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Bien contents de les trouver !
L’emprise des médicaments très chers (de plus de 1 930 € prix fabricant hors taxes) sur le chiffre d’affaires de l’officine est de plus en plus forte d’année en année. Même si leur marge est plafonnée, c’est une ligne de vente sur laquelle les pharmacies pourront encore compter après la manne « Covid-19 ».
Lorsque l’on sera sorti de la crise sanitaire, les ventes de médicaments chers soutiendront la croissance du chiffre d’affaires – CA (hors Covid-19). Leur apport en 2022 n’est déjà pas contestable. « Poussée par les médicaments sortis de la réserve hospitalière, l’activité du remboursable est très dynamique (+ 9 % en cumul fixe de janvier à mi-septembre 2022 versus la même période de l’année précédente) », rapporte David Syr, directeur général adjoint de Gers Data. « Ce marché a très fortement progressé en cinq ans, le nombre de présentations a été multiplié par 2,8, passant de 65 en 2017 à 181 en juillet 2022 ; dans le même temps, le CA prix fabricant hors taxes à l’officine a été multiplié par 3,9, passant de 1 158 M€ à 4 510 M€ », signale-t-il, s’appuyant sur des données Gers, en sell in sur 12 mois glissants à fin juillet 2022.
Malgré un impact des baisses de prix de – 2,8 % (données Gers à fin août 2022 sur 12 mois), « il y a eu un effet prix favorable des médicaments chers car, dans le même temps, les unités ont diminué », soutient Emmanuel Leroy, leader national santé chez KPMG.
A fin août 2022, la part des médicaments très chers dans le CA des médicaments remboursés ne représente que 0,06 % des ventes en volume à l’officine mais grimpe à 21,43 % en valeur, contre 18,33 % un an plus tôt, selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et Iqvia. Par ailleurs, leur contribution à la marge administrée augmente (part de 10,24 % toujours sur ce mois, contre 8,52 % un an plus tôt), alors que la marge du pharmacien sur ces médicaments est plafonnée à 97,63 €.
Julien Chauvin, président de la commission études et stratégies économiques de la FSPF, constate également cette année le rythme très soutenu des sorties de réserve hospitalière. « L’arrivée sur le marché de Kaftrio, un médicament indiqué dans le traitement de la mucoviscidose, prescrit en association avec une autre spécialité onéreuse, Kalydeco, génère un coût mensuel de plus de 16 000 € ! »
Ce n’est pas un hasard si, dans le classement des classes thérapeutiques les plus dynamiques dans le champ des pathologies chroniques, « on retrouve aux trois premières places les produits indiqués dans le traitement de la fibrose kystique (delta de CA de + 260 M€), les autres produits du système nerveux central (delta de CA de + 215 M€) et les inhibiteurs de l’interleukine (delta de CA de + 124 M€), soit un CA global du top 3 en hausse de 84 %, qui passe de 715 M€ à 1 314 M€ », complète Patrick Oscar, directeur général de Gers Data.
Selon Julien Chauvin, la tendance inflationniste des médicaments chers devrait cependant se stabiliser dans l’avenir, en l’absence de l’arrivée en ville de nouveaux leaders dans le top 10 des médicaments en CA.
CONTRIBUTEURS
JULIEN CHAUVIN
(FSPF)
EMMANUEL LEROY
(KPMG)
PATRICK OSCAR
(Gers Data)
DAVID SYR
(Gers Data)
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