Les officinoïdes arrivent

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Publié le 24 avril 2004
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L’intérêt des pharmaciens pour l’automatisation est toujours aussi vif. Pourtant, la multiplication de l’offre (dix intervenants sur le marché !), le manque de recul et d’informations objectives rendent souvent leur choix difficile. Lors de la conférence « Automates in vivo », cinq fabricants ont communiqué sur leurs offres respectives.

Joël Azoulay (Robotek International) a ainsi listé les conditions d’une automatisation réussie : compacité de la solution, rapport prix/nombre de canaux, taux de réussite dans le picking des boîtes, gestion des produits délicats, rapidité globale, disponibilité rapide, faible taux de panne, utilisation facile en cas de panne, bon SAV et hot line efficace.

Olivier Résano a tenu à rappeler les enjeux économiques de l’automatisation pour des officines dont la masse salariale représente de 10 à 20 % du chiffre d’affaires et l’importance d’un choix judicieux (un robot doté d’un seul éjecteur en mouvement a une capacité maximale de 60 ordonnances à l’heure soit 300 boîtes). Il a aussi relativisé le « mythe » du chargement automatique (pour 2 boîtes au moins par référence, le rangement manuel est aussi rapide que toutes les technologies actuelles !) et attiré l’attention sur les coûts de maintenance afférents.

Pour Bertrand Juchs (Westfalia), la solution optimale est le robomate qui allie tout à la fois rangement automatique, stockage des faibles et moyennes rotations (Medimat) et délivrance rapide des fortes rotations (Speedbox).

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De son côté, Vincent Rosier (Consis) a souligné que 20 % des codes CIP représentent 80 % des sorties. Alors, pour gérer cette particularité officinale, la société propose un module « fortes et moyennes rotations » et un module « faibles rotations » qui, une fois combinés, permettent d’automatiser 99 % du stock.

Enfin, Arx, qui avance aussi 99 % des références automatisées sur 12 mètres carrés et un chargement 100 % automatisé (économie de 45 min du temps d’un collaborateur pour une officine de 1,5 MEuro(s) de chiffre d’affaires), a la particularité de proposer des modules en U et L destinés aux officines exiguës.

Westfalia milite pour le « robomate » qui allierait les qualités des robots (pour les faibles rotations) et des automates (pour les fortes et moyennes rotations). Un système pouvant débiter jusqu’à 4 000 boîtes à l’heure, permettant de répondre aux besoins de pharmacies de 1 à 10 MEuro(s) de CA et de s’adapter dans le temps à l’évolution du CA. Côté chargement, des améliorations logicielles ont permis de passer d’une vitesse de rangement automatique de 150 à 280 boîtes à l’heure.

Pharmax fait évoluer son logiciel de gestion dans le sens d’une aide à l’inventaire et au réassort. Un système spécifique d’ascenseur permet de dispatcher les boîtes au fur et à mesure de leur arrivée pour éviter les « bouchons » dans les zones de virage. Le convoyage par pneumatique est également possible depuis cette année. Pour des raisons de coût de fabrication et de maintenance, le rangement automatique n’est pas envisagé.

Meditech propose également un robot rangeur : les produits sont déposés en vrac dans des couloirs, scannés, rangés par un automate indépendant de celui qui délivre les médicaments. 250 à 300 produits sont rangés en 90 minutes en moyenne. Le même automate, entièrement modulable en hauteur et profondeur (6 m de longueur maximale, correspondant à l’extension maximale du bras manipulateur), fonctionne en ligne à ligne. Il gère jusqu’à 95 % des médicaments de l’officine (vitesse de sortie annoncée : 900 boîtes à l’heure sur simulateur).

Le Module Haute Densité Intégrée HDI (1,40 m x 1,26 m) est la nouveauté 2004 de Tecnilab. Il est destiné aux faibles rotations (une à deux sorties par mois). L’option : utiliser la structure du Movetec mais en remplaçant les canaux (qui permettent de délivrer plusieurs boîtes en une éjection) par des emplacements unitaires. Le HDI peut contenir 2 860 emplacements pour des éjections à l’unité en moins de 7 secondes. Tecnilab présentait également un prototype, le robot Dream Tech, intégrant le chargement automatique à une cadence d’une boîte toutes les 7 secondes avec une capacité de 12 800 boîtes sur une surface au sol de 2,50 par 1,80 mètre. Mais il sera 50 % plus cher que le Movetec ! Commercialisable fin 2004. L’automate Movetec quant à lui n’aura jamais de robot chargeur, sa technologie à canaux rendant très difficile l’intégration d’un rangeur.

TÉLEX

– Chez Mékapharm, on annonce l’expérimentation d’un robot rangeur avec scanning et pré-tri manuel préalable sur une étagère mobile pour les faibles et moyennes rotations. Vitesse de rangement annoncée : moins de 10 minutes par caisse répartiteur. Le rangement des fortes rotations reste manuel en raison des temps de stockage en machine des médicaments, qui pourraient s’avérer une entrave à la délivrance immédiate.

– Consis a présenté le module C de son automate Thema, adapté aux faibles rotations (20 % des références) et qui vient compléter le module A initial (fortes et moyennes rotations). Ce dernier propose un stockage en profondeur contre un stockage en largeur pour le module C. Un module homéopathique est à l’étude.

– Arx a fait découvrir son système de rangement entièrement automatisé Prologue System, apte à recevoir en vrac des caisses de 50 à 60 boîtes. En ce qui concerne la mise à disposition des fortes rotations, elle est rendue possible dès que le produit est scanné (en 3 secondes) et placé sur le tapis : nul besoin de stocker le produit à son emplacement final dans le robot pour le rendre disponible à la délivrance.

– Robotek International a exposé pour la première fois sa gamme de robots Modula, à simple ou double picking, mono- ou multi-bras et aux dimensions variables (en hauteur, largeur et profondeur) pour couvrir tous les besoins, ainsi que le modèle Smart « prêt à poser » !