Le battant
A Montpellier, où la concurrence fait rage, François Bégel s’est installé dans sa première officine. Pour redynamiser le point de vente qui vivotait, il a remué ciel et terre pour réduire les coûts d’installation et attirer des médecins.
Après un passage dans la capitale, François Bégel, montpellierain de souche, revient sur ses terres d’origine. En avril 2009, il achète 50 % des parts de la pharmacie Salabert, cédée à 90 % de son chiffre d’affaires. Mais cette pharmacie est confrontée à une rude concurrence. « Les pharmacies sont chères et peu rentables. Le quartier en compte six, la plus proche étant à 100 mètres. Or, celle dans laquelle j’ai investi vivotait, son chiffre d’affaires n’avait pas bougé depuis six ans », explique le titulaire. François Bégel s’endette sur douze ans pour boucler son budget en s’associant en SNC.
Mais comment redynamiser son chiffre d’affaires ? Son idée : une salle d’attente et quatre cabinets médicaux dans un espace de 200 m2 situé au premier étage de l’officine. « Sans médecin, il n’y avait pas de progression possible. Nous les avons donc cherchés », raconte-t-il. Un premier généraliste est venu s’installer. Il attend un associé. Résultat : depuis huit mois, le CA suit une courbe ascendante de 20 % et les titulaires espèrent l’accroître de 15 % en 2010.
Rénover l’officine grâce au système D
Avec un budget difficile à boucler, il n’a pas été facile d’aménager cette pharmacie de 180 m2, qui comporte 80 m2 d’espace de vente. Les devis proposés dépassant son budget, le titulaire a tout refait lui-même. Rayonnages et gondoles en kit ont été montés avec l’aide d’amis et les murs repeints en blanc. Pour moins de 4 000 euros, le pharmacien a changé le mobilier et la signalétique dont il a lui même monté les panneaux extérieurs.
La concurrence ? « C’est une opportunité. Il est possible de se démarquer en proposant des choses que nos prédécesseurs ne faisaient pas. » Notamment avec de la parapharmacie ciblée. Surtout François Bégel a pu mesurer le potentiel de cette officine dotée d’un sous-sol de 200 m2 permettant d’y installer un robot ou le stock.
Avis d’expert
Alain Vieules, Cabinet de transaction CSO Santé.
« Montpellier est une ville chère et la concurrence y est vive. Il y a, en outre, un déséquilibre entre le nombre d’étudiants qui sortent des universités et veulent rester sur place, et les possibilités effectives de travail. Il y a encore des transactions, mais cela nécessite des apports importants. Les prix sont relativement soutenus dans la ville, alors que ce n’est économiquement pas justifié au vu de la rentabilité plutôt faible. Mais la valeur de la transaction exposée ci-dessus correspond à un niveau de prix correct pour ce quartier. Le pari de ce jeune pharmacien est jouable à condition de travailler beaucoup sur ce point de vente. Le cabinet médical est un plus. »
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