Robot compatible ?
L’arrivée dans une officine d’un robot ou d’un automate dernier cri n’est pas sans conséquence sur le système informatique. Attention, une formation préalable est indispensable !
Deux protocoles existent aujourd’hui pour gérer les robots et automates officinaux. L’ancien protocole (Pharmamat) ne possédait qu’un seul dialogue, pour l’éjection des produits. Le nouveau protocole interactif (CD API), élaboré sur l’initiative de l’Association des utilisateurs de robots et automates, permet jusqu’à huit dialogues différents. Ils sont toujours développés en intégralité par les SSII.
Le dialogue A concerne l’éjection des produits et permet le retour d’informations concernant les produits délivrés par le robot. S’il y a un problème d’éjection au niveau du robot, le pharmacien en est informé au comptoir.
Le dialogue R concerne l’identification qui permet de synchroniser les fonctions communes aux robots et aux logiciels. Il autorise notamment la gestion des avancées de développement des SSII et des sociétés de robot et assure une compatibilité optimale dans le temps.
Le dialogue I gère la livraison des produits au sein du robot ou de l’automate, évitant la double saisie des livraisons à la fois sur le robot et sur le logiciel de la pharmacie.
Le dialogue K effectue la synchronisation des stocks entre le logiciel du pharmacien et le robot. Peu de SSII l’ont développé, même si cette fonction est particulièrement intéressante pour le démarrage du robot, car cela permet d’éviter le décalage entre le chargement du robot et la prise en compte par le logiciel officinal.
Le dialogue P autorise la synchronisation des libellés de produits entre le logiciel de la pharmacie et le robot.
Le dialogue O gère le statut de la demande d’éjection du produit.
Le dialogue S gère le statut de l’installation du robot. Il sert notamment s’il y a une maintenance en cours sur le robot, par exemple si une porte est restée ouverte…
Le dialogue B donne les informations produits : connaître le canal où se trouve le produit, le stock disponible de tel produit dans le robot…
Enfin, le dialogue E permet la livraison de la commande dans le logiciel puis la transmission vers le robot (le contraire du dialogue I). Ce protocole est de moindre intérêt car les pharmaciens préfèrent généralement livrer directement sur le robot.
Attention à la compatibilité !
Si la compatibilité entre logiciels et robots ne pose plus réellement de problèmes, en revanche la richesse des informations n’est pas toujours exploitée par toutes les SSII. Le démarrage d’un robot ou d’un automate en officine demande par ailleurs des compétences pointues et la présence d’un formateur et d’une hot line avec l’équipe de développement.
ASP Line, par exemple, annonce une compatibilité (Full CD API) avec la totalité des robots et automates du marché. Tout comme Caduciel avec Apotéka, Tecnilab, ARX, Westfalia et Meditech. LSI reconnaît n’avoir qu’une compatibilité partielle (uniquement sur les principaux dialogues CD API).
A l’instar de SESAM-Vitale, le protocole CD API possède plusieurs versions. La version actuelle est la 1.42. CD API reste cependant une référence et non une norme officielle.
Les temps de réponse lors du dialogue logiciel/robot peuvent être plus ou moins longs selon les logiciels. « Un temps de réponse trop long peut légèrement pénaliser la rapidité de délivrance, non perceptible à l’échelle d’une ordonnance mais au niveau d’une quantité journalière importante » précise Denis Delhaye (Caduciel).
Il semble d’autre part que la mise en place du protocole robot soit plus complexe celle du protocole automate et demande une formation plus importante du pharmacien et de son équipe. Il peut être intéressant au préalable d’interroger la SSII sur le temps de présence du formateur auprès de l’équipe (une demi-journée à deux jours). Enfin, il n’y a a priori pas de surcoût informatique (puissance du matériel) lié à l’installation d’un robot/automate (mais le logiciel de gestion est gratuit chez certaines SSII et payant chez d’autres).
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