- Accueil ›
- Conseils ›
- Maux du quotidien ›
- La grippe A un an après
La grippe A un an après
L’OMS a clos l’affaire en août 2010 dans la plus grande discrétion. Pourtant, l’année dernière à pareille époque, personne n’en menait large ! La XVe Journée des GROG a permis de faire le point sur la pandémie de grippe A (H1N1) et de s’interroger sur l’avenir.
Avril 2009 : annonce des premiers cas de grippe « porcine » au Mexique. Eté 2009 : contrairement à ses pays voisins, la France ne connaît pas de premier pic épidémique estival. ça flambe en Angleterre, mais pas chez nous. En France, les consignes de confinement hospitalier de tous les patients grippés, en vigueur jusqu’à fin juillet, ont sans doute eu le mérite de décaler la première vague à l’automne et de laisser plus de temps pour connaître le virus.
Septembre-octobre : première vague d’infections respiratoires aiguës. On s’interroge sur l’arrivée du vaccin. En réalité, cette première vague de « patients grippés » est due uniquement au Rhinovirus.
Novembre-décembre : la vraie grippe A arrive, en commençant par Paris. Elle a alors le quasi-monopole des virus grippaux : sur 100 000 échantillons analysés, 99,6 % des « grippe-positifs » sont dus au virus A (H1N1). Le virus pandémique est excrété plus longtemps que les virus saisonniers, en particulier chez les enfants et les immunodéprimés, ce qui contribue à disséminer l’infection. L’émergence de virus résistants aux inhibiteurs de la neuraminidase est heureusement rare (11 cas en France), et le virus ne mute pas.
Entre 312 et 350 personnes décéderont de la grippe A en France, finalement pas davantage qu’avec une grippe saisonnière, mais dans des tranches d’âge beaucoup plus jeunes. 16 % n’avaient aucun facteur de risque.
Le virus A (H1N1) va-t-il disparaître ?
Comment sera l’hiver 2010-2011 ? Pour Jean-Marie Cohen, coordinateur national du réseau GROG, il y a trois possibilités : soit la disparition totale du virus A (H1N1), soit l’apparition d’une seconde vague comme en 1918, soit la transformation du virus pandémique en virus saisonnier, qui circulera probablement parmi d’autres.
A la Réunion, qui vient de vivre sa saison grippale, l’épidémie a été de faible amplitude, avec 13 décès dus au H1N1 mais plusieurs hospitalisations en réanimation chez des adultes jeunes en parfaite santé. En tout état de cause, mieux vaut inciter les patients de plus de 65 ans et ceux à risque de grippe grave à se faire vacciner rapidement. Comme le souligne Bruno Lina, du Centre national de référence des virus Influenza de la région Sud, « avec le virus influenza,il faut toujours se préparer à l’imprévisible ».
* www.grog.org, rubrique « Abonnements ». Inscription gratuite.
Des patients méfiants
Emmanuel Le Saux, titulaire à Ecouché dans l’Orne et pharmacien vigie GROG, alerte sur la cote de confiance de la population envers les professionnels de santé. « L’industrie pharmaceutique est perçue comme peu scrupuleuse, les autorités sanitaires sont suspectées de collusion avec les laboratoires… ». Difficile alors de convaincre les patients de se faire vacciner cette année. L’officinal constate une baisse des ventes de vaccins d’environ 20 %. En effet, il n’y a pas eu cette année le pic habituel de vaccination 15 jours après le lancement de la campagne, mais un décollage plutôt lent et continu.
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis
