjection des produits par canaux) économise jusqu’à 3 heures de déplacement à un équipier délivrant 60 ordonnances à la journée. L’investissement moyen reste de 100 000 Euro(s) environ mais une petite officine peut être équipée pour seulement 30 000 Euro(s).
Les sociétés recommandent une automatisation de 90 à 95 % du stock pour pouvoir bénéficier pleinement des avantages de l’automatisation, à savoir un gain de temps et une meilleure gestion de la délivrance en heure de pointe (16 secondes en moyenne pour une ordonnance de 5 lignes), un gain de temps lors du rangement des produits (30 boîtes à la minute), une valorisation du personnel et de ses compétences au comptoir, un confort de travail accru et une limitation de la démarque inconnue en raison d’une présence continue dans l’espace de vente.
La fiabilité générale des machines semble un fait acquis (peu de pannes mécaniques, électriques ou électroniques handicapantes et une prise en charge sous 24 heures des dysfonctionnements par les hot line et/ou du personnel spécialisé). Certaines pièces peuvent être remplacées très facilement par le personnel de l’officine. Les contrats de maintenance qui comprennent des visites préventives restent malgré tout assez onéreux (1300 à 2300 Euro(s) par an).
La totalité des fabricants propose une prise en charge du personnel en termes de formation théorique et pratique à l’utilisation des différentes fonctionnalités des appareils et aux nouvelles méthodes d’organisation et de travail qu’ils nécessitent. Cette formation se fait généralement lors de l’installation, puis au démarrage et dans le mois qui suit.
Les fabricants travaillent tous à la mise au point de robots rangeurs « abordables financièrement ». Dans le meilleur des cas aujourd’hui, le robot autorise un rangement partiel (les boîtes sont présentées une à une devant un scanner puis acheminées à leur emplacement de stockage via un tapis roulant ou un bras articulé). Certains fabricants proposent également des modules réfrigérés (encore assez onéreux).
Au vu du succès de cette conférence, de plus en plus d’officinaux envisagent désormais une automatisation à l’occasion d’un réagencement. Pour les aider à choisir la solution la mieux adaptée à leurs besoins et à leur environnement, l’AURA Pharmaceutique (Association des utilisateurs de robots et automates)* fondée par un pharmacien automatisé, Yves Comte, et intégrant un représentant de chaque fabricant présent sur le marché, se propose de mettre en contact les postulants à l’automatisation et des titulaires qui l’ont déjà adoptée.
* AURA Pharmaceutique, tél. : 04 92 32 10 10 ou e-mail : ycomte@cosmosante.com.
Une nouvelle norme d’échanges
Pharmagora 2002 a été l’occasion pour les acteurs du marché de l’automatisation, sous l’impulsion de l’AURA, de mettre en place une norme – première mouture d’une future norme européenne – portant sur les dialogues d’échanges entre les robots et automates et les logiciels officinaux. Dorénavant, les pharmaciens qui s’automatisent auront la garantie d’une interface permanente entre leur robot et leur logiciel de gestion selon une logique de travail en réseau.
ARX
ARX (Rowa) propose une solution complètement automatisée, du rangement à la délivrance des produits. Chaque référence est scannée, posée sur un tapis, acheminée à son emplacement dans le robot. Le rangement se fait de façon aléatoire sur des étagères et non plus des systèmes à goulottes pour réduire l’espace de stockage. En option : un élément réfrigéré modulable.
– Nombre d’implantations : 200 dans sept pays européens avec une forte prédominance en Allemagne. Trois en France.
– Prix : 122 000 Euro(s) environ (solution complètement automatisée qui va de l’entrée des médicaments à leur délivrance).
– Capacité de stockage : minimum 4 000 références quelle que soit la taille du robot.
– Vitesse de rangement : 1 200 boîtes par heure.
– Vitesse de délivrance : 15 secondes pour une ordonnance de trois lignes et ce quel que soit le nombre de postes travaillant.
– Occupation au sol : 1,30 m de largeur, jusqu’à 3 m de hauteur, jusqu’à 13 m de longueur.
MOVETEC
Movetec (Tecnilab) se veut simple d’utilisation et aisément manipulable par un personnel polyvalent. Il présente une grande fonctionnalité informatique, en parfaite complémentarité avec la gestion informatisée de l’officine. Programmé pour donner la priorité au chargement, il affiche en permanence l’état du stock et les priorités de réapprovisionnement pour éviter toute rupture.
