La maca

Qu’est-ce que c’est ?

• Lepidium meyenii Walp., autrement appelée Lepidium peruvianum Chacon, est une plante herbacée de la famille des Brassicaceæ. Elle est vivace et bisannuelle.

• Maca, nom vernaculaire le plus utilisé, provient d’un dialecte péruvien. On parle aussi de « ginseng péruvien ».

• Elle est cultivée au Pérou, dans les hauts plateaux de la Cordillère des Andes, entre 3 800 et 4 800 mètres d’altitude.

Quelles sont ses utilisations ?

• La racine de maca est traditionnellement utilisée par voie orale pour augmenter la fertilité, le désir et les performances sexuelles. Elle est également utilisée pour accroître la force et la résistance physique, diminuer le stress, améliorer la mémoire, pour ses effets antidépresseur et immunostimulateur.

• En cosmétique, elle est utilisée pour ses vertus hydratantes et veinoprotectrices (formule INCI : Hydrolized lepidium meyenii root extract).

Comment agit-elle ?

• Ses propriétés nutritionnelles sont probablement liées à sa richesse en acides aminés, vitamines, minéraux, protéines et acides gras.

• Les effets sur la fertilité seraient liés à des isothiocyanates issus de l’hydrolyse des glucosinolates.

• Les effets sur l’augmentation du désir seraient dus à la présence de prostaglandines, de stérols et d’amides d’acides gras polyinsaturés.

• Présence de glucosinolates et de catéchines aux propriétés antioxydantes.

A quelle dose est-elle efficace ?

Chez le rat, des effets sur le comportement sexuel ont été observés entre 0,15 et 75 mg/kg. Chez l’homme, une consommation de 1,5 à 3 g/j a montré une augmentation de la spermatogénèse, du désir et des performances sexuelles.

Quels sont ses avantages ?

• Elle a des qualités nutritionnelles importantes.

• Aucune toxicité n’aurait été mise en évidence quand elle est préparée selon la méthode traditionnelle : le chauffage entraîne par la vapeur d’eau les alcaloïdes potentiellement toxiques.

• Des études ont montré l’innocuité des alcamides.

• Les glucosinolates lui confèrent une toxicité envers les bactéries et les champignons. Une activité antibiotique et un effet bénéfique sur les cellules métastatiques de mélanome ont été trouvés in vitro.

Quels sont ses inconvénients ?

• Culture délicate ailleurs que dans le milieu naturel.

• Les études sur le rat et la souris montrent une augmentation des taux de progestérone et de testostérone. Les études chez l’homme ne mettent pas en évidence de perturbation hormonale. L’Afssa estime que des études complémentaires sont nécessaires pour conclure à l’absence d’effets de la racine de maca sur les taux d’hormones sexuelles circulantes.

• Des alcaloïdes potentiellement toxiques ont été mis en évidence. Parmi eux, un alcaloïde dérivé de la méthyl tétrahydro-carboline inhibe la monoamine oxydase et est considéré comme précurseur de mutagènes, responsables de la mort neuronale. Mais des doses équivalentes à celles retrouvées dans la racine de maca seraient présentes dans le chocolat et le raisin. D’autres alcaloïdes dérivés de bis-benzyl-imidazole, les lépidilines A et B, ont montré une activité cytotoxique sur des lignées de cellules cancéreuses.

• Une étude réalisée en 2002 (Valentova et al.) chez les personnes atteintes d’un syndrome métabolique a montré une augmentation significative de la pression artérielle et du taux sérique de l’aspartate aminotransférase. Ces marqueurs n’étant pas spécifiques du syndrome métabolique, il convient de surveiller l’effet de la maca sur ces paramètres chez le sujet sain également.

• Tous les composants de la racine de maca ne sont pas identifiés.

SON UTILISATION DANS L’ALIMENTATION

• La racine de Maca est surtout utilisée sèche : elle est sucrée et épicée. Les hypocotyles tuberculeux (partie entre la racine et la tige) sont d’abord nettoyés puis séchés au soleil. Ils sont ensuite hydratés et bouillis dans de l’eau ou du lait et servent alors à la préparation d’un bouillon épais pour obtenir des jus, des cocktails, des confitures, des pudding ou une préparation à base de semoule de blé dur. Ils servent aussi à la préparation d’une boisson fermentée, le Chicha maca, souvent intégré dans des cocktails.

Sources : Contribution à l’étude de Lepidium meyenii (La Maca) — Thèse de pharmacie soutenue le 24 janvier 2002 à Nancy par Ludovic Drouet ; Saisine n° 2004-SA-0155 du 8 septembre 2004, Afssa ; Saisine n° 2008-SA-0011 du 2 juillet 2008 (liée à la saisine n° 2007-SA-0033), Afssa ; www.observatoiredescosmetiques.com ; Introduction à la dermatologie et à la cosmétologie, Marie-Claude Martini, éditions EM Inter Lavoisier ; Comité intergouvernemental de la propriété intellectuelle relative aux ressources génétiques, aux savoirs traditionnels et au folklore 5^e session, Genève, 7 – 15 juillet 2003 : Brevets portant sur Lepidium meyenii.