– Nombre d’implantations : 54 en France, 150 en Europe.
– Prix : 30 500 à 107 000 Euro(s).
– Capacité de stockage : 500 canaux par module.
– Vitesse de rangement : 5 minutes par caisse répartiteur.
– Vitesse de délivrance : 15 secondes par ordonnance moyenne.
– Occupation au sol : 1,7 m2 par module.
APOTÉKA
Apotéka (Mékapharm)
est leader sur le marché français. Il revendique la simplicité et la fiabilité rassurantes pour le titulaire (très peu de pannes avec des incidences très limitées sur le fonctionnement général de l’appareil). La rapidité d’exécution du système permet de mieux gérer les pics d’activité.
La commercialisation du robot rangeur se fera en mai 2002 après achèvement des tests dans les pharmacies pilotes. Mékapharm travaille aussi sur la gestion des très faibles rotations.
– Nombre d’implantations : 97 en France.
– Prix : 68 000 à 230 000 Euro(s).
– Capacité de stockage : 250 à 300 références au m2.
– Vitesse de rangement : légèrement inférieure à un rangement tiroir en manuel, 3 heures par jour et par tranche de 1,52 MEuro(s) de chiffre d’affaires avec robot chargeur.
– Vitesse de délivrance : 5 à 10 secondes par ordonnance moyenne selon longueur de convoyage (temps d’éjection inférieur à 1 seconde par ordonnance).
– Occupation au sol : 16 m2 pour 2000 références tout compris (meuble + tapis + zone de chargement).
ARIANA
Ariana (Fahrenberger) se caractérise par une grande fiabilité liée à la présence d’un éjecteur seulement permettant un double picking des médicaments. Cette tête de robot utilise des matériaux issus de la robotisation industrielle automobile. Ariana présente également une très haute densité de stockage du fait qu’il n’existe aucune technologie dans les modules de rangement (ni diodes, ni éjecteurs). Le repérage pour l’aide au chargement se fait par croisement de deux faisceaux à laser.
– Nombre d’implantations : 15 en France.
– Prix : 91 000 à 122 000 Euro(s).
– Capacité de stockage : 3 600 à 4 000 canaux.
– Vitesse de rangement : 5 minutes par caisse répartiteur.
– Vitesse de délivrance : 1,30 minute par ordonnance moyenne au lieu de 6 minutes hors automatisation.
– Occupation au sol : 10 m2 pour 4 000 canaux (hauteur variable de 2,40 à 3,40 m).
CONSIS SAS
Consis SAS est l’un des nouveaux arrivants sur le marché des robots. Sa particularité : le travail en temps masqué (la saisie et l’envoi ligne à ligne des produits à délivrer et la séparation dès le départ, ordonnance par ordonnance, des produits par des voies d’acheminement séparées) qui permet le traitement en simultané et sans délai de plusieurs ordonnances. Un gain de temps essentiel en heure de pointe.
– Nombre d’implantations : 70 en Europe, Afrique du Sud, Etats-Unis.
– Prix : 71 000 Euro(s) pour 1 000 canaux clé en mains.
– Capacité de stockage : 340 à 500 canaux par module selon le modèle.
– Vitesse de rangement : 5 minutes par caisse répartiteur.
– Vitesse de délivrance : selon Consis, délivrance immédiate du fait du travail en temps masqué.
– Occupation au sol : largeur (800 à 1 200 cm), profondeur (650 à 1 000 cm), hauteur (2 060 à 2 350 cm).
ANATOLE
Anatole, le dernier-né des automates sur le marché français, possède des canaux « intelligents » qui libèrent simultanément et dans un silence total les produits des commandes successives. Chaque canal s’adapte en largeur à la référence produit et se règle à 4 hauteurs moyennes de boîtages et chaque module possède son propre tapis (possibilité de virages à volonté pour une potentialisation de l’espace). Le chargement se fait à l’aide d’un Palm et un repérage par diodes lumineuses. Autodépannage possible (moteurs et canaux de réserve).
– Nombre d’implantations : prototype implanté à partir d’avril 2002.
– Prix : 50 Euro(s) par canal de distribution.
– Capacité de stockage : 600 références au maximum par module de 50 x 50 cm (la taille d’une colonne de tiroirs).
– Vitesse de rangement : 5 minutes par caisse répartiteur.
– Vitesse de délivrance : 20 boîtes par seconde à l’éjection, acheminement de 1 à 2 m/seconde.
– Occupation au sol : 80 x 50 cm.
